Chroniques

Chroniques (703)

02.11.19 06:03

ARTILLERY - "Deadly Relics"

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Se parant d’un nouvel artwork pour l’occasion, cette ressortie du véritable patchwork des débuts d’Artillery offre une nouvelle occasion aux fans de se faire les crocs sur plusieurs titres issus de multiples premières démos du groupe. Mais ce beau packaging et le remastering de rigueur ne suffisent pas vraiment à pallier les quelques maladresses juvéniles d’un groupe qui n’avait pas encore acquis son plein potentiel alors. Tout n’est évidemment pas à balayer de leur discographie : on retient notamment quelques riffs plutôt sympas par leur côté mélodique ainsi que des « KHOMANIAC ! » beuglés avec un certain cachet. En fait, le problème vient surtout de leur incapacité à savoir sur quel pied danser : le morceau qui suit « Don’t Believe » se veut plus doux, presque langoureux, rendant l’interlude thrash et brute au milieu du morceau clairement malvenu. Notamment parce que les transitions sont trop sèches et nettes.  Le reste de l’album se poursuit malheureusement sur ces impressions de demi-teintes : que ce soit des paroles trop plates, sauvées par un solo tonitruant (« Out of the Sky »), des vocals plutôt mauvaises (« Deeds of Darkness ») ou des changements de rythmes parfois hasardeux (presque tout l’album). Même les deux morceaux bénéficiant d’une « V2 », à savoir « Hey Woman » et « All for You » sont finalement sympa sans plus… aidés principalement par sa hargne (pour le premier) et son côté légèrement groovy (pour le second). C’est donc non sans amertume qu’on ne pourra conseiller cette ressortie qu’aux fans les plus absolus du quintet, souhaitant découvrir leurs balbutiements. Les autres se pencheront plutôt vers la discographie récente du groupe, valant bien plus la peine.

Décidément, Greg Mackintosh ne tient pas en place. Outre son agenda déjà bien fourni avec Paradise Lost, le Britannique s’offre de nouveau un passage dans le Death Metal avec son nouveau projet, Strigoi, qui sort son premier album, "Abandon All Faith". Après la fin brutale de Vallenfyre qui était un projet très intime à valeur curative avec une durée de vie limitée, Mackintosh remet le couvert avec deux bons amis, Chris Casket (basse) et Waltteri Väyrynen (batterie), pour un opus 100% Death Metal qui transpire le old school par tous les pores. Grosses guitares, blasts, vocaux gutturaux, la panoplie est complète avec en plus une réelle science du vieux Death crade pour donner vie aux compositions. La démonstration faite par Strigoi est tout simplement terrible, on est littéralement soufflé par la puissance de "Nocturnal Vermin" ou encore "Throne of Disgrace" (qui possède un petit côté Punk) tellement celle-ci est intense et brut de décoffrage. Mais Greg Mackintosh possède plus d’une corde à son arc et n’oublie pas qu’il a également des racines Doom, "Abandon All Faith" propose aussi des titres très lents à l’image de "Carved Into The Skin" qui est d’une lourdeur effarante et malsaine. Faire du Death Metal est à la portée de bien des groupes, en faire un d’aussi bonne facture n’est certainement pas donné à tout le monde.

02.11.19 05:59

AVSLUT - "Tyranni"

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Le quintet de Stockholm, en à peine 3 années d’existence, nous revient déjà avec un nouvel album après avoir laissé entrevoir de très bonnes choses lors de la sortie, l’année passée, de son très bon premier opus « Deceptis ». Les connaisseurs auront encore en mémoire les riffs imparables de la solide pépite « Martyrium ». Alors, au Nord, rien de nouveau ? Sur ses 9 titres, Avslut joue toujours avec célérité et avec un niveau plus que correct, un Black mélodique du cru. Le chant de Christian Jönsson Baad est net et sans bavure. Le frontman crache sa hargne dans sa langue natale. Les riffings des guitares nous plongent dans l’univers captivant de Dark Funeral sans paraître pomper le maître au vu de la classe des musiciens. « Stigens ände » prend littéralement aux tripes, tel « The arrival of Satans Empire ». Le titre éponyme est bien plus sobre tout en étant assez martial ; autant dire, redoutablement efficace. Au vu de la vitesse d’exécution des autres brûlots, autant dire que « Likvidering » vous apparaîtra comme un slow sous amphétamines. En matière de brutalité pure, « Underjordens apostlar » vous cloue au mur dès les premières notes. Une autre pépite que ne renierait pas Marduk réside dans l’essence dégagée par le superbe « Pestens lärjungar » qui ancre l’auditeur en profondeur. L’album se dévore littéralement dès la première écoute et sur les suivantes, ce sont des oreilles acquises à la cause AVSLUT qui poursuivront leur décryptage de ces sonorités envoûtantes et assez captivantes. C’est un album réussi qui, de mon humble avis, hisse AVSLUT sur la scène de la 1ère Division Suédoise de Black metal. Vivement les découvrir en concert.

Un album original, vraiment original : ça fait plaisir ! Le groupe respecte et met en avant sa culture par la musique. Avec des instruments traditionnels et un chant particulier, il nous emmène ailleurs avec ce mélange rock et univers mongole. Le chant guttural et la musique sont juste excellents ! Rien à redire là-dessus ni sur le travail apporté sur chaque piste. The Hu ne s’est pas contenté de se répéter dans un même CD comme font certains. On retrouve vraiment des variations à différents niveaux : un titre rock suivi d’un morceau au début plutôt calme, un chant guttural puis moins rugueux, …. Il y pas mal de choses à entendre !

Cependant, un point négatif pointe son nez autour de la sixième/septième chanson sur neuf : c’est trop long. Vient un moment où ces sonorités étrangères dérangent. Mais dans ce cas-ci, il est important de prendre en compte le côté inconnu de cette musique. Après plusieurs écoutes et une certaine habitude, peut-être que ce bémol s’envolerait.

Bref, vraiment une bonne découverte qui devra peut-être se découvrir en plusieurs coups pour être réellement appréciée.

Autant le dire tout de suite : l’album donne bien, le tout est construit, ça accroche par moment mais ça manque de quelque chose. Le premier problème qu’on peut relever est que, malgré les soli et les passages un peu originaux, il n’y a pas grand-chose qui change. Les riffs et les mélodies en elles-mêmes ont beau être différents, le tout semble pareil. On passe d’une chanson à une autre mais, après les intros quand il y en a, on retrouve le même univers, la même atmosphère. Au départ, ça ne pose pas problème mais, personnellement, je trouve ça lourd et ça me donne envie de zapper plusieurs parties. Après un moment, en arrêtant de prêter pleinement attention au CD, la gêne disparaît cependant ça devient plus un bruit de fond. Un autre souci majeur est le côté déjà-entendu : le groupe manque d’originalité par rapport à d’autres groupes. C’est un peu comme tous ces groupes qu’on trouve sympa lorsqu’on écoute mais qu’on ne retrouve plus car son nom se perd et/ou se mélange à tous ceux du même style.

Bref, peut-être qu’une personne appréciant plus le style trouvera le petit truc qui me manque. Pour ma part, je passe mon chemin.

30.10.19 06:51

LIONHEART - "Valley of death"

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Lionheart est un groupe à part dans la sphère hardcore américaine. Cela vient probablement du fait que contrairement aux ainés, celui-ci vient de la côte ouest, plus particulièrement de la Bay area. Mais qu’importe, Lionheart a une place bien particulière dans le cœur des fans de hardcore. Son fanbase grandit de jour en jour, le groupe proposant des prestations live puissantes et explosives, n’ayant rien à prouver à personne. Malgré cela, les Californiens restent cantonnés au second plan, derrière les maîtres que sont Madbell, Sick of it all ou encore Agnostic front et Hatebreed. Mais 2019 annonce l’arrivée d’un nouvel opus « Valley of death » et l’heure de la récompense est peut-être enfin arrivée. Lionheart propose comme à son habitude un hardcore puissant, midtempo, qui détruit tout sur son passage. De « Vallet of death » à « Dragging heaven » en passant par « Rock bottom » ou encore « Stories from the gutter », les Américains se veulent destructeurs, agressifs, semant quelques mélodies bien calibrées. Le frontman Robb Watson demeure impérial, clamant ses textes noirs et empreints de la violente réalité de notre quotidien. Et si tout compte fait sortir « Valley of death » sur le Arising empire (anti-chambre de Nuclear blast) plutôt que sur un label typé hardcore était au final un coup de génie de la part du combo californien ? Lionheart mérite amplement d’être considéré comme un grand de la scène Hxc et on espère vraiment voir leur prochaine galette sortir chez le grand frère de leur label actuel. Respect ! 

30.10.19 06:49

RED DEATH - "Sickness divine"

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Il y a des groupes qui arrivent comme ça sur un des plus gros label métal au monde sans avoir crié gare. Les Américains de Red Death font partie de cette catégorie. Formé en 2013, ils nous proposent leur troisième full album « Sickness divine ». Et on comprend très vite pourquoi Century media a voulu sortir cette plaque. Avec la scène thrash qui revient sur le devant de la scène, rien de tel qu’un bon combo d’outre-Atlantique proposant un thrash old school. Car avec Red Death c’est bien de thrash que l’on va parler. Dès le morceau titre « Sickness divine » on a l’impression de revivre la période Megadeth, alternance de mide tempo et speed metal bien « eighties ». À cette influence principale s’ajoute sans aucun doute Anthrax et Overkill, dont la basse typiquement claquante vient nous exploser en pleine face sur « Ravage » ou encore les backings aux relents punk et hardcore provenant du Anthrax des années quatre-vingt (« Sheep may unsafely graze », « Path of discipline »). Red Death a bien ficelé ses morceaux et a fait en sorte que l’auditeur prenne son pied grâce aux variations rythmiques constantes de cet album. « Sickness divine » n’est probablement pas un chef d’œuvre mais tout fan de thrash old school ou ayant simplement un esprit ouvert à différents styles old school devrait trouver son bonheur.

30.10.19 06:47

DEFLESHER - "Ossuary"

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Deflesher un combo en provenance de la région parisienne. « Ossuary », leur nouvel album ne fait pas dans la dentelle. Le goupe propose un death metal créé pour tout détruire sur son passage. Des morceaux tels que « Strangled with guts », « Cocaïne rodeo » ou « Oath of desecration » sonnent comme un panzer et font penser à la bestialité de Vader, Krisiun et Cannibal corpse. Un certain groove se fait sentir durant l’écoute de cet opus et l’on pense bien entendu au monstre Morbid Angel comme sur « Dysentery ». Mais là où les Parisiens sont les meilleurs c’est lorsqu’ils proposent savant mélange de death meatl old school démonique et brutal sans concession. On pense en particulier aux morceaux « « The waste makers », « Mutilate to educate ». Le morceau « Warzone » qui clôture cet album montre un Deflesher plus moderne rythmiquement, comme si Decapitated était sorti de nulle part, preuve que le groupe peut encore faire évoluer son death. Toutefois ne nous méprenons pas : Deflesher ne réinvente rien. Mais le fait d’avoir confié les mix et mastering à Olivier Legrand (Benighted, Kronos, pour ne citer qu’eux) et la qualité des morceaux composant « Ossuary » démontrent le potentiel et l’envie de bien faire des Parisiens. On ne peut leur souhaiter que le meilleur. Bonne dévastation !!!

Mosaic nous vient de Thuringe, région de l’Allemagne centrale située entre deux fleuves ; l’Elbe et le Weser. Le groupe est conduit sous le leadership de Martin van Valkenstijn, multi-instrumentiste et bassiste chez les géniaux néofolkeux d’Empyrium. Passons les nombreux splits de ces Teutons pour attirer l’attention sur la sortie de ce 3ème E.P., annonciateur d’un album à venir le 13 décembre, intitulé « Secret Ambrosian Fire ». Les 2 titres de « Cloven Fires », les « feux fendus », nous indiquent clairement que nous avons là des artistes versés dans l’alchimie. Pour découvrir leur univers, nous disposons de 7’14, ni plus, ni moins. Le titre éponyme dégage une belle vivacité, oserai-je dire, une réelle incandescence car sous les vapeurs éthérées de leur écrasante atmosphère sonore, nous nous trouvons clairement dans une œuvre au rouge car chaque note semble dégager une essence bien particulière. Le tintement final d’une clochette laisse à penser que votre esprit est directement visé. Mosaic assure une véritable transmission via ses ondes sonores. Les amateurs de Blut Aus Nord et de Pénitence Onirique devraient apprécier. « Ambrosia » quant à lui nous plonge dans un univers nettement plus Dark et presque mielleux comme le nectar réservé aux Divinités Grecques. En croisant ces 2 titres, l’on peut légitimement déduire que la voie alchimique empruntée par Mosaic est celle de la quête de l’immortalité. C’est un peu comme si ce monde avait atteint ses limites et voguait vers sa finitude pendant que nos Teutons possèdent un exutoire leur permettant d’assurer leur propre subsistance. Vivement décembre pour découvrir l’album et ainsi trouver d’autres clés à ce Folk suprême.

Un EP d’une vingtaine de minutes pour six titres. Ca passe vite, un peu trop d’ailleurs, un album complet ne serait pas pour me déplaire. Le début, pourtant, n’était pas des plus prometteurs. Les deux premiers titres défilent mais sont assez prévisibles. Ils manquent d’originalité, ce qui fait que l’écoute est agréable mais sans plus. Puis « Wide Awake » commence à attirer et ensuite vient « Mutiny ». Un morceau qui change complètement du reste et qui surprend. Alors qu’in s’était installé dans une sorte d’habitude, celle-ci est cassée et ranime l’attention. On enchaîne après sur une autre chanson qui dénote par son côté plus lent et moins martial. Bref, ça accroche et l’enthousiasme est présent pour le dernier titre.

Un bilan plutôt bon et qui donne envie de connaître un peu mieux le groupe.

Le coup de cœur : « Mutiny ».