Fantaisie du genre du Label, ce nouvel album de Tungsten se montre pourtant bien plus ambivalent dans ses sonorités, offrant une musique aux composantes pratiquement bicéphales. Si le début de l’album se pose clairement comme une balade médiévale revisitée à la sauce power (avec bruits ambiants de ruisseau à la clé !), la seconde moitié s’inscrit beaucoup plus dans le power bien hardos, parfois véloce… tantôt épique, pour ne pas dire grandiose, quand les orgues daignent caresser nos oreilles. «The Fairies Dance» commence, ainsi , presque comme un conte, pour rapidement dégringoler en une marche militaire des plus brutale et survoltée. «It Ain’t Over» ne s’embarrasse même pas d’une intro douillette et propose directement une cavalcade de riffs violents qui ne nous quitte pas tout au long. «As I’m Falling» est du même acabit, tandis que la ligne de basse de «Sweet Vendetta» nous prépare à un nouvel assaut aussi puissant que mystique. Mais le groupe sait aussi s’amuser, notamment sur le titre «Impolite», révélant un comportement beaucoup moins… chevaleresque ! Rien à redire, Tungsten sait étirer les règles du power pour y apporter un twist fort sympa.
Quand un groupe fait les choses bien, la reconnaissance des plus grands se fait savoir en un instant. The New Roses se veut être un hommage au Rock Us des années quatre-vingt, avec comme grande influence les Guns n’Roses, Mötley Crue, Kiss,… et ce sont ces derniers qui sont venus les chercher pour l’ouverture de leur tournée d’adieu. Quel meilleur moment pour promouvoir la sortie de leur quatrième album, « Nothing but Wild ». Les Allemands entretiennent la vibe avec passion en proposant des morceaux puissants, directs et courts, énergiques et modernes, tout en gardant l’esprit 80’s. Les refrains se retiennent sans problème et l’envie de bouger et de faire la fête monte à son paroxysme durant l’écoute de « Nothing but Wild ». Ajoutez à cela deux ballades rock/hard fm faites pour mouiller les culottes (ou strings selon la génération) et vous obtenez avec « Nothing but Wild » une grosse claque Rock Us en provenance d’Allemagne. Pour ceux qui ne connaissent pas encore, retenez bien ce nom : THE NEW ROSES !
Le nord de notre plat pays regorge de formations extrêmes de talent. The Curse Of Millhaven en fait très certainement partie. Acclamé par la critique lors de la sortie de leur précédent opus « Plagues », le combo de Ypres nous présente son nouvel album « Thresholds ». Trop souvent placé dans une mauvaise catégorie (catalogués deathcore ou metalcore), « Thresholds » met directement les pendules à l’heure. On parlera dorénavant d’epic death metal ou de melodic death metal. En effet, durant les neuf compositions de « Thresholds », on pourra entendre toute l’étendue et la qualité musicale du groupe. Certes un death bien brutal et technique est utilisé comme base, mais l’ajout de mélodies et de riffs épiques bien placés permet au groupe de se démarquer définitivement. Chaque morceau amène sa pierre à l’édifice et chaque musicien exécute à la perfection ses parties. On pense ici forcément à The Black Dahlia Murder et Aborted mais des influences telles que Amon Amarth et Dark Tranquility (les premiers albums) pour le côté épique et mélodique ne sont pas à négliger. « Thresholds » est un très bon album qui démontre la maturité d’un groupe qui affirme son style et son identité.
Je n’ai pas l’habitude de m’intéresser à ce genre de musique. Je me suis laissé tenter et c’est un avis mitigé qui en ressort pour cet album. Le début sonne vraiment bien, que ce soit avec « Green and Blue » qui entre dans la tête, ou l’intro un peu spéciale de « For Everything » qui attire l’attention. On passe par différents rythmes jusqu’au cinquième titre, pile la moitié du CD. Le reste peine à accrocher, exception faite de « Feeling Fades » qui est moins lent et dont le chant capte l’auditeur. Pour les autres titres, l’ambiance est plus nostalgique ou mélancolique. Ces sentiments étaient déjà présents précédemment, mais le tout restait bien dosé. Et c’est là que le bât blesse, un mauvais dosage rend l’écoute pénible. Personnellement, j’aurai voulu zapper les deux derniers morceaux pour éviter ce côté trop négatif à mon goût. Bref, l’album s’adresse peut-être à un public plus particulier qui saura apprécier l’entièreté du disque. Le titre à écouter : « Green and Blue ».
Cela fait déjà une bonne vingtaine d’années que Wormed traine dans le circuit et tous les connaisseurs sont unanimes pour vous dire qu’en plus d’être des gars en or, les Espagnols ont un savoir-faire incroyable en termes de Death Metal brutal et technique. C’est avec un EP, ''Metaportal '', que la formation fait son retour 3 ans après son dernier album (''Krighsu''), 4 titres, 17 minutes d’une folle intensité qui ne connait ni repos ni compassion. Wormed explose tout sur son passage avec des blasts fous associés à une vitesse de guitares hallucinantes, le tout accompagné d’un growl ultra profond. Pour autant, les Espagnols ont pris soin de soigner les ambiances et atmosphères, celles-ci sont on ne peut plus malsaines, notamment sur le terrible ''E-Xystem://CE'' qui résume à lui seul la violence dégagée par ''Metaportal''. 17 minutes, vous conviendrez que c’est peu, mais quand elles sont jouées avec autant de hargne et de dextérité, c’est amplement suffisant pour prendre une claque dont on a du mal à se relever. Wormed prouve une nouvelle fois s’il le fallait qu’il est une valeur sûre dans son style.
Trois ans après un album qui semblait signer l’apogée du groupe grec, le quatuor revient avec un album des plus féroces, à la fois impeccablement mixé et écrasant de vitalité. Rien n’est à jeter dans cette boîte de pralines maculée de sang et de haine, traitant autant de guerres, de mort, de sang… avec l’allégresse d’un monster truck bardé de piques. Le tout jonglant avec les rythmes et les sonorités sur chacun des neuf titres : un nombre certes mesuré, mais oh-combien bien choisi. Tout parait frais et unique. Un « Bloody Ground » bien long et tortueux, suivi immédiatement par un « D.I.V.A. » court et intense… Sans parler de « Roof of Rats » qui enchaîne les riffs telle une mitrailleuse ou « Order of Death », véritable ode au headbang par son rythme soutenu et sa batterie presque surhumaine. Le morceau le moins bon (et encore c’est par défaut) reste sans doute celui qui clôt l’album : une balade un peu mollassonne qui, bien que techniquement réussie, pâlit face au déluge proposé par les huit morceaux précédents. Y’a pas à dire, après des soucis de line-ups, la nouvelle bande à Nick Melissourgos fait des miracles. En espérant qu’ils nous apportent encore bien d’autres sulfureux joyaux à l’avenir.
De nos jours, l’évolution technologique permet beaucoup de choses et, entre-autre, pouvoir concevoir un EP dans son intégralité depuis sa propre maison. C’est ce que nous propose STAM, un one man band qui du haut de ses seize ans nous balance un premier EP plutôt bien foutu. Les influences vont du thrash au metalcore en incluant des éléments bien groovy. Les morceaux paraissent faciles, mais une recherche musicale a été effectuée et les arrangements sont bien travaillés. L’alternance de chants passe bien et ne sonne pas « minette » comme la plupart des groupes actuels. On pense à Trivium ou Komah (en plus local) sur les morceaux (« Monstrous », « The flinch ») tandis que le groovy-thrash « Slow Charge » nous renverra vers des formations plus bourrines. Les mélodies sont bien présentes également, grâce aux arpèges de « Leave me Alone » ou les refrains de chaque morceau. Alors, certes il y a encore des marges de progression qui doit être réalisée, mais pour son âge et au vu du matériel proposé, Stam mérite qu’on lui accorde de l’attention, tant les quatre morceaux font preuve d’une maturité certaine et d’une ouverture d’esprit sur le monde du métal en général.
Le monstre Slipknot est de retour avec son sixième album « We Are Not Your Kind ». Une fois passée l’habituelle introduction, les Américains nous balancent un « Unsainted » bien puissant et groovy, très accrocheur, et qui nous renvoie à la meilleure époque du groupe, sans oublier ce refrain mélodique qui sera retenu par tout le monde. Et du bon Slipknot, on en aura droit durant cette écoute. Des morceaux tels que « Nero Forte », « Orphan » ou encore « Red flag » mettront tout le monde d’accord. Ensuite, il y a le Slipknot qui expérimente via la transmission d’émotions bien sombres comme sur le funéraire « A Liar’s Funeral » ou encore « Not Long For This World ». On retrouve également des morceaux plus soft comme « Spiders » qui nous fera penser à … Stone Sour. Mais la force de ce nouvel album c’est sa cohérence et sa dynamique, qui fait qu’au final on a l’impression que le groupe nous pond son meilleur album depuis « Vol. 3 … ». Emmené par le même co-producteur Greg Fidelman (Metallica, Slayer, Life of Agony, …) permettant aux Américains d’obtenir une production puissante et tranchante, « We Are Not Your Kind » se révèle être au-final une claque énorme. À déguster sans modération.
Déjà un deuxième album pour Schattenmann, véritable petit laboratoire à idées. Cette polyvalence apporte une palette plutôt riche à l’ensemble, malgré des morceaux qui ne fonctionnent pas toujours (tels que « Schlag für Schlag », trop mou en comparaison au reste des titres). Néanmoins, on ne boudera pas son plaisir à l’écoute d’autres titres des plus réussis : « Kopf durch die Wand » est entrainant dès son intro très électro et le reste dans ses refrains, même constat pour « Wahrheit oder Pflicht ! » dont les chorus endiablés donneront envie de gueuler les paroles sans même les comprendre. Bien qu’un titre comme « Schwartz = Religion » soit suffisamment équivoque… On appréciera aussi les expérimentations entre les rythmes, les styles. Comme sur « F.U.C.K.Y.O.U. », très simple dans sa construction mais puissant et mémorable dans sa gestion de la rythmique. Même le morceau débutant l’album, « Schattenland », offre un véritable plaisir coupable tant il s’inscrit comme earworm. La musique de Schattenmann est un délicieux cocktail mêlant Gothic, NDH, Industriel et même un peu de nu-metal, du genre de celui qui sent bon la colère adolescente du début des années 2000.
Les petits gars, on vous a dégoté un bon petit groupe à vous mettre sous la dent. Et c'est du pays du sirop d'érable qu'on vous ramène Zex, un groupe de punk avec une charmante demoiselle à la tête. On est clairement dans du classique punk, on se retrouve presque propulsé dans les années 70/80, loin du hardcore et du trash metal. L’album compte une dizaine de titres qui excèdent rarement les 3 minutes, comme le veut le genre. Ce sont donc de courtes chansons, mais pour le moins efficaces, avec un rythme rapide et rude. « Moving On», la première chanson de l'album, vous montre très clairement à quoi vous devez vous attendre. On est sur une structure à l'ancienne avec couplet/refrain (« Nowhere To Go »). Une guitare électrique, une basse bien entendu et une batterie envoient des rythmes simples, à la fois rapides et rudes. Mais au lieu d'entendre un gros braillard chanter, Gretchen, la punkette à la voix de rockeuse vient sublimer tout cela. C'est mission réussie pour Zex, qui parvient à nous renvoyer 40 ans en arrière, à l'époque des Ramones et autres groupes emblématique de la scène punk. De quoi rendre les anciens nostalgiques et, les plus jeunes comme moi, envieux d'une époque que l’on n’a jamais connue.
Au Brésil, la culture death metal est énorme et bien représentée sur le plan mondial par son leader incontestable : Krisiun. Il n’est donc pas étonnant de voir débarquer Savagez et son nouvel album intitulé « New Dimensions ». On peut clairement ressentir l’influence de Krisiun dans les moments les plus brutaux des compositions de Savagez, mais le quintet ne s’arrête pas là et essaie de diversifier son death metal en incorporant des riffs épiques et techniques. C’est donc plutôt vers un Arch Enemy qui je me tournerais (sans aucune intention de comparaison du fait que les chants soient réalisés par la gent féminine). Savagez démontre également durant ses dix compositions que le niveau technique est élevé et certains éléments tels que les solos de basse ou guitare alambiqués nous rappellent que le death a bien été inventé par le groupe Death. Ajoutez à tout ça un interlude acoustique bien placé en milieu d’album pour laisser l’auditeur respirer et vous obtenez avec « New Dimensions » est bon album de death metal dont la production old school et brute donne une couleur plus que brutale. Album à faire découvrir aux amateurs du genre.
Moins connus que leurs homologues américains, mais tout aussi prolifiques, les groupes de Thrash allemands restent une excellente pioche pour les amateurs de morceaux qui cognent. Et ça tombe très bien, puisque Repent (qui n’en est pas à ses premières armes) s’inscrit directement dans cette lignée. On retiendra principalement de cet album une violence et une technique allant crescendo. La première moitié est ainsi très modeste, très pure. Les riffs sont discrets et les bridges mesurés, laissant pleinement sa place à une ligne de basse et une batterie presque distillées pour briller sans fioriture. Ce n’est que dans la seconde moitié que le plein potentiel de Repent se révèle en une machine féroce et puissante, notamment sur le morceau « Scientific Ideals » qui lorgne clairement vers le bridge très mélodique aux riffs nous caressant les oreilles, comme une pause au milieu d’un océan de violence. « Wimpreaper » continue vers des riffs plus doux… contrastant avec des percus solides. Mais attention, simple ne veut pas dire simpliste... . Car même la première moitié de l’album castagne, comme sur « Hypocrite’s Tears » et son intro invitant au headbang bien douloureux. Simple et efficace !
Quatre disques en sept ans, on ne peut pas dire que le groupe canadien se la coule douce. Depuis sa création en 2012 (formé autour d’Alex Erian, également chanteur au sein de Despised Icon), Obey The Brave s’est forgé une solide réputation et propose déjà son quatrième album avec « Balance ». On rentre dans le vif du sujet dès le premier morceau « No Apologies », grosses mosh parts, alternance entre chant hurlé et mélodique, Obey The Brave n’a rien perdu de son savoir-faire et le prouve durant les neufs titres que contient ce petit dernier. Comme à son habitude Obey The Brave nous gratifie d’un titre chanté en français avec le très efficace « Calme le jeu ».
Les refrains mélodiques, les passages « beatdown » plus dansants, … le groupe a trouvé sa formule et s’y tient. En quelques mots, ça tourne un peu rond, peut-être que je suis un peu trop dur, mais c’est juste mon ressenti.
Pour conclure, je dirai que, comme ses prédécesseurs, « Balance » est relativement facile d’écoute, c’est vraiment pas mal et bien foutu, mais ce disque reste un peu trop formaté à mon goût.
Vétéran de la scène death metal, Sorcery, fondé en 1986, a publié un premier album en 1991 avant de s’éclipser. Les Suédois sont réapparus en 2013 avec "Arrivall at Six" et ont enchaîné, en 2016, avec "Garden of bones". Ils poursuivent sur leur lancée cette année avec, si vous avez bien compté, leur quatrième effort, "Necessary Excess of Violence". Les bougres évoluent dans un death brutal, riche en riffs rapides et agressifs ("Year Of The Plague") et en blasts efficaces. Suède oblige, quelques passages mélodiques de bon aloi viennent rompre les vagues d’agression (le malsain "Of Blood And Ash"). Même si les vocaux, gutturaux à souhait, sont noyés, comme en sourdine, derrière les guitares et la batterie, ce disque dégage une atmosphère old school et sinistre (l’intro de "The Stellar Circle") qui nous plongent dans les années 90. Malgré d’indéniables qualités, "Necessary Excess of Violence" se montre toutefois prévisible, voire répétitif, en alignant des morceaux qui finissent par trop se ressembler. Vers le milieu de l’écoute, l’ennui s’installe...