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13.02.20 11:41

20-23.06.19 - Knotfest & Hellfest

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La quatorzième édition du Hellfest va offrir une journée supplémentaire avec la toute première venue en Europe du festival itinérant de Slipknot : Le Knotfest. Une nouvelle journée, le jeudi qui a rencontré son succès avec un sold out. Tandis que le Hellfest est comme à son habitude sold-out avec ces 180.000 festivaliers présents sur les trois jours. Comme tous les ans, le festival apporte ses petites améliorations pour le confort de ses festivaliers avec de nouveaux écrans immenses situés sur les Mains Stages qui va donner toute sa dimension à certains concerts et l’aménagement et le pavage du coin de repas. Cette édition a mis deux grandes journées en valeur avec le vendredi 100% groupes français et le dimanche 100% Thrash sur la Main Stage 2. Cette édition rencontre aussi son lot d’imprévu avec l’annulation le matin même de Manowar remplacé par Sabaton, qui est une longue affaire à débat où chacun se fait son avis sur le sujet. On est parti pour résumer quatre jours de décibels intenses :

Jeudi – Knotfest :

La toute première édition du Knotfest européen s’ouvre en grande claque avec la légende du Hardcore new-yorkais : Sick Of It All qui va tout retourner sur son passage. Le groupe balance la sauce et une énergie nerveusement contagieuse partagées avec le public grâce à des titres hargneux et agressifs qui vont défiler à une vitesse folle. Dix-sept titres sont interprétés avec une setlist qui a des allures de best of, sans oublier le dernier album « Wake The Sleeping Dragon » dont quatre morceaux seront mis à l’honneur en plus du backdrop à son effigie. On se prend une dernière claque et le set se conclue sur le classique « Set Down ». Sick Of It All ouvre cette journée en grande puissance sous les meilleurs auspices.

Prochain groupe et changement de cap avec Amaranthe et sa Pop Metal acidulée. La formation atypique va attirer les curieux par son mélange de style mis en avant avec ses trois chanteurs qui se partagent entre les voix cleans et les growls. Pas facile de faire cohabiter autant d’éléments et de mélanges sur scène, le son va résonner brouillon se transformant en une cacophonie… La voix d’Elize se retrouve trop mise en avant et devient vite insupportable. Pourtant c’est elle qui va sauver la situation quand les balances de Ministry vont se mélanger au son d’Amaranthe. Le reste du groupe quitte la scène après s’être mis en colère, laissant Elize seule. Elle va interpréter « Amaranthine » en a capella et sauver les pots cassés avant que le concert reprenne et vivement vite se terminer.

Behemoth va livrer une cérémonie frappante avec une messe noire dantesque s’ouvrant sur la surprenante introduction « Solve » et ses chœurs d’enfants. La prestation des Polonais est une valeur sûre pour s’en prendre plein les yeux avec ses visuels soignés, des animations sur les écrans et surtout ses effets pyrotechniques qui vont accentués la rythmique blasphématoire de leurs morceaux. L’atmosphère macabre monte d’un cran et devient presque hypotonique à l’interprétation de « Bartzabel », Nergal apparaît avec son magnifique couvre-chef présent dans le clip et fait chanter le public sur le refrain. Nergal nous confie son attachement pour le Hellfest « qui est le meilleur festival d’Europe ». La prestation se termine sur la bande-son « Coagvla », Behemoth livre un concert court, mais très intense et puissant, on est époustouflé, le seul bémol c’est dommage de voir cette mise en scène en pleine lumière du jour.

Les concerts s’enchaînent et ne ressemblent pas, on passe de l’obscurité à la lumière avec Papa Roach et son Metal Alternatif rempli de bonnes ondes. Les Américains frappent fort et entament le set avec un grand classique « Last Ressort » et s’enchaîne dans la même veine avec « Blood Brothers ». Jacoby et sa bande font preuve d’une bonne humeur et d’une énergie survoltée communicative partagées avec le public. Malgré que la fougue redescende d’un cran petit à petit, le public semble moins adhérer aux titres plus récents issus du dernier album « Who Do You Trust », cela n’entache pas le dynamisme de Papa Roach qui nous garde en haleine. Dans ce mélange d’anciens et de nouveautés, on a une reprise de « Firestarter » (The Prodigy) en hommage à leur chanteur Keith Flint. Le set se conclut avec « … To Be Loved », Papa Roach nous a livré une performance explosive respirant la joie de vivre.

La grande messe du Heavy Metal kitch est offerte par les Allemands de Powerwolf. Toujours aussi efficaces et grandioses avec une scénographie soignée, on retrouve un nouveau backdrop représentant une cathédrale en ruine sans oublier les effets pyrotechniques qui vont illuminer la prestation. Attila Dorn en vrai prêtre de cérémonie s’adresse dans un français quasi parfait et va chauffer la foule pour les faire chanter ses refrains catchy et entêtant. On ne peut pas résister à l’envie de reprendre en cœur les classiques « Amen & Attack » ou encore « Armata Strigoi » dans cette ambiance électrique. Les nouveaux titres comme « Demons Are a Girl's Best Friend » rencontrent aussi un grand succès. Powerwolf c’est la garantie d’une prestation efficace malgré un concert qui reste sans grande surprise … C’est l’ambiance et la communion créer avec le public qui font de leurs concerts une vraie réussite.

Alors que la nuit est tombée sur le festival, les Vikings d’Amon Amarth font leur entrée sur scène. On attaque avec deux hits « Pursuit of Vikings » et « Deceiver of the Gods » qui mettent en avant l’efficacité de leur Death Mélodique. La setlist est essentiellement composée des titres de leurs deux derniers albums « Berserker » et « Jomsviking ». Au niveau du visuel, on s'immerge dans leur univers avec un grand drakkar en forme de casque de Viking au milieu de la scène et les effets pyrotechniques vont embellir le tout entre deux combats de Vikings. Le frontman Johan Hegg impose par sa prestance et sa voix, il va transporter la foule avec lui. On conclut avec le classique « Twilight Of The Thunder God », Amon Amarth met tout le monde d’accord avec l’efficacité et la vigueur de ses morceaux.

Voici le moment qu’on attend tous, les maîtres de cérémonie de ce Knotfest : Slipknot, la bande des neuf va nous partager une prestation des plus folles dans leur nouveau décor toujours aussi dantesque. Dès les premières notes de la violence de « People = Shit » le public est complètement survolté dans l’enchaînement de cette setlist best-of : « Before I Forget », « Psychosocial » ou encore « Duality » va nous remuer durant plus de 1 h 30. Un seul titre du nouvel album « Unsainted » sera interprété et repris en cœur et également le single « ‘All Out Life ». Le groupe fait preuve d’une énergie furieuse et c’est une vraie fusion qui se créer avec cette foule complètement en délire. C’est intense, violent une prestation fulgurante qui va dans tous les sens musicalement et scéniquement, Slipknot nous a tous retourné. Ce fut un grand moment !

Après ce grand déversement d’énergie, je décide ne pas rester pour Sabaton et de privilégier le sommeil, car encore trois jours intenses de festivals vont se poursuivre. Le lendemain, je constaterai qu’au final le hasard fait bien les choses …

Vendredi - JOUR 1 :

En début de matinée, on apprend que la prestation de Manowar est annulée, le Hellfest communique que c’est pour des raisons indépendantes de sa volonté. Deux points de vue bien différents se contredisent entre le groupe et le festival et entre les explications rationnelles et les théories les plus folles qui circulent sur le sujet à nous de nous faire notre propre avis … On évitera d’exposer aussi les très très nombreuses blagues qui vont découler sur Manowar … On nous annonce dans la foulée que Sabaton va les remplacer et donc assurer un second concert en tête d’affiche et je me réjouis finalement de pouvoir les voir.

On entame cette journée à la Warzone dans une ambiance conviviale avec les Australiens de The Rumjacks et leur Punk Celtique très dynamique. Entre les guitares, on rajoute du banjo, de la mandoline, des flûtes entraînant les mélodies folks qui rythment leurs morceaux plaisants et mélodieux. Cette énergie s’imprègne dans la fosse, on danse, on chante en cœur et on pogote dans une ambiance festive digne d’un pub irlandais. Un bon échauffement et une première gorgée de Folk bouillant de bonne humeur avant le passage de Dropkick Murphys plus tard dans la soirée.

Changement d’ambiance sous la Temple avec les Américains d’UADA nous envoûtant dans leur univers sombre avec leur Black Metal atmosphérique. Une part de mystère plane sur ses musiciens encapuchonnés tout en noir avec une prestance stoïque venant surplomber la noirceur de leurs sonorités. Il se dégage une ambiance malsaine sous ces guitares dissonantes, ces mélodies hargneuses et intenses agrémentées d’un côté mélodique. Une prestation qui mise sur la sobriété et nous permet de nous concentrer sur ces sonorités glaciales et puissantes. UADA réussit à nous emmener dans des terrains lugubres ne nous laissant pas indifférents.

La Main Stage 1 va accueillir les Américains de Godsmack qui vont nous livrer le meilleur de leur Heavy US avec énergie et efficacité. Sully Erna fait preuve de charisme et nous impressionnera encore plus quand il prend la place derrière les futs. Également batteur, il va assurer avec Shannon Larkin un remarquable duel de batterie sur « Batalla de los tambores » très bien exécuté. Le set est un mélange bien dosé entre leur nouvel album « When Legends Rise » et de leurs grands hits « Bulletproof » ou encore « I Stand Alone » qui conclue leur prestation devant une foule conquise.

Sur la Main Stage 2 une journée « 100% française » est mis à l’honneur après les passages de Fallen Lillies (gagnante du Tremplin), Klone, Black Rain et Lofofora c’est au tour de No One Is Innocent de prendre possession de la scène. Une sirène retentit et annonce le début du concert avec « À La Gloire Du Marché », le dynamise du groupe proliféré et Kemar motive la fosse qui est déjà bien bouillante. Les titres issus du dernier album « Ali (King of the Ring) » et « Frankenstein » sont tout aussi efficaces que leurs classiques « Silencio » et « La Peau » qui va faire sauter la foule. Kemar fait souvent des coupures entre deux titres pour nous interpeller sur le caractère engagé de leurs musiques comme le prouve « Nomenklatura » et « Chile ».

On finit sur « What The Fuck » avec Niko (Tagada Jones) et un wall of death se déclenche et conclut la prestation dans cette folle énergie.

Le soleil tape fort sur la Warzone, les conditions sont parfaites pour accueillir The Interrupters, la bande des petits protégés de Tim Armstrong composée des frères Bivona et d’Aimee Interrupter. Leur Punk Ska va faire vibrer un concentré de fun et de bonne humeur explosive. Le set s’ouvre avec « A Friend Like Me » et on ne peut pas résister à chanter en cœur, la tonalité festive est lancée. La fosse va se transformer en un grand terrain de danse où on se donne à cœur joie de chanter ses refrains entêtants et fédérateurs. Le groupe est ravi d’être présent et de recevoir un tel accueil positif et il nous le partage par sa bonne humeur communicative. Les regards seront surtout rivés sur la charismatique Aimee qui nous séduit par son grand sourire et son dynamisme, elle descend régulièrement au contact du public pour partager ce moment de communion. La prestation est parfaitement exécutée sans prise de tête, on est venu pour s’amuser et prendre une bonne dose de fraîcheur joviale (sous cette chaleur). Le set se conclut avec « Family », un dernier moment pour nous fédérer les valeurs de partage et de respect qui sont importants à The Interrupters.

On retourne à la Main Stage 2 et en cette fin d’après-midi la chaleur va monter encore plus d’un cran avec les marseillais de Dagoba. Dès le premier titre « I, Reptile » un circle pit se forme, on le sait leur performance va être tout aussi intense que leur son massif et ça va faire des ravages. On notera sur scène l’apparition d’un écran qui diffusera leur logo en sobriété et de quelques effets pyrotechniques. Revenons au cœur de cette explosion de Metal intense accentué par l’énergie du groupe et d’une fosse en fusion avec des slameurs à profusion. Shawter communique souvent entre deux morceaux et amène la foule à se donner à fond. Le point culminant arrive sur « The Sunset Curse » ou le groupe demande de faire un Wall Of Death toujours de plus en plus grand de la scène jusqu’à la régie, cet impact fut mémorable ! Et parce qu’on n’est pas fatigué, le set se conclut avec « The Things Within » ou un autre wall of death toujours aussi impressionnant se forme. Dagoba a tout balayé sur son passage dans une énergie fulgurante partagée avec une foule en délire.

Il est temps de faire une pause calme sous la Valley avec les Suédois de Graveyard. Un moment agréable avec leur Hard-Rock aux influences bluesy et années 70’s qui nous envoutent et séduit facilement.

On repart sur les Mains Stages pour le reste de la soirée où une grande affluence attend la venue des bostonnais de Dropkick Murphys venus nous enivrer avec son Punk Rock Celtique. Le set débute sur le classique « Cadence to Arms » dès lors la fosse se transforme en une ambiance festive de pub irlandais où de nombreux pogos vont se déclencher. Le groupe nous fait partage sa bonne humeur communicative sur des rythmes endiablés accompagnés de mandoline, de flûte et de cornemuse. Leur prestation est accompagnée d’animation vidéo, de pyrotechnique, de confettis et serpentins festoyant le tout. Ken Casey et Al Barr occupent l’espace sur scène avec énergie par laquelle ils nous transmettent leurs chants prenants et conviviaux. Ces morceaux joviaux et fédérateurs comme « The Boys Are Back », « Johnny, I Hardly Knew Ya » ou « encore First Class Loser » nous font chanter en cœur. On conclut avec les incontournables « Rose Tattoo. Et “I’m Shipping Up to Boston” dans une ambiance des plus festives alors que le soleil se couche sur Clisson dans cette énergie folle respirant l’alcool.

Cette journée 100 % frenchie va monter d’un cran avec des incontournables de la scène : Mass Hysteria. Dès l’ouverture sur « Reprendre mes esprits », le public bouillonne et va se donner à fond durant cette prestation qui va être des plus explosive. La claque est tout aussi sonore que visuelle grâce aux immenses écrans utilisés à leurs avantages pour illustrer et animer les morceaux et la pyrotechnie qui va faire flamber le tout notamment sur « World Of Fire ». Un concentré d’énergie et d’intensité fait vibrer le pit sous l’efficacité de leurs nouveaux titres « Se Brûler Seulement », « Nerf de Bœuf » et des classiques « L’enfer Des Dieux » ou encore « Plus Que du Metal » avec son grand Wall Of Death. Mass Hysteria a tout ravagé sur son passage et offre un de ces plus grands concerts qui a marqué les esprits et qu’on retrouvera immortalisé en DVD.

Il n’a pas vraiment de commentaire à faire sur l’absence de Manowar… On fait place à la nouvelle tête d’affiche de la soirée avec Sabaton. La prestation sera bien sûr à l’identique d’hier soir avec son décor de champ de guerre grandiose avec ses barbelés, ses tranchées et son tank accompagné d’effets pyrotechniques et la diffusion de vidéos sur ces écrans immenses pour une immersion totale. Cependant la prestation va prendre une tournure particulière, déjà affaiblie vocalement hier soir Joakim fait face à des difficultés et une extinction de voix. Il passe les armes à ses guitaristes Tommy Johansson et Chris Rörland qui vont assurer et se départager le chant dès le quatrième « Fields Of Verdun ». Également, assuré avec la présence du chœur militaire, présent déjà au Knotfest à ma plus grande surprise. Malgré ça Joakim ne se laisse pas abattre en soutenant son groupe, en essayant parfois de reprendre le micro tout en motivant et communicant avec la foule. Les Suédois ont assuré une prestation honorable, qui mérite du respect et Joakim est reconnaissant de cet accueil et compréhension si formidable. Il est sur ce soir Sabaton a conquis la foule et même les plus réfractaires à leur musique.

On assiste au point culminant de cette soirée avec Gojira et c’est avec plaisir de voir un groupe français au sommet de la tête d’affiche et malgré l’heure tardive c’est une foule massive qui se regroupe devant les Mains Stages. Il va être difficile de décrire l’intensité de la prestation qui va suivre, on en prend plein les yeux et les oreilles et c’est époustouflant. Gojira nous plonge dans l’intensité d’un son très puissant et organique avec une setlist best-of « Silvera », « L’Enfant Sauvage », « Love » ou encore « Flying Whales » qui fut un réel plaisir de l’entendre en live. Cette intensité est renforcée par le côté incisif de la batterie amené par Mario complément déchaîné derrière ces fûts. Une prestation soignée dans les moindres détails avec le lightshow, les effets pyrotechniques (feux d’artifices et rideau d’étincelles) et les vidéos renforcent ce côté immersif. Gojira frôle la perfection si j’ose dire, je suis restée en administration et en joie de les avoir enfin en live c’était grandiose. Cette journée se conclut en beauté.

Jour 2 – Samedi :

Une nouvelle journée commence en douceur à la Warzone sous une forte chaleur, où l’on retrouve les Canadiens de The Creepshow qui vont nous faire swinguer sur leur Psychobilly. Les regards seront autant tournés sur Sean avec sa contrebasse imposante et sur la charismatique chanteuse Kenda à la voix enjôleuse et rocailleuse. Une contrebasse, du clavier et des guitares vont mener le rythme de leurs morceaux Punk, Country et Rock’n’roll, c’est pêchu, plaisant et festif, on passe un bon moment pour démarrer la journée.

On rejoint de nouveau un esprit festif sous l’Altar avec les Français de Trepalium et leur mélange de Death Mélodique à la fusion jazz. Un concentré de brutalité au chant saturé s’alliant à un esprit groovy qui va nous faire swinguer, c’est orignal et pourtant très efficace.  Leur nouveau chanteur Renato est très à l’aise sur scène et reprend les anciens tubes avec aisance et on profitera d’entendre deux nouveaux singles « Everything's Supposed to Be OK » et « …To The Sun ». Dans la fosse on s’amuse, c’est un sacré bordel et même une chenille se forme sur le dernier titre « Vesania » concluant ce set redoublant d’efficacité sous de bonnes ondes.

On s’éclipse à la Temple sous les ondes sombres de Dool (composé d’anciens membres de The Devil's Blood), ils viennent défendre leur tout premier album « Here Now, There Then ». Leur Dark Rock est un mélange subtil d’une lourdeur envoutante aux riffs éthérés et dissonants. La voix singulière de la charismatique Ryanne van Dorst enterre encore plus cette atmosphère si particulière. Au fil de leurs morceaux, on est transporté dans un univers obscur, saisissant et mélancolique qui nous séduit et déstabilise. 

On retourne sur les Mains stages et ATTENTION GROS COUP DE CŒUR EN APPROCHE ! FEVER333 est un groupe de Rapcore composé de Jason Butler (ex-Letlive) au chant, de Stephen Harrisson (ex The Chariot) à la guitare et d’Aric Improta (Night Verses) à la batterie. L’entrée sur « Burn It » est des plus fracassante, on est directement saisi par l’énergie et l’intensité qui va se dégager durant toute la prestation. On est face à des piles électriques, on ne sait plus où donner de la tête avec leur hyperactivité entre Jason parcourant la scène de long en large en sautant partout et Aric qui semble difficilement tenir assis derrière ses fûts. Leur son de Rapcore aux influences Hip Hop, Trash et Hardcore est une parfaite fusion de l’énergie déconcertante qu’ils dégagent. Cette puissance concentrée de brutalité furieuse et joviale résonne dans la fosse toute aussi en délire. À noter le groupe a que deux ans existence et un seul album « Strength in Numb333rs », c’est par leur efficacité et vigueur débordante qu’il transporte la fosse dans leur folie. Une des révélations de ce Hellfest à suivre de très près.

Avec Eisbrecher, on passe à un autre registre, les Allemands font partie de la catégorie de la « Neue Deutsche Härte » et il est difficile de ne pas citer Rammstein en comparaison. Cependant sous leur Metal Industriel martial on déniche des influences électros assez marquées. Ils font aussi preuve d’un côté décalé, leur chanteur Alexx Wesselsky fait son entrée avec une doudoune et une chapka sur scène qu’il va retirer après le premier morceau « Verrückt », quelle idée sous ses trente degrés … Il va aussi s’exprimer en français avec un accent assez marqué pour divertir le public. Sous ses riffs lourds et entrainants, Eisbrecher séduit par son efficacité et son côté drôle.

Sous l’Altar, les Portugais de Moonspell vont faire résonner leur Metal Gothique. On s’évade dans les sonorités de leur dernier album concept « 1755 » chanté en portugais évoquant les tremblements de terre de Lisbonne. Il est mis en avant avec cinq titres sur neuf joués, cependant les classiques comme « Alma Mater » ou encore « Em nome do medo » ne sont pas oubliés. Moonspell livre une prestation efficace qui conquit en toute simplicité.

On retourne sur les Mains Stages pour le reste de la soirée, ma curiosité se porte sur le set de légende dans leur genre de Classic Hard Rock avec Whitesnake. Ils sont venus passer un bon moment et défendre leur nouvel album « Flesh & Blood » dont deux titres seront joués « Hey You (You Make Me Rock) » et « Shut Up & Kiss Me ». Le set sera surtout composé de grands classiques « Is This Love », « Love Ain't No Stranger », « Here I Go Again » ou encore « Still of the Night » … Entremêlé d’un solo de guitare et de batterie permettant sûrement à David Coverdale de reposer sa voix affaiblie malgré ça il assure le show pleinement. Whitesnake nous fait passer un moment convivial qui fut certainement rempli de nostalgie pour certains.

On passe à un registre différent avec Within Temptation venu défendre leur nouvel album « Resist » qui m’avait déçu par son côté Main Stream cependant il va se révéler explosif sur scène et va me faire changer légèrement d’avis sur ma déception. Difficile de ne pas évoquer Within Temptation sans le lier au côté personnel, le groupe m’a suivi durant une grande partie de mon adolescence et c’est avec de l’émotion que je les vois à nouveau. Passons au concert qui s’ouvre en grande puissance sur deux nouveaux titres « Raise Your Banner » et « The Reckoning » avec une scène décorée dans un thème futuriste reflétant parfaitement l’esprit de l’opus. Si l’ambiance est déjà bien embrasée, ça continue avec « In the Middle of the Night » qui va faire flamber la pyrotechnie. L’atmosphère continue de monter en puissance avec les classiques comme « Faster » et « Paradise (What About Us ? » ou à ma plus grande surprise je commence à retrouver dans des pogos, circle pit et un semblant de wall of death. Petite parenthèse avec « Stand My Ground » qui va me saisir avec beaucoup d’émotions. Sur scène, la bonne ambiance est aussi présente surtout avec Sharon toujours aussi radieuse et en forme. Elle communique et dynamise la foule comme sur « Mad World » ou elle nous demander de sauter tous ensemble. La performance va se conclure sur l’incontournable « Mother Earth » (outre la regrettable absence de « Ice Queen » …), mais ça fait plaisir d’entendre un morceau des premières heures qui fait raisonner leur vrai côté symphonique. Ce concert se conclut dans un mélange de bonheur et d’émotion de revoir Within Temptation dans une ambiance des plus électriques.

La soirée des groupes cultes des années 70’s/80’s se poursuit sur les Mains Stages après le passage de Def Leppard on fait place aux Texans de ZZ Top. Le Trio Frank Beard, Billy Gibbons et Dusty Hill fêtent leurs cinquante ans cette année et durant une heure de set et vont aller droit à l’essentiel avec une setlist best of de qualité : « Got Me Under Pressure », « Gimme All Your Lovin’ », « Sharp Dressed Man », « Tush » sans oublier la « Grange » pour en citer quelques morceaux. La machine est bien huilée leur Blues Rock est efficace et on passe un moment sympathique.

La grande tête d’affiche et les stars de la soirée sont bien sûr les Américains de Kiss, en tournée supposée d’adieu nommé « End Of Road », un passage par les terres clissonnaises s’impose pour un dernier au revoir. Durant deux heures de concerts Paul Stanley, Gene Simmons, Eric Singer et Tommy Thayer vont nous livrer une prestation cadrée au millimétre près des plus remarquables, un gros show à l’américaine qui va en mettre pleins les yeux. Le rideau tombe et un feu d’artifice explose avec une entrée des plus détonantes, le groupe descend sur scène sur des plateformes et attaque avec un de leur classique "Detroit Rock City". La setlist survole leur discographie avec leurs incontournables « I Love It Loud », « Lick It Up », « I Was Made for Lovin' You », « Crazy Crazy Nights » … Mais deux heures de Kiss sont autant too much que leur prestation et je finis vite par me lasser, préférant aller voir ce qu’il y a d’intéressant ailleurs. Cependant, Kiss fait le show et assure une prestation grandiose aux décors riches et à la liste longue d’excentricités pour un effet « waouh » et une claque garantie.  Alors que pendant ce temps je vais faire un tour devant les prestations de Cradle Of Filth avec son ambiance malfaisante et de Bloodbath avec son Death Metal brut et puissant.

JOUR 3 – Dimanche:

En ce dernier jour alors que la fatigue se fait plus que se ressentir, on commence les festivités sous un soleil de plomb à la Warzone pour un concert particulier. Brutus est inévitablement mon gros coup de cœur depuis un long moment et c’est avec joie que je les vois fouler le Hellfest. Le trio belge est sur les devants de la scène depuis la sortie remarquée de leur second album « Nest » et va donner un concert des plus saisissants et nous ébahir avec son Post Hardcore/Rock/Punk aux multiples facettes. Alors que les premières notes du set retenti sur « War », je me retrouve submergé par l’émotion. Je constate autour de moi ce mélange de puissance et de fragilité qui va en émouvoir plus d’un et certains jusqu’aux larmes. Les regards sont surtout rivés sur Stefanie qui livre une prestation remarquable entre son énergie fougueuse à la batterie et son chant qui est un mélange de rage et de sensibilité profonde. On est séduit par les riffs entêtants, cette hargne et cette puissance harmonieuse chargée en sentiments déchirants. Leur musique est une vraie décharge émotionnelle qui nous saisit les tripes. Ce bonheur partagé par la foule et le groupe ému par l’accueil qu’on leur réserve avec une communication timide, mais sincère, Stefanie nous dira : « Je t’aime, merci beaucoup » presque aux bords des larmes. En quarante minutes, la magie a opéré, Brutus me conquit encore et toujours. Cet instant fût comme hors du temps, c’est inévitable. Brutus est une magnifique découverte pour certains et un des temps forts du festival.

Sous la Valley, les Italiens de Messa vont nous envouter avec leur Doom contrasté de passages puissants et doux nuancés parfois teintés de Jazz. Leur son résonne massif, ambiant et grâce à leurs titres d’une durée longue tel que « Leah », on plonge au fur et à mesure de leur prestation dans leur univers, on se prend au charme de leur musique toute en subtilité et en noirceur.

Sous la Temple, une prestation des plus remarquables va se produire avec le Metal pré-hispanique et tribal de Cemican. Les Mexicains vont marquer les esprits avec leur musique et mise en scène qui met à l’honneur la culture aztèque. Leur son est un mélange de Death Metal brut et de Folk Metal aux sonorités marquées d’instruments assez surprenants entre des flûtes diverses, d’un sifflet de la mort et un didgeridoo. Leurs costumes et maquillages renforcent cette culture aztèque dans les moindres détails. La mise en scène sera des plus saisissantes, un des membres est entièrement consacré à ses rituels de cracheur de feu, de dance et même une sorte de sacrifice humain qui nous en met plein la vue. La notoriété de Cemican augmente au fur et à mesure de ces prestations des plus percutantes et l’ovation qui leur sera rendue durant le final le confirme.

Le reste de cette journée va se passer entre les deux Mains Stages alors que la chaleur va devenir de plus en plus écrasante, ce qui n’aide en rien à la fatigue… Pourtant, c’est un vrai marathon qui va se déchaîner tantôt d’un côté avec des groupes variés et tantôt d’un autre avec la journée Thrash après les passages en début de journée des prometteurs Alien Weaponry, Insanity Alert, Municipal Waste et Death Angel, on continue avec Trivium… La bande de Matt Heafy va balancer du lourd avec son Thrash Metal aux nuances d’Heavy et va nous faire bouger dans une fougueuse énergie. Les Américains sont venus défendre leur dernier album « The Sin and the Sentence » sorti en 2017 avec quatre titres sur huit joués de ce dernier. Le public est au rendez-vous face à une prestation efficace et explosive sous un déluge de pogo et de slameur.

Alors que les lances incendie sont de sortie pour rafraîchir la foule, la chaleur va monter d’un cran. Les Américains de Cluth vont nous faire swinguer avec leur Stoner teinté d’un côté groovy qui va envoyer un concentré de bonne onde. La foule est emportée à danser sous ce soleil de plomb avec une setlist variée : « Ghoul Wrangler », « X-Ray Visions », « Electric Worry » … La voix chaude de Neil Fallon rajoute un certain charme à cette musique groovy. On prend du bon temps, le set est court, efficace et va à l’essentiel je n’aurai qu’une chose à rajouter « Vamanos, vamanos ».  

Le soleil frappe aussi fort que le Thrash sur la Main Stage, on fait place à une autre pointure du genre avec Testament. L’entrée remarquable sur « Brotherhood of the Snake » va donner la cadence d’une musique redoublant d’intensité. On va se prendre une bonne dose de Thrash efficace et redoutable dans la face. La setlist démente est taillée pour les festivals avec que du bon et du lourd : « Practice What You Preach », « Disciples of the Watch », « The New Order » … Chuck Billy est en grande forme et nous donne le meilleur de sa voix et quoi de mieux de souffler ces cinquante-sept bougies sur scène par la même occasion. Malgré quelques problèmes techniques avec le son, Testament à livrer une prestation cadrée, massive et efficace qui a conquis la foule.

Alors que la foule se dissipe devant les Mains Stages, on accueille pour la toute première fois sur les scènes du Hellfest : Stone Temple Pilots. Le groupe de Grunge Alternatif a connu un destin tragique après la perte de ces deux chanteurs Scott Weiland et Chester Bennington … Cependant ils sont revenus au-devant de la scène avec un album éponyme en 2018. La bonne surprise du jour sera la découverte de leur nouveau chanteur Jeff Gutt qui a été révélé dans l’émission X-Factor avant de rejoindre le groupe. Dans l’énergie de cette prestation, Jeff s’approprie le répertoire du groupe avec conviction. Le set se plonge dans leurs deux albums cultes « Purple » et « Core » avec efficacité. Stone Temple Pilots prouve son retour sur scène avec conviction et a dû ravir les fans de la première heure sur son passage.

On continue sur la seconde Main Stage avec un autre grand nom du Thrash américain : Anthrax. Toujours en efficacité et en intensité, Joey Belladonna fédère son public et les mosh-pit vont aller de bon cœur dans cette bonne humeur communicative. Anthrax mise sur des valeurs sûres avec quatre titres sur huit issus de leur album culte « Among the Living » : « Caught in a Mosh », « Efilnikufesin (N.F.L.) », « I Am the Law » et « Indians ». Avec un passage obligé par l’incontournable reprise « Anti Social » qui fait toujours son effet. Anthrax livre un set carré et percutant qui ravit la foule.

On passe à un registre différent avec Lynyrd Skynyrd, son Rock sudiste va être la bande-son idéale pour accompagner le soleil qui se couche sur le festival. On retrouve dans la formation un seul et unique membre fondateur, le guitariste Gary Rossington, rescapé du tragique crash d’avion qui marquera le groupe en 1977. Les Américains sont venus nous offrir un moment d’émotion, un concert d’adieu et un dernier hommage à ces membres disparus. La prestation va à l’essentiel avec leurs morceaux cultes « Simple Man », « That Smell », « Gimme Back My Bullets » … Tous issus de leurs albums précédant la tragédie à l’exception de « Skynyrd Nation ». Le tout est efficace et enchante la foule qui chante en cœur sans oublier l’incontournable « Sweet Home Alabama » qui va être un des temps forts. Le second point culminant est le final du set avec l’interprétation de « Free Bird » tout en émotion et intensité, le morceau va être rallonger et dépasser les dix minutes (commençant à créer du retard …). Il est certain Lynyrd Skynyrd à livrer une prestation saisissante, émouvante, ce dernier un au revoir qui a marqué les esprits.

Dès les dernières notes de « Free Bird », pas le temps de faire une trêve et Lamb Of God déboule sur scène et va tout retourner sur son passage avec son Groove Metal. Les Américains livrent une prestation remarquable fulgurante d’énergie et de riffs dévastateurs. À la batterie, Chris Adler est remplacé Art Cruz (Winds of Plague et ex Prong) qui assure la section rythmique avec maîtrise et dynamisme. Le son puissant et intense va envahir le public qui se déchaîne à coups de pogo, wall of death et un immense circle pit sur « Red Neck ». Le set va dans le lourd et se concentre sur deux albums « Ashes of the Wake » et « Sacrament » pour le plus grand plaisir de la foule. Lamb Of God livre une prestation démesurée d’intensité, d’énergie et d’efficacité.

Alors que le set de Slash feat. Myles Kennedy and the Conspirators m’inspire peu d’intérêt malgré la virtuosité de ses musiciens, sûrement dû au manque de spontanéité qui a rendu cette prestation fade, je fais l’impasse en attendant le grand clou de la soirée.

Le public est présent en masse pour le grand moment de la soirée, la légende du Trash, Slayer, va nous donner un dernier concert des plus mémorables. Tom Araya, Kerry King, Gary Holt et Paul Bostaph foulent pour la dernière fois la scène française et le Helffest pour un adieu grandiose. Les premières notes de « Repentless » retentissent et la puissance saisissante des riffs incisifs va faire trembler tout Clisson. La setlist survole presque tous les albums des incontournables (« War Ensemble », « Payback ») aux raretés (« Evil Has No Boundaries », « Gemini » on est conquis. La scénographie est des plus remarquable, elle transforme la scène en une entrée des enfers jaillissants une quantité de flamme des plus remarquables. Le tout est agrémenté subtilement de pentagramme, des croix inversées et d’aigles reflétant le logo du groupe. Alors que le mythique « Raining Blood » retentit, les rares gouttes de pluie de ce week-end nous tombent dessus, la coïncidence est des plus parfaite. Durant quatre-vingts minutes, on vit un concert dantesque se concluant sur « Angel Of Death » sous une pluie de feux d’artifice. Tom Araya reviendra pour nous remercier, on ressent que l’émotion est palpable autant sur scène et dans le public. Slayer fait ses adieux avec une prestation cadrée et touchante qui restera marquée dans les mémoires.

Les rangs des Mains Stages se désemplissent, pourtant pour clôturer le festival on accueille un événement : le grand retour de Tool. Le groupe est réputé pour sa rareté avec l’annonce de son nouvel album « Fear Inoculum » treize ans après « 10,000 Days » et leur retour en France environ depuis dix ans, c’était l’événement à ne pas manquer. Tool mise sur la sobriété pour qu’on se concentre sur l’essentiel, leur musique de Rock progressif qui est captivante et belle. Aucune image du groupe ne sera retransmise sur les écrans et sur scène, il est très difficile de distinguer ce qui se passe et surtout d’apercevoir le chanteur Maynard totalement plombé dans l’ombre à l’arrière de la scène. Cependant, les écrans géants des Mains Stages seront utilisés à leur plus beaux avantages et vont nous plonger tout en sobriété dans leur univers psychédélique comblé de lumières et de lasers. Le public est très attentif à ce qui passe et se plonge malgré la fatigue dans ces mélodies planantes. « Parabola », « The Pot » ou encore « Schism » nous conquis tout comme les nouveautés « Descending » et « Invicible ». Tool referme cette quatorzième édition toute en légèreté et en beauté.

Cette quatorzième édition du Hellfest se conclut toujours plus grand, toujours plus éclectique. Le festival plait pour son grand nombre d’artistes dans des styles divers et variés et pour être à l’écoute de ses festivaliers. Même si le format de quatre jours ne sera pas retenu pour le futur, le Knotfest était une expérience intéressante et qui sûrement les inspirera dans un autre futur pour suivre cette tendance des quatre jours se retrouvant de plus en plus dans d’autres festivals … On se retrouvera l’an prochain pour fêter la quinzième édition du Hellfest en espérant un lot de surprise !

Informations supplémentaires

  • Ville: Clisson
  • Pays2: France
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