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19.06.20 13:04

Amenra

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Amenra a toujours mélangé l’art avec l’intensité de sa musique pour rendre l’expérience unique, leurs projets sont toujours aussi riches et diversifiés. Après avoir célébré leurs vingt ans l’an dernier avec une série de concerts mélangés à des performances artistiques, ils nous proposent un livre "Het Gloren", un résumé de ces expériences. Également cette année, un documentaire "Flood of Light" a vu le jour. Colin a répondu à nos questions concernant l’univers du groupe et ces multitudes de projets :

Pour commencer, Amenra a toujours eu une forte image artistique. Est-il important pour toi de combiner votre musique avec toutes ces formes d'arts ? Il est extrêmement important pour nous que tout ce que nous créons puisse se suffire à lui-même. Mais lorsque l'on réunit toutes les différentes formes d’art, cela renforce l'ensemble de nos créations. Nous avons vraiment fait particulièrement attention aux détails dès les premiers jours. 

Pouvons-nous également dire que pour votre groupe qui propose une musique intense, il est important d'offrir une expérience unique lors de votre concert ? Il est très important que ce soit une expérience différente de celles que vous avez déjà vécues. Quelque chose que vous gardez avec vous, pendant longtemps. Un moment dont vous vous souviendrez.

L'année dernière, Amenra a célébré son 20e anniversaire avec une série de concerts accompagnés de diverses performances artistiques, comment avez-vous vécu cette expérience ? C'était très stressant avant et pendant la journée elle-même. Ensuite, il est très gratifiant de regarder en arrière.

Avec ces événements en association avec la ville de Menin, il y a eu une exposition "Het Gloren" ; pouvez-vous m'en dire plus ? Et cette exposition et ces événements ont abouti à la publication d'un livre intitulé également "Het Gloren". Pouvez-vous m'en dire plus ? Grâce à Chiel Vandenberghe, le directeur du musée et du centre culturel de Menin, nous avons eu l'occasion de documenter l'exposition. Bien sûr, nous avons saisi cette opportunité à deux mains, et nous avons essayé de capter l'événement dans son intégralité dans un livre. C'est peut-être l'un des événements les plus intenses et les plus profonds que nous ayons vécus au cours de ces vingt années. Nous avons donc demandé à nos amis de nous aider et d'avoir ce livre pour mieux éclairer ce que nous faisons avec le groupe et son milieu. Il documente les trois jours de l'événement, les spectacles acoustiques avec Ozgur Naba, la construction de la statue par Johan, la construction du bûcher par Barth. Il comporte les histoires de tous les artistes sélectionnés pour l’exposition, c'est un focus sur ce qui entoure notre musique. 

Je pense que votre concert à l'Ancienne Belgique avec votre interprétation de la suspension a été quelque chose de vraiment spécial et une expérience très forte ? Vous pensez bien. C'est le cas.

Vous avez collaboré avec le sculpteur Johan Tahon pour votre concert spécial "Fire Ritual". Pouvez-vous expliquer pourquoi vous avez choisi de révéler cette sculpture au travers du feu ? Et que signifie cette sculpture pour vous ? Cela signifie l’espoir et le renforcement, c’est un symbole de force partagée. La révélation par le feu c’est de détruire et reconstruire, afin de tout purifier.

J'imagine votre déception de voir que cette sculpture a dû être déplacée parce qu'elle est considérée comme "satanique" ? A-t-elle trouvé un nouvel emplacement permanent ? Pas encore, la statue va faire sa propre tournée. Elle sera présentée à La Haye, aux Pays-Bas, pendant le festival Grauzone, où je me trouverai. Elle fait partie d'une exposition d'art organisée par le sculpteur de la statue, Johan Tahon. (https://www.facebook.com/events/837305810041499/)

Vous avez joué dans des lieux spéciaux ayant une forte signification tels que des églises et un crématorium. Comment expliquez-vous ce choix ? Ces lieux ont-ils un symbolisme personnel ? La plupart des églises où nous avons joué étaient à des dates clés ou aux environs de celles-ci, elles correspondent au décès d'un être cher ou la naissance d'un être cher.  Des lieux où ces êtres chers ont eu leurs cérémonies, ou ont été incinérés. Dans nos performances en live, nous utilisons des visuels pour sortir les gens du contexte habituel d'une salle de concert, ou d'une sortie du vendredi soir. Ici, nous sommes en plein cœur de ces lieux atypiques : des bois, des grottes, des églises, etc. 

Y a-t-il un endroit où vous voulez vous produire, mais dont vous n'en avez pas encore eu l'occasion ou ce n'est pas possible ? J'ai toujours rêvé de jouer sur un champ fraîchement labouré sous la pluie battante. 

Vous avez été mis au défi de composer une nouvelle bande-son pour un film culte et la jouer en concert et vous avez choisi "The Mirror" de Tarkovski... Pourquoi avez-vous fait ce choix ? Et en quoi cela représente-t-il la philosophie d'Amenra ? Ndlr : L’événement devait avoir lieu en avril et reporté à la même période en 2021 https://www.facebook.com/events/422607578620721/ & https://www.facebook.com/events/780217812453848/ Le travail de Tarkovski a toujours été très inspirant pour nous. Au début, nous utilisions ses images, comme des visuels, avant de commencer à faire les nôtres. Son influence est indéniable. La liberté de son travail, et les différentes facettes de celui-ci sont incomparables. La poésie dans la réalisation de ses films.  Le fait d'impliquer son père et sa mère dans ses films donne un sentiment de similitude avec notre façon de travailler, et nous permet de la garder près de notre peau. Ne pas prétendre être quelque chose ou quelqu'un d’autre.

Je me souviens avoir vu une vidéo annonçant un documentaire pour célébrer votre 20e anniversaire. Où en êtes-vous avec ce projet ? Notre ami et photographe Bobby Cochran l'a terminé il y a une semaine. En ce moment, nous étudions la question de savoir où nous allons le présenter en première. Nous en sommes extrêmement fiers. C'est un document très précis, qui implique tous les membres principaux. Il a fait un excellent travail, faire des documentaires est probablement la chose la plus difficile qui soit. Ndlr : Le documentaire se nomme " Flood of Light" , ce film est d'une durée d'1h39. Il devait être diffusé dans différents cinémas, cependant ça n’a pas eu lieu dû aux conditions actuelles. De ce fait, il est rendu disponible à la location sur la plateforme Vimeo.

Vous avez un projet artistique que vous souhaitez réaliser, mais que vous n'avez pas encore pu faire ? Nous en avons des tonnes. Cette année, nous écrivons la musique d'un film d'Andrej Tarkovski intitulé “The Mirror” " - c'était l'un de nos projets depuis quelques années.  Une fois la musique écrite, nous ferons un certain nombre de concerts.  Un autre projet serait de travailler sur un spectacle de danse contemporaine. Peut-être un opéra. Il est incroyablement intéressant d'apprendre des autres artistes en dehors du confort de votre "niche". C'est incroyablement intéressant d'apprendre d'autres artistes en dehors du confort de votre "niche". Nous aimerions mettre en scène notre propre court-métrage.  Les livres sont toujours un défi et très enrichissant. La liste est infinie.

Et pour conclure, l'année 2019 étant une année très chargée pour Amenra, quels sont vos projets pour cette année ? Nous avons toujours beaucoup trop de projets et pas assez de temps. Notre chemin est sans fin.

 

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  • Crédit photo: G. Van Onacker
Lu 2909 fois Dernière modification le 19.06.20 21:44