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31.03.20 13:58

7 Weeks

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Les Français de 7 Weeks n’ont pas toujours connu un long fleuve tranquille dans leur carrière et ils ont failli disparaître ... Tel un phénix ou plutôt un bison, ils ont, à force de persévérance, remonté la pente pour nous présenter en janvier un nouvel album « Sisyphus ». Julien Bernard (chant & basse) nous en dit plus à son sujet :

Pour commencer est-ce que tu peux me faire une petite rétrospective de 7 Weeks ? Oui bien sûr, le groupe a sorti son premier album « All Channels Off » en 2009, depuis on a pas mal tourné en France, en Europe et en Angleterre. En janvier est sorti notre 5e album « Sisyphus ». Nous sommes nos propres producteur et label sauf sur l’avant dernier, on y reviendra ...

Comment s’est déroulé le processus de création de votre nouvel album « Sisyphus » ? Après la tournée du précédent album « A farewell To Dawn », on a fait une sorte de pause qui correspondait à un besoin de réflexion sur ce qu’on faisait et une lassitude face aux soucis de changement de line-up et de problème avec le label qui avait sorti l’album. On a même pensé arrêter le groupe. Puis, on s’est remis à composer durant 2018 pour enregistrer l’album en 2019. C’est toujours ce qui nous a sorti du trou la création, c’est notre moteur.

Nouvel album et également nouveau line-up ? En 2018, on s’est, une fois de plus, retrouvé sans guitariste donc on a beaucoup répété et composé avec moi à la guitare, c’est ce qu’on a souvent fait dans 7 Weeks. Quand on a jugé bon de commencer à préparer le terrain pour reprendre les concerts, on a fait des auditions et on a rencontré Fred avec qui ça s’est bien passé, on a décidé de l’inclure sur la fin du processus de composition. 95 % des morceaux étaient déjà écrits, mais ça nous permettait d’enregistrer en live et d’apporter une autre couleur dans le son.

Est-ce que vous pouvez expliquer la signification du titre de l’album « Sisyphus » ? Celui-ci se rattache à la mythologie grecque ? Bien sûr, cela découle de notre réflexion sur notre condition d’artiste, voire d’homme tout simplement. C’est ce qui nous pousse à « porter un projet » et ce quelques soit les conditions. Ça ne peut pas toujours être simplement "fun’ de faire du rock autoproduit, ça demande de l’abnégation et de la ressource. Et puis on a beaucoup été marqué par le « Mythe de Sisyphe » de Camus qui a une approche plus philosophique et qui explique, entre autres, que la création est plus importante que l’œuvre.

Pouvez-vous m’en dire plus sur ce que signifie la pochette de l’album et qui l'a réalisée ? C’est Gilles Estines qui l’a réalisée, on a souvent travaillé avec lui sur les albums, il a fait « Dead of Night », « Carnivora » et « Bends ». C’est lui qui est parti dans ce trip, on lui avait dit qu’on voulait plutôt quelque chose de photographique et il a mélangé plusieurs éléments. Elle n’a pas un sens particulier au premier degré, c’est plus un ressenti. Mais on peut trouver dans le bison, une sorte de parallèle avec 7 Weeks. Le Bison a failli disparaître, il évoque la puissance, la lourdeur, il fonce droit devant, quitte à aller vers un précipice. Bref c’est nous.

Le style Stoner est généralement rattaché à des groupes américains. Que pensez-vous du développement de ce style en France ? Ce qui est terrible pour nous, c’est qu’on ne veut pas être considéré comme Stoner. On aime le Stoner, il nous a influencés, aucun problème là-dessus, mais en tant que fan de Stoner (même si je ne sais pas si ça a un sens tellement les appellations diffèrent suivant les protagonistes), je ne pense pas que l’on soit un groupe de Stoner. On fait appel à tellement plus d’influences et pourtant tout le monde dit, : « 7 weeks, le groupe de Stoner »… Ma réponse favorite sur ce sujet est qu’aujourd’hui un des plus grands albums de Stoner serait « Superunknown » de Soundgarden et pourtant personne ne classe Soundgarden dans le Stoner. C’est un mode de pensée propre à la France, ça n’existe pas à l’étranger.

Vous avez fait un grand nombre de concerts et de festivals. Avez-vous un souvenir qui vous a marqué en particulier ? Les meilleurs souvenirs quand tu fais de la tournée sont souvent des petits détails qui ressortent plusieurs mois voir des années après. Ce sont des impressions, des sentiments fugaces, plus que des souvenirs de concerts. Je suis désolé c’est moins glamour que de dire : le Hellfest c’était super, le Hammer fest génial, la tournée européenne incroyable ... Mais pour moi c’est comme ça. Si on cherche vraiment un souvenir de concert alors je pense que c’était pendant les Bars en Trans en 2009, où je n’ai jamais vu un public autant lâcher prise, c’était fou. On se serait cru dans les années 90’ quand les gens venaient au concert pour se déchainer.

Pour finir quels sont les plans pour 7 Weeks ? Vous avez des dates de concerts et de festivals à venir ? Oui, on a les premières dates de concert qui arrivent, du club puis des festivals cet été en France et Belgique avec notamment un passage aux Francofolies de la Rochelle. C’est cool de voir que ces gros Festivals à l’origine inatteignables pour de la musique lourde chantée en anglais s’ouvrent et proposent ça maintenant dans leur programmation.

Informations supplémentaires

  • Crédit photo: Radouan Aounzou
Lu 1388 fois Dernière modification le 31.03.20 14:01