Voilà un groupe qui n’a cessé d’évoluer aux travers de chacune de ses sorties. Black Star Riders est surement l’archétype du groupe qui monte en puissance sans brûler les étapes. Et le quatrième album, « Another State of Grace », devrait leur permettre de continuer sur leur lancée. La faculté qu’a le combo de Los Angeles de proposer des compositions autant modernes que old school leur permet d’étendre leur public au plus grand nombre. On a l’impression de se retrouver à un concert de Thin Lizzy qui serait devenu groovy et moderne. Des morceaux tels que « Ain’t the End the World » ou « Tonight the Moonlight let me Down » en sont la meilleure preuve. Les morceaux sont également faits pour bouger ou chevaucher sa bécane et rouler loin sur la route 66 (« Underneath the Afterglow », « Standing in the Line of Fire »). Bien sûr, le groupe n’oublie pas d’être fédérateur avec des morceaux soft rock acoustique tels que « What will it take » et « Poisoned heart ». Blac Star Riders monte encore le level avec « Another State of Grace » et prouve que la formation est faite pour régner sur le hard rock. En espérant que ce nouvel opus leur permettra d’atteindre un nouvel état de grâce !
Il y a des groupes productifs, qui ne savent jamais s’arrêter de composer et qui proposent avec récurrence de nouveaux albums. C’est le cas des Américains de Carnifex qui nous proposent aujourd’hui « World War X », composé durant les deux ans et demi de tournée de promotion de leur précédent opus « Slow Death ». Mais l’inconvénient de ce processus constant, c’est qu’au final on risque de sortir des morceaux qui ne se distinguent plus et qui répètent le même schéma. « World War X » est un album sans évolution (mis à part les claviers encore plus sombre s et malsains qu’auparavant) si ce n’est dans son artwork signé Blake Armstrong. Mais que les fans se rassurent, on a toujours affaire à un deathcore teinté de black metal, mélangeant riffs épiques et grosses moshparts bien lourdes, le tout exécuté avec une technique digne du groupe. « World War X » ne restera sans doute pas dans les annales mais plaira à tout fan du genre.
Après un premier EP acclamé par la presse internationale, Deadthrone se retrouve propuslé par l’antichambre de Nuclear Blast, Arising Empire, pour la sortie de leur premier album intitulé « Premonitions ». Et on comprend tout de suite à l’écoute de cet opus pourquoi le label a mis le grappin sur le combo de Manchester. En effet, le potentiel commercial du groupe est énorme. Le style du groupe, penchant vers un métalcore large public avec ses refrains mélodiques et entêtants, charmera les amateurs du style ainsi que tout fan de metal alternatif. Les effets et samples injectés dans chaque compo sont ultra travaillés afin que chaque composition devienne fédératrice. Attention le groupe sait être agressif à souhait (« Revival », « Wide Awake »), mais la production lissée permet une écoute facile. « Premonitions » devrait permettre à Deadthrone de sortir de cet océan de formations metalcore inondant notre planète et ainsi de propager son metalcore fédérateur au plus grand nombre. C’est tout le bien qu’on leur souhaite.
« Rapture », quatrième effort des Français de Betraying the Martyrs, risque fort d’exploser à la face du monde, notamment grâce à une sortie mondiale du cultissime label américain Sumerian Records. Que l’on aime ou déteste ce groupe, on ne peut s’empêcher de s’incliner face à l’acharnement et le travail accompli depuis la sortie de leur premier album en 2011. Sans cesse sur les routes à écumer un maximum d’endroits, BTM nous balance une offrande qui ravira les fans. Le combo de l’hexagone nous envoie toujours un métalcore groovy et puissant, agressif et percutant, où se mélangent à la perfection les growls de Aaron Matts et les chants clairs du claviériste Victor Guillet. Des morceaux tels que « The Iron Gates » et « Eternal Machines » en sont les meilleures preuves. Le fan du groupe ne sera pas dépaysé avec des hits en puissance tels que « Monster », « Parasite » ou « The Swarm ». Vous l’aurez compris, Betraying the Martyrs pond ici un album dans la droite lignée de son prédécesseur, à l’exception du morceau plus que moyen « Down » (tentative ratée d’évolution vers un autre style ?), en étant toutefois supérieur à tout autre sortie du genre.
Après un premier EP déjà fort prometteur, nos voisins de chez Anger Machine en imposent grave pour leur première production (sans label de surcroît !). On aime la démarche expérimentale ne virant jamais à l’outrance, tant les morceaux s’enchaînent avec facilité tout en proposant à chaque fois ce petit quelque chose d’innovant. « Loss of Solace » est ainsi plutôt lent pour un morceau thrash, mais sa lourdeur, sa brutalité lui donne des airs de PanterA (« 5 minutes Alone » ou « Drag the Waters » en tête). L’intro de « Created to Corrupt » sonne presque comme un morceau de chiptune sortant d’une cartouche NES piratée, tandis que le titre « Bittersweet » clôture l’album en mode Power ! Mais loin d’être un assemblage grossier, l’album s’affirme pleinement comme porteur d’un Thrash colérique et injecté de sang, que ce soit par des bridges à la cadence folle, ou par un chant presque exclusivement growl qui rajoute encore de la rage à cette claque dans la gueule. « Conquer All » ainsi que le morceau éponyme tombent tels une pluie de graviers pour nous vriller les tympans. Seul bémol : un final peut-être un brin expéditif, laissant un goût d’inachevé… Un groupe à suivre de très près.
Avec une carrière aussi longue que prolifique, malgré quelques ratés parmi les derniers nés, les sonorités de Destruction se veulent toujours à la hauteur de leur sobriquet avec un seizième (!) album mieux calibré, plus classique mais aussi plus axé sur les riffs… Véritable pièce de résistance de la musique du groupe. Cette avalanche de riffs costauds brille constamment sur chacun des dix titres que contient l’album, mais la folle batterie n’est pas en reste, surtout sur des morceaux aussi résolument empreint de l’ADN du Thrash que « Filthy Wealth » ou « Tyrants of the Netherworld ». Clairement, les vocals tirent à balles réelles ! On saluera aussi des mid-tempos peu nombreux, et finalement bien amenés comme sur « Butchered for Life » (presque sept minutes quand même !) On y ajoute quelques refrains simples et bien hargneux, accompagnés de bridges mélodieux mais péchus par la force des riffs et on se retrouve avec des morceaux diaboliquement entrainants. Alors certes, nous sommes loin de leur jeunesse dorée des 80s et la grande époque du Thrash dans son ensemble… Mais il en reste un honnête album produit par des vétérans de la scène presque aussi vieux que le big four lui-même.
La bande de Dave Mustaine continue sa flopée de rééditions, et c’est cette fois pas moins de trois albums qui sortiront en même temps. Commençons tout d’abord par les points communs entre chacun de ces albums : un nouveau mastering a été réalisé par le maître du genre, Ted Jensen. Il en résulte un rendu final de meilleure qualité mais qui pourra sembler très mineur car les albums sont sortis après 2005. Ensuite, ces albums seront pour la première fois disponible en vinyl et en support digipack CD pour le plus grand plaisir des fans. Enfin pour chaque skeud, des morceaux bonus ont été ajoutés. Pour « United Abominations », le morceau « Out on the Tiles », reprise de Led Zeppelin, sera pour la première fois proposée au public européen (jusque-là proposé en bonus sur l’édition japonaise). Le titre très rare « Washington is Next ! (live) » sera quand à lui proposé sur la réédition de « Endgame ». Enfin « Thirteen » se verra agrémenté d’un titre live assez rare : « Public Enemy n°1 ». À noter que les bonus tracks ne seront disponible que sur les versions CD et non vinyls. Les rééditions semblent un peu molles au vu des rééditions actuelles incorporant pleins de bonus en tout genre, mais elles trouveront leur public sans problème, un fan de Megadeth étant un fan ultime qui se doit de tout avoir.
Projet studio fondé en 2000 par Quazarre (voix/guitare), Devilish Impressions est devenu un « vrai » groupe en 2006. Après quatre albums – le dernier "The I", en 2017 – les Polonais reviennent chez Non Seviam Record avec un EP, "Postmortem Whispering Crows". Les trois titres qui le composent, célèbrent le mariage décadent entre agressivité et ambiances malsaines ; ah ces effets sur les riffs... . De longues plages instrumentales aux mélodies envoûtantes, presque hypnotiques, sont ainsi déchirées par l’irruption de grognements râpeux et torturés qui s’effacent à leur tour derrière des vocaux psalmodiés, comme crachés par un prêtre maudit. "Interregnvm", riche morceau aux multiples reflets, tel un vitrail brisé traversé par la lumière sanglante d’un crépuscule d’automne, illustre à merveille la maestria d’un groupe capable de signer des compositions hantées.
Chaque nouvelle sortie de Devourment est devenue un événement à ne pas manquer pour tout fan de musique extrême en tout genre. Et disons-le directement : « Obscene Majesty » risque fort de briser les oreilles de pas mal de monde sur la planète. Les Américains reviennent plus fort que jamais, proposant un album d’une brutalité sans nom, toujours aussi efficace et explosif. Le mélange assassin de brutal death ultra bourrin, de grind ainsi que de moshparts utra lourdes en mode slam reste une valeur sure pour le groupe. Et cela sera comme ça pendant les dix morceaux qui composent ce nouvel album. Les riffs sont tranchants, la production se veut à la hauteur de la puissance des Américains. « Obscene Majesty » fait sans aucun doute partie des albums incontournables de cette année et se révèle comme étant une pépite du genre. À déguster sans modération.
Ceux qui pariaient sur un énième groupe de black/death venu de Norvège (surtout avec un nom pareil), se sont bien plantés. C’est en effet un curieux mélange de rock bien costaud, de rythmes effrénés et même, de relents psychédéliques bien sentis. Le rapprochement le plus évident sera peut-être à trouver chez Queens of the Stone Age, bien que leurs thèmes de prédilection demeurent plutôt éloignés. Le gimmick de New Death Cult se portant plutôt vers le spatial, le cryptique et ce qui nous dépasse… . Même les pseudos de chacun des membres sont peu équivoques ! Le single «Zeitgest» est un beau condensé de leur style : à la fois marquant par sa force et envoûtant par son refrain et ses chorus. Mais le coup de cœur revient à «Moon» qui bénéficie d’une intro aussi épique qu’hypnotique, presque «orientale»… . Aidé par un refrain lancinant et un bouquet final injectant une bonne dose d’adrénaline. On regrettera, peut-être, un petit manque de «folie» avec un tel florilège d’inspirations et d’idées : leur univers mériterait, sans doute, de s’affranchir des canevas maintes fois explorés , pour véritablement aller «au-delà». Mais ce premier opus reste, tout au long, fort sympathique !
Il y a des artistes dont l’univers est si riche et intriguant, visuellement et symboliquement, qu’il capte l’attention par sa singularité. 3TEETH, malgré son jeune âge, en fait partie et nous propulse directement dans ses thèmes industriels… pratiquement robotiques et numériques en vérité. Sous ce couvert dystopico-cyberpunk (les qualificatifs ne manquent pas !), le groupe propose tantôt des morceaux d’un impact écrasant aux vocals distordues tel que sur « Altaer » ou un cri de guerre mémorable sur « Sell your face », tandis que « Bornless » rappellera les meilleures heures de l’indus américain des années 90. Les champs lexicaux de la débauche, de la désolation, de la désolation forment également leurs principaux fers de lance… décidément pas une once de lumière pour nos chastes oreilles. On n’ira pas jusqu’à parler de revendications rageuses, mais il y a un petit spleen chaotique qui se dessine tout au long de l’album… qui s’achève par une cover de « Pumped Up Kicks », dont le thème central épouse merveilleusement le style de 3TEETH. Déjà prolifique et savamment réfléchi, le projet du groupe s’affirme comme renouveau de l’indus… Et pourquoi pas, sa nouvelle direction : plus futuriste.
Il serait hasardeux de classifier la musique de Dialith dans une petite case réductrice, tant leur travail est riche en sonorités s’imbriquant parfaitement ensemble. Une pincée de gothique, une poignée de power et beaucoup de metal symphonique, pour donner onze morceaux grandioses aux proportions épiques. De l’intro au bouquet final, en passant par l’artwork de l’album, tout semble être une main tendue par le jeune groupe pour nous faire plonger dans leur univers. « Libra » nous donne l’impression de pénétrer dans une salle de bal digne d’un jeu d’heroic fantasy. « Where Fire Dwells » propose une intro du tonnerre où chaque instrument se met, un par un, à briller. Tandis que « The Sound of Your Voice » offre six minutes d’une intensité rare, faisant pleuvoir les riffs dans tous les sens et alternant rythme lourd et martial, tempo endiablé, avec une mélodie inspirante et angélique. Ce morceau est si complet et varié qu’il donne véritablement l’impression de vivre une aventure. Et tout ça sur le premier tiers de l’album ! La douce et mélodieuse voix de Krista Sion n’étant certainement pas étrangère à cette appréciation globale. Gageons que ce premier album représente les prémices de quelque chose de grandiose.
Déjà un quatrième album pour nos Bordelais rendant digne hommage au célèbre H.P. Lovecraft. Force est de constater que nos artistes restent bien ancrés dans leur univers spécifique du fantastique/épouvante, ne perdant rien au niveau de l’inspiration. Il est vrai que l’œuvre de leur mentor est assez riche pour laisser encore place à quelques explorations musicales. Nous retrouvons la griffe éthérée sur les morceaux assez atmosphériques que sont « The Omniscient » et « Of Dementia » et qui gardent un caractère assez percutant tant leur mordant est vif. Le chant de Benjamin est très aérien et colle à merveille dans ce brouillard musical se levant pour laisser place à l’indicible horreur. Nous pouvons aussi être déstabilisés sur des airs assez dissonants comme le terrible « Lost Carcosa ». Mine de rien, ce groupe prend aux tripes et capte votre conscience pour l’embarquer loin des standards habituels du black. La pétulance est aussi présente sur le morceau assez typé fusion, « A Thousand Young ». Coup de cœur sur le superbe « Dreams of the Nuclear Chaos » qui vous ouvre le cerveau, vous faisant perdre tout repère spatio-temporel. THE GREAT OLD ONES, ça se vit avant tout et ça secoue.
Si le black à tendance mélodique semble récolter moins de suffrages parmi les adeptes du black pur en général, force est de constater que vous trouverez toujours quelques groupes capables de vous remettre en question quant à cette position très tranchée. Le quatuor Britannique composant Necronautical fait partie des formations capables d’amener une haute perfection musicale dans leur univers spécifique. Nos Anglais sortent leur 3ème opus en 9 ans de carrière. Ils avaient totalement séduit avec leur seconde galette en 2016. Nous restons véritablement ancrés dans leur magnifique atmosphère mélodico-symphonique. Chaque titre possède sa véritable personnalité, boosté par une excellente production permettant de jouir pleinement de la moindre note. « All Is Vanity », 1er titre vous capte l’attention d’emblée, « Lure Of The Abyss » scintille dans sa construction habile et envoûtante. « Totentanz » nous montre un visage bien plus mystique. Vous pensez que chaque titre qui vient de passer vous semble être le meilleur… entre orchestrations sublimes, chœurs inspirés, ambiances profondes. L’album porte bien son nom et nos Anglais nous montrent qu’ils possèdent un véritable génie.