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21.11.19 09:35

19.11.19 - Jinjer - The Agonist - Khroma - Space of Variations

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Jinjer surprend. Il y a deux ans et demi, en mai 2017, ils ont joué devant une poignée de gens au No Man’s Land, un petit café avec une atmosphère familiale. L’année suivante, en février 2018, je les ai vus à Saarbrucken où ils avaient déjà l’honneur d’ouvrir pour Arch Enemy. Actuellement, ils sont en tournée européenne pour présenter des chansons de leur nouvel album « Macro » et la moitié des 38 dates sont complètes ! Peu de groupes ont connu une telle ascension fulgurante. Mais avant de vous donner mes impressions du concert, parlons d’abord des trois autres groupes qui ont fait le déplacement avec eux à la Kufa à Esch-sur-Alzette (LU).

Devant un public déjà bien présent, Space of Variations ont ouvert la soirée. Ces Ukrainiens peu connus chez nous étaient couronnés à deux reprises de « Best Ukrainian Metal Band » (en 2015 et 2017), tout comme… Jinjer en 2013 et 2016 ! Et ils ont bien montré leur talent : un show plein d’énergie, une excellente maîtrise des instruments et des mélodies dans lesquelles on plonge facilement. Bien que leur musique soit difficile à classer, des éléments du Metalcore sont toujours bien présents. Et la manière de procéder me rappelle un autre groupe de ce style : Bury Tomorrow. À la manière des Anglais, c’est le chanteur (ici Dima Kozhuhar) qui fait les growls tandis que le guitariste (Alex Zatserkovny) s’occupe du chant clair. En tout cas c’est un groupe qui a réussi à me convaincre !

La soirée continue avec Khroma qui nous plonge dans un tout autre univers. Les Finlandais définissent eux-mêmes leur musique comme « Groove Electronic », mais je la vois plutôt comme du Post Metal avec des influences trip hop et des mélodies qui sont construites autour de samples électroniques. C’est le chanteur Riku Rinta-Seppälä qui les lance lui-même sur scène au détriment des guitares qui, au moins pour ce concert, sont peu audibles. Cette aura spéciale semble plaire à un bon nombre de spectateurs. Mais, pour être honnête, je n’accroche pas vraiment. Ce groupe aurait dû jouer en tout premier afin que la cadence puisse s’accélérer avec les groupes suivants, mais avec cet ordre, je pense qu’ils se sont battus en dessous de leur vraie valeur. Notons encore qu’une transmission en direct du concert était faite sur internet.

Ensuite, le rythme s’accélère de nouveau avec The Agonist. Il y a cinq ans qu’Alissa White-Gluz, membre fondateur et tête du groupe, a quitté les Canadiens après de fortes disputes pour rejoindre Arch Enemy. J’étais donc bien curieux de voir comment sa remplaçante Vicky Psarakis allait se tirer de l’affaire. Pour le dire d’emblée: elle ne m’a pas déçue, bien au contraire. Ses death growls étaient au niveau de ceux d’Alissa et sa voix était bien plus variée : dès la deuxième chanson elle sortait - à mon étonnement - des vocaux bien dignes du Grindcore extrême ! En plus, Vicky convainquait avec des clean vocals puissants et bien maîtrisées - du grand art !  Les spectateurs accrochaient et le premier crowd surfer se dirigea vers le devant de la salle. Le public le renvoyait vers l’arrière de la Kufa puisque l’organisateur avait la très mauvaise idée de mettre les barrières de sécurité contre la scène ! Ainsi, l’espace pour les frontmen et les photographes n’existait pratiquement pas et un roadie a dû traverser la scène durant le concert pour sauver le deuxième surfer ! Le troisième avait moins de chance, il tombait par terre et se faisait mal - le seul bémol d’une soirée sinon bien organisée. The Agonist termine un excellent concert avec « As One We Survive », un des nombreux titres de leur nouvelle galette « Orphans ».

Vers 22.15 heures, trois grands panneaux à LED indiquent un compte à rebours pour annoncer l’entrée en scène de Jinjer. Ils vont jouer un concert de presque 90 minutes. Compte tenu des acclamations du public, il était clair que pas mal de personnes avec fait le trajet des pays voisins ! On peut se demander d’où vient ce gain rapide de notoriété. Certes, le groupe est techniquement au top, la performance de ce soir l’était aussi et on retrouvait la même énergie dont leurs compatriotes ukrainiens avaient déjà témoigné en ouvrant la soirée. Mais la voix de Tatiana Shmailyuk s’estompe un peu après avoir entendu celle de Vicky - sans cependant être mauvaise. L’atout de Tatiana est probablement son charisme : par son physique alternatif et attirant, elle sait enflammer le public. Ceci me rappelle une autre chanteuse russophone : Lena Scissorhands d’Infected Rain. Et ces deux groupes ne sont même pas si différents. Ils optent pour un métal moderne, progressif et expérimental par moments qui n’a pas peur de breaks abruptes et de changements de rythmes. Les passages rapides et brutaux contrastent avec des moments plus calmes et mélodieux. Si vous aimez ce genre de musique, ce concert vous aurait plu !

Informations supplémentaires

  • Salle: Kulturfabrik
  • Ville: Esch-sur-Alzette
  • Pays2: Grand Duché du Luxembourg
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