Chroniques

Chroniques (703)

« Rat king », « Prison of hate » et « No more », trois morceaux qui à eux seuls démontrent la puissance et l’identité du combo de Boston, soit un hardcore survitaminé et ultra puissant empreint de refrains mélodiques malsains, le tout avec un chant violent à souhait. C’est la trame principale que propose Great American Ghost sur son nouvel album « Power through terror », titre qui résume à lui seul l’idée générale du groupe. Un album complet du genre pourrait sembler barbant sur la longueur. C’est pourquoi les Américains ont décidé de semer par-ci par-là des éléments qui agrémentent leur modern hardcore, comme un riffing indus très Fear Factory, comme sur « Scorched earth » et « Power through terror », ou encore une rythmique groovy et lourde nous faisant penser à Gojira ou Morbid Angel, présente sur des morceaux tels que « Alter of snakes » et « Black winter ». Mais ces éléments ne se fondent malheureusement pas tout le temps dans les compositions du groupe, laissant l’auditeur perdu au milieu de ce tumulte brutal. Mon coup de cœur sera l’uppercut violent « Socialized animals », véritable brise-mâchoire. Great American Ghost tente avec « Power through terror » de proposer un hardcore moderne comme Code Orange aime délivrer (sans l’électro) sans pour autant y arriver. Il y a tout de même sur cet album certains morceaux qui devraient plaire aux fans du genre.

13.04.20 18:41

DEEM INDEX - "Mass // minus"

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Beaucoup d’entre vous n’auront probablement pas entendu parler de Deem Index. Formé en 2011, les Hollandais proposent aujourd’hui leur deuxième ep « Mass // minus », successeur du très acclamé « Vain / Void » sorti en 2014.

On a ici affaire à un groupe à part, qui a su se créer une identité propre. Ayant pour fondations un mélange de death metal mélodique et de thrash, Deem Index s’amuse à incorporer différentes autres influences malicieusement. On pense principalement à The Haunted à l’écoute de ce ep, tant le riffing rappelle le thrash-metalcore des Suédois. Cette influence se voit mixée à un death metal mélodique moderne façon Scar Symmetry sur « Scale of content », à du heavy metal comme sur « Monologue about violets », ainsi qu’a des moments épiques à la Amon Amarth (« Solo »). Ajoutez à cela des influences toutes droites sorties des années quatre-vingt sur « Three stones back » et vous obtenez un subtil mélange de plusieurs genres formant au final le style « Deem Index ». Mes coups de cœur seront « Vortex in slow motion », véritable bombe thrash death tout droit sorti de Götenburg, ainsi que « Halo », véritable condensé de tout ce que peut proposer le combo d’Arnhem. « Mass // minus » est un ep qui se déguste et se révèle au fur et à mesure des écoutes, devenant au final une très belle découverte. Deem Index propose un skeud qui vaut le détour et qui, comme ils se plaisent à le signaler dans leur biographie », n’est pas simplement un album de death metal.

13.04.20 18:37

BRASS OWL - "State of Mind"

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Il a une bonne bouille le trio au cœur de Brass Owl ! Et si on sera surpris de voir qu’ils ne font pas du tout d’electroswing et n’arborent pas une esthétique steampunk, il faut dire que ça ne rend pas leur musique moins atypique. Une douce invitation au voyage, toute en tranquillité avec une petite flûte ? « Hola Key » est là pour ça ! Des riffs distordus et une basse qui groove ? C’est sur « Jive Turkey » que ça se passe ! On veut toujours du groove mais à un rythme plus posé, qui tabasse plus par sa force ? On revient sur « Hook, Line and Sinker ». Et c’est aussi ça qui est top : on ne sait jamais vraiment où le groupe va nous emmener, mais ce n’est jamais incohérent… Et jamais ennuyeux, jamais mauvais ! Un tel niveau de maîtrise, de créativité et d’audace pour un premier album (le trio ayant sorti qu’un EP il y a deux ans au préalable), ça frise l’indécence et en même temps… On aimerait en avoir plus souvent ! On reprendra une rasade de « The Legend of FUJIMO », titre instrumental, aux relents volontiers psyché. Tandis que le titre de clôture, « Pale Horse » donne tout son sens au terme de « heavy » du genre dans lequel s’inscrit Brass Owl. Cela tape TRÈS fort, la cadence s’accélère à la fin et ça jongle avec les plaisirs tout au long de ses (presque) six minutes… Et c’est ce que fait le groupe tout du long en fin de compte. On regrettera presque qu’ils aient déjà placé la barre si haut…

13.04.20 18:35

ANTI-FLAG - "20/20 Vision"

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Anti-flag est un groupe de punk américain qui est à l’image de notre monde actuel, c’est-à-dire revendicateur et dans une prise de position politique évidente. Nous ne sommes donc pas étonnés de voir le combo de Pittsburgh grandir d’album en album. Ce nouvel album au titre évocateur « 20/20 Vision » voit le groupe s’inscrire dans la continuité de son prédécesseur « American fall » sorti trois ans plus tôt. Le message est clair et des titres explicites tels que « Don’t let the bastards get you down », « Christian nationalist », « It went off like a bomb », « A nation sleeps » … ne laissent pas la possibilité à l’argumentation. L’intro du morceau d’ouverture « Hate conquers all » le confirme avec ce cher président actuel des États-Unis d’Amérique scandant un de ces discours proches de la nullité.  Côté musical, on a toujours affaire à un punk survitaminé, mélodique et fait pour être scandé par les foules. Onze titres qui peuvent aisément devenir des « hits » planétaires. Ajoutez à cela l’utilisation de saxophone (« Resistance frequencies ») et un morceau acoustique sublime (« Un-american »), et vous obtenez avec « 20/20 vision » une bombe variée et addictive. Anti-flag demeure les rois du genre, tout en restant plus « durs » que Rise Against, avec qui ils partagent le top de la scène actuelle.

05.04.20 10:58

IN THIS MOMENT - "Mother"

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Déjà le septième album ! Je me souviens de les avoir découverts avec le clip de la reprise de Blondie « Call Me » en 2009. Ils avaient déjà deux albums avant cet EP et leur style visuel actuel n’était pas encore présent. Mais il n’allait pas tarder. Ce septième album est, encore une fois, une bombe. Ils en ont encore sous le coude et ils vont continuer à grimper. Même s’ils ont déjà placé la barre très haute, à chaque nouvel album, ils se surpassent ! Les gens qui me connaissent savent que je ne suis pas un grand fan des convers, mais parfois que j’accroche. Soit parce que je ne suis pas fan de la version originale et que j’aime le « nouveau » style ou soit parce que j’aime l’original et que la reprise à ce que je-ne-sais-quoi qui apporte une nouvelle dimension et/ou vision du morceau. Et c’est encore le cas avec la reprise dans « Mother ». Et ce n’était pas une mince affaire vu que le titre n’est autre que « We Will Rock You ». Déjà que ce titre est un piège vu sa renommée, mais la version d’In This Moment est bluffante. Et les invités Lzzy Hale (Halestorm) et Taylor Momsen y sont aussi pour quelque chose. Bon, soyons clair, il y a deux autres reprises sur l’album, mais je ne les connais absolument pas, « Fly Like an Eagle » de Steve Miller band et « Into Dust » de Mazzy Star. Non seulement je ne connais pas ces titres, mais je ne connais pas non plus ces artistes. Soit, ils s’intègrent totalement à l’album. Les quatorze titres de l’album sont magiques et l’album tourne en boucle. Il est encore parfait. J’ai hâte que le confinement se termine et que les tournées puissent reprendre. Parce que leurs prochains concerts seront encore magnifiques, tant musicalement que visuellement ! Ils mettent toujours un point d'orgue à peaufiner le côté visuel. Oui, ça fait gros show à la Madonna mais ça donne vraiment bien ! Ceux qui les ont déjà vu en live comprendront.

02.04.20 19:02

IHSAHN - "Telemark"

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Une sortie d’album ou d’un EP d’Ihsahn est toujours un moment de grâce. L’Empereur nous sort donc un cinq titres au nom évocateur, « Telemark ». Ce comté norvégien dont il est originaire est aussi connu pour la stavkirke d’Eidsborg et ainsi que Varg Vikernes, dans une moindre mesure. Que dire de cet ep ? Premièrement que les trois premiers titres nous mettent l’eau à la bouche pour le prochain album. « Ámr » est sorti il y a deux ans et même s’il est parfait, on aime écouter et découvrir ce que ce talentueux musicien a à nous offrir. Ensuite, il y a deux reprises issues de deux styles totalement différents : « Rock And Roll Is Dead » de Lenny Kravitz et « Wrathchild » d’Iron Maiden. De très bonnes factures, mais reprises dans le style du maître, elles ne perdent rien en qualité. Alors, je vous ai parlé vaguement des trois titres sur le EP. Et musicalement, il faut s’attendre à quoi ? Il faut s’attendre à de la hargne, de la violence et surtout beaucoup plus black que prog. Maintenant, il faut attendre encore. Attendre le second EP annoncé, mais avec le Covid-19, on n’a pas de date. Et surtout, patienter jusqu’au prochain album !

Depuis 1996, le groupe n’avait plus rien sorti. Les revoilà après une longue période avec un album de 10 titres. Personnellement, il ne m’a pas convaincue, à part le titre « Back to Black », mais c’est clairement une question de goût. En effet, le disque a un style marqué et l’assume de bout en bout. L’enchaînement des divers titres est bien surtout, que le groupe propose quelque chose de différent à chaque morceau. On a par exemple une batterie bien présente et rythmée sur « All the Bad Men » ou une chanson plus basée sur l’ambiance et le chant avec « The Fallen ». Il y a même quelques surprises qui débarqueront par moments avec un solo ou un instrument inattendu.

Bref, « Devils and Angels » mérite sa chance car il n’a pas vraiment de défauts et pourrait vraiment plaire à toute une tranche de métalleux.

En voilà un groupe qui devrait faire parler de lui très prochainement. Quatre ans après un premier ep réussi, les Italiennes de Killin’ Baudelaire reviennent avec une bombe atomique intitulée « Vertical horizon ». Oui, vous avez bien lu : on parle ici d’un quatuor cent pour cent féminin. Et disons-le clairement, elles bottent des culs bien plus violemment que la plupart des hommes. On ne fait pas de sexisme, on parle ici purement de musique. « Vertical horizon » contient pas moins de treize titres qui pourraient sortir en clip vidéo et ayant un potentiel de « hit single ». La trame principale de leur metal alternatif, c’est un mélange de punk rock et de metalcore. Ajoutez-y un riffing puissant, des refrains mélodiques ultra bien calibré ainsi que des effets électroniques omniprésents mais toujours placés à bon escient. Vous obtenez au final des morceaux ultra condensés, pas trop longs et d’une efficacité redoutable. Une fois passé le triptyque d’entrée punk metal alternatif que sont « Lullaby », « (Ex)ecute » et « Don’t give a fuck », on se retrouve face à une rythmique martiale metalcore façon Five Finger Death Punch qui nous fait headbanguer et exploser les cervicales sur « Tearing all your words down ». Ce sera d’ailleurs le cas également sur « The mongrel ». J’ai plusieurs coups de cœur sur cet album. Je commence par « Building ends », ballade mélancolique rock metal aussi poignante que les The Cramberries. Ensuite, le côté Néo-metal très Coal Chamber des morceaux « Stay » et « Blind fate ». On pourrait également parler de « Still burning » et son phrasé à la Otep ou encore de « Leader = deceiver » qui rappelle les meilleurs moments d’un Nickelback. L’album se termine sur « Vertical horizon », un morceau totalement différent, comme si les Italiennes avaient réussi à transformer la soul piano de Alicia Keys en rock metal alternatif. Killin‘ Baudelaire marque un grand coup avec ce nouvel album sorti de nulle part tant « Vertical horizon » frôle la perfection. Killin’ Baudelaire n’est ni plus ni moins la plus grosse claque que je me suis prise jusqu’à présent cette année et peut prétendre à devenir un outsider sérieux de la scène rock metal alternative !

Deuxième album pour ce groupe de Liverpool. C’est un melting pot de toutes leurs influences. Véritable claque et coup de pied aux conventions : on passe de la guitare « claire » à de la grosse distorsion, du chant growl au chant clair, … Chaque titre est une surprise et l’album est quasi indescriptible. Il s’ouvre sur un instrumental « Theme » qui à l’instar du titre « 451 Day », qui nous offre un break dans l’album, nous replonge dans l’univers que Vangelis aurait pu créer pour Blade Runner. Les morceaux « Broken Vision Rhythm» et « Gored » nous balancent leur énergie en pleine figure façon Slipknot alors que « Aggressive Evolution » ou « I Let It In And It Took Everythin » jouent sur l’alternance des guitares et des voix « à la Deftones ». « Two Way Mirror » et « It’s Really You » sont beaucoup plus aériens et mélodiques à l’instar d’un Radiohead. Un album excellentissime qui ravivera ceux en quête de découvertes et de nouvelles expériences. À écouter absolument !

31.03.20 11:04

DYNAZTY - "The Dark Delight"

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Deuxième album pour ce quintet suédois. Il est autoproduit et mixé par Jacob Hansen (Flotsam & Jetsam, Volbeat, Amaranthe, ...). Le groupe se présente comme faisant du « Metal Melodique Moderne ». L’album va droit au but et ouvre sur l’excellent « Presence of Mind », véritable pépite : les riffs sont accrocheurs, la voix est puissante, maîtrisée et le refrain entrainant. (ndla, après écoute j’ai pris ma gratte pour le rejouer tellement je le kiffe). Vient ensuite « Paradise Of The Architect » qui pousse la porte de l’épique et laisse une plus grande place au synthé sans pour autant perdre en énergie. « The Black » est plus typé metal symphonique et quant aux riffs cadencés de « From Sound To Silence », ils viennent soutenir le growl de Nils Molin (Amaranthe) en guest sur ce titre. Passage obligé, la ballade, « Hologram » garde malgré tout la marque énergique de la formation. On frôlera la pop avec « Waterfall », on aura un petit goût folk avec « The Road To Redemption » alors que « Apex » offre des sons plus agressifs. Bref un album qui tient en haleine de bout en bout et qui offre une variété de genres, tout en puissance. Sans aucun doute un incontournable.