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02.11.19 12:41

Fallcie

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Contrairement à leurs homologues américains, les groupes russes sont peu connus chez nous. Il en existe pourtant qui font du metal remarquable en étant à la fois mélodieux et expressif sans oublier d’être rapide et dur. Une des meilleures formations de ce genre qui se nomme Fallcie (ex Nu-Nation) faisait preuve de son talent pour la quatrième fois déjà au No Man’s Land à Volmerange (F). Je me suis entretenu avec le groupe quelques jours avant l’arrêt soudain de leur tournée suite à un accident tragique du batteur Nikolai qui a perdu un de ses doigts. C’était surtout le guitariste Alexander Korsak qui se montrait le plus causant.

Votre premier LP « Born Again » est paru l’année dernière et la plupart de nos lecteurs ne vous connaissent probablement pas encore. Pourriez-vous décrire votre style de musique ? Contrairement à ce qu’on pourrait penser, nous ne sommes pas un nouveau groupe. On a seulement changé de nom il y a deux ans, de Nu-Nation à Fallcie. En ce qui concerne notre style, c’est d’abord du metal extrême. On a des parties qui ont le son du black metal, d’autres du groove ou du death metal et on panache ce qui nous plaît. Comparé à Nu-Nation, on a ajouté du chant clair et des riffs plus lourds. Mais bon, c’est plutôt difficile pour moi de décrire notre musique.

Dans le passé, je vous ai déjà entendu trois fois à cet endroit. Vraiment ?

Oui ! J’ai consulté mon archive de photos. Et vous étiez ici avec trois chanteuses différentes ! Comment ça se fait ? A cause de raisons familiales, la première chanteuse a quitté le groupe juste avant la première tournée de Fallcie. C’est pourquoi on a demandé à une amie de nous aider au dernier moment. Après cette tournée on a recruté Valentina Lavrinenko et on a l’intention de la garder encore longtemps !

Valentina s’est affiliée au groupe lorsque tous les instruments pour « Born Again » étaient déjà enregistrés et elle a dû s’investir d’une manière intense pour écrire les textes juste avant la parution du disque. A part ceci, vous êtes en tournée pratiquement tout le temps. Vous reste-t-il la possibilité d’exécuter un métier « normal » ? On a tous des métiers. Valentina est un coach vocal, notre batteur Nicolai enseigne la batterie et les autres sont tous des « pussies » avec des emplois petit-bourgeois (rires).

Quel est votre meilleur souvenir d’un concert ? (Gleb Rusakov, guitare) : Je dirai en Roumanie, Rock’n’iasi. (Alexander) : pour moi, le concert actuel est toujours le meilleur. J’aime jouer en France puisque j’apprécie la culture et les gens et nos concerts y sont toujours sympas. Mais j’aime jouer partout, pour deux cents spectateurs ou pour seulement vingt. Rock’n’iasi était super bien organisé et on jouait sur la grande scène devant une foule énorme.

Avez-vous déjà eu le temps d’écrire de nouveaux morceaux pour un deuxième album? Oui, toutes les pistes sont enregistrées et un gars anglais avec lequel on avait déjà produit le dernier album de Nu-Nation est en train de faire le mixage. L’album sortira en fin d’année ou au début de l’année prochaine.

Vous investissez beaucoup de temps pour le tournage de vos vidéos. Tout à fait, c’est mon métier. Les vidéos sont le meilleur moyen de se faire connaître.

Il me semble que beaucoup de groupes russes ne font que de la musique pour leur propre marché. Ainsi, on ne les connaît pas chez nous. C’est vrai ! La Russie est un pays clos. J’ai parlé hier avec notre promoteur allemand et je lui ai dit la même chose. Si tu veux avoir du succès en Russie, tu dois écrire des textes en langue russe et tu dois faire tes tournées là-bas. Si tu veux traverser la frontière, c’est mieux de chanter en anglais. Mais c’est compliqué ! Jouer en Europe est très cher pour nous et nous devons apporter tout notre équipement. En Russie, il suffit d’apporter nos instruments puisque les clubs mettent les amplis et tout le reste à notre disposition. En plus en tant qu’homme tu dois d’abord servir en armée pour obtenir un passeport avant l’âge de 27 ans. (Gleb) : mais il y a un d’autres moyens comme la corruption ! (Rires). (Alexander) : Une dernière chose est à remarquer : très peu de russes parlent l’anglais et ainsi ils ont de gros problèmes pour organiser une tournée en Europe.

Les membres de Fallcie sont donc des exceptions ! Ben, on essaie juste de faire de notre mieux et de progresser avec notre anglais.

Vous venez de Saint-Pétersbourg. Comment est la scène metal dans cette ville ? Il y a un million de groupes ! C’est une sorte de ghetto culturel de la Russie. Les gens qui veulent gagner du fric vont à Moscou, ceux qui veulent faire leur propre musique choisissent Saint-Pétersbourg. Il y a des concerts tous les jours, même de groupes connus venant du monde entier.

Finissons l’interview avec une question adressée à Valentina. Si je pense à d’autres chanteuses qui parlent le russe (sans être de la Russie) comme Tetjana de Jinjer ou Lena d’Infected Rain, alors il y a une différence avec toi. Elles font aussi des growls, des screams et des yields, mais contrairement à toi elles font moins de chant clair. Est-ce difficile pour toi de changer entre ces deux extrêmes dans une même chanson ? As-tu fait une école de chant ? (Valentina) : Je suis diplômée en chant jazz et j’ai seulement commencé avec les vocaux extrêmes quand j’ai joint Fallcie. Cependant, j’entraîne toujours les growls avec un coach. Mais ce n’est pas vraiment un problème pour moi de passer de l’un à l’autre.

Merci et bon concert! Merci, on fera de notre mieux !

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  • Crédit photo: Dean G
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