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14.12.19 15:59

03.12.19 - Eluveitie / Lacuna Coil / Infected Rain

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Située dans un ancien garage Ford, la salle éponyme reçoit des groupes du monde entier depuis les années 80. C’est un endroit particulier : la charpente en bois ne permet pas de pyrotechnie et son implantation au plein cœur de Saarbrücken impose le silence aux amplis après 23 heures - exception faite des nuits blanches, le weekend où on organise souvent une sorte de « disco metal » ! J’aime bien me rendre à cet endroit sympa, même si je mets parfois presque deux heures de route dans le trafic.

Pour la première fois, je n’ai pas pris l’entrée principale en arrivant, mais la petite porte du backstage où j’avais le plaisir de faire une interview avec Elena Cataraga, plus connue sous le nom de Lena Scissorhands, le fleuron au look alternatif d’Infected Rain. Peu après cet entretien, le groupe avait déjà l’honneur d’ouvrir la soirée avec un concert assez restreint de 35 minutes seulement. Et quelle ouverture ! Après une petite intro, les Moldaves ont mis la gomme dès la première chanson « Mold » qui ouvre également l’avant-dernier album « 86 ». Ensuite, on a droit à « Passerby », un des quatre titres du nouvel album « Endorphin ». La salle est déjà bien remplie et les fans ne se laissent pas prier longtemps quand Lena les encourage au circle pit. Et lorsqu’on entonne le troisième morceau « Orphan Soul » (plus de deux millions de vues sur YouTube), l’ambiance a atteint son paroxysme. En tout cas, l’énergie que dégagent Lena et Vidick Ozhog, le guitariste aux dreads qui a fondé le groupe avec elle en 2008, est incroyable et de loin la plus forte de tous les musiciens présents ce soir ! Le concert se termine avec une chanteuse qui prend un bain de foule avec le classique « Sweet, Sweet Lies ». Dommage qu’on n’ait pas accordé plus de temps aux Moldaves pour s’exprimer, j’aurais volontairement pris plus !

La bonne ambiance continue avec Lacuna Coil qui, comme toujours, sait se mettre en scène avec une sorte de corpsepaint inspiré du Black Metal - sauf pour les deux chanteurs qui se limitent à des tenues en noir et blanc. Heureusement, le son était irréprochable cette fois-ci. La dernière fois que les Italiens ont joué à cet endroit - en avril 2017 avec Arch Enemy - la voix de Cristina Scabbia ne se faisait en effet pratiquement pas entendre ! Des dix titres joués, quatre sortaient de leur dernière galette « Black Anima » : « Reckless », « Layers of Time », « Veneficium » et l‘excellent « Sword of Anger ». Il va de soi que le célèbre « Heaven’s a Lie » ne manquait pas à la setlist. Au milieu du concert, en tant que cinquième morceau, les Milanais ont tenté avec « Enjoy the Silence » une couverture de Depeche Mode qui était, à mon avis, un peu trop proche de l’originale. Mais en tout cas, c’était bizarre d’entendre un classique du Synth-Pop interprété par des musiciens au corpsepaint ! Notons encore que la prestation technique était brillante, on ressent la routine du groupe qui existe depuis plus de vingt ans. Aussi la voix de Cristina ne donnait pas lieu à la critique ; c’était surtout lors de l’avant-dernière chanson « Veneficium » où elle démontrait toute sa souveraineté dans les tons aigus.

Eluveitie - le nonet Helvétique (excusez du peu !) met l’ambiance dès le début avec « Ategnatos » en faisant une entrée nébuleuse en robes blanches. Et pour ne pas trop lasser le public avec seulement neuf musiciens sur scène, certains d’entre eux changent leurs instruments entre les morceaux - comme par exemple le chanteur charismatique Christian (Chrigel) Glanzmann qui joua le tin whistle (une sorte de flûte), la mandoline, la guitare acoustique et le bouzouki. Parmi les dix-huit chansons, on était gâté avec pratiquement tous les grands titres du groupe comme « A Rose For Epona », « Quoth The Raven », « Thousandfold » ou « Helvetios ». Il manquait encore juste le bien connu « Alesia » pour rendre la setlist parfaite. Après onze titres, un solo de batterie assez long d’Alain Ackermann laissait le temps à la chanteuse-harpiste Fabienne Erni de changer de vêtement et aux autres musiciens de faire une petite pause. Ensuite, trois guitares électriques se joignaient à la batterie pour enchaîner avec « Havoc ». Une transition très bien faite qui semble aussi avoir motivé le premier surfer à se lancer au-dessus des masses. Le concert semblait se terminer avec « Helvetios », mais on donnait encore deux suppléments : « Rebirth » et « Inis Mona » qui rappelle fortement un titre de Manau aux Boulevard des Clips…  En tout cas, les amateurs du Folk ou Pagan Metal bien présents dans une salle proche du guichet fermé en avaient pour leur argent avec un concert de presque 90 minutes.

Informations supplémentaires

  • Salle: Garage
  • Ville: Saarbrücken
  • Pays2: Allemagne
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