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19.02.22 18:19

OTTONE PESANTE - "…And The Black Bells Rang"

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Si dans presque un mois pile nous retrouverons le trio italien à Gand (enfin un peu de concerts que diable !), ce nouvel EP pourrait aisément servir de carte de visite à ce groupe atypique… Ou un avant-goût de ce qui nous attend peut-être sur leur prochain album. Quoiqu’il en soit, cette nouvelle salve surprend par son caractère très pluriel. Moins linéaire que DoomooD, leur album précédent (qui avait reçu une belle critique de la part de votre serviteur), il mise au contraire sur la versatilité, sur le déploiement d’horizons nouveaux comme anciens, avec quatre titres à la musicalité fort différente. Seul le dernier morceau, baptisé « Rules of War » (ou « Scrolls of War » dans le press kit… allez savoir…) rappelle les meilleures heures de Doomood. Totalement atmosphérique, épique à souhait et avec des cuivres sonnant comme des appels au combat. Fabuleux !

Le reste de l’EP n’est pas du tout en reste. « Black Bells of Destruction » est un joyeux bazar sombre, accompagné d’une voix éraillée qui donne un côté sauvage, presque death metal à l’ensemble. Et la folle batterie n’est pas étrangère à ce sentiment. « Carne Marcia » garde un côté puissant et effréné, mais s’assagit par à-coups, pour mieux faire beugler les cuivres, de manière presque jazzy cette fois. Si l’on ôtait l’apparat obscur de ce morceau, il pourrait sans peine faire office d’apothéose d’un concert jazz tout ce qu’il y a de plus classique. « Die Ewige Wiederkunft Des Gleichen » (à vos souhaits) est le plus planant de la galette, et se garde bien de nous livrer ses plus puissantes cartouches pour son dernier quart. Avant cela, on se tape cinq minutes de préliminaires délicieuses, oniriques à en crever avant de basculer dans le plus noir cauchemar. À la manière d’un film à suspens, il aime prendre son temps et il a bien raison. Il nous berce pour mieux nous bousculer… Il est froid et lugubre, mais aussi diaboliquement envoûtant. Un véritable exemple.

Alors je l’admets : la constance de Doomood m’a goûté un rien de plus. Si ce n’est parce que l’album donnait davantage l’impression d’un tout, racontant pratiquement une histoire avec une économie de mots exemplaire. Mais que cela ne vous freine pas du tout : Ottone Pesante déballe tous ses talents sur la table et montre que l’idée n’a rien d’une blague ou d’un délire vite essoufflé. Les possibilités sont manifestement nombreuses, et il nous tarde de voir quelle(s) direction(s) ils emprunteront ensuite.

Informations supplémentaires

  • Points: 4.5/5
  • Genre: Avant-Garde Doom Jazz
  • Pays: Italie
  • Maison de disque: Aural Music
  • Date de sortie: 04.03.22
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Ale