D'Jef?

D'Jef?

Pendant cette période pandémique, un grand nombre de groupes sortent de leurs carcans pour nous offrir de quoi patienter. Gwar, lui, sort simplement d'Antartica pour nous enregistrer quatre versions acoustiques de titres déjà bien connus de leur répertoire. Le récent « Fuck This Place » devient une country song assez fun alors qu'un « I'll Be Your Monster » sonne très AC/DC époque Bon Scott. Malheureusement, vu le peu de titres présents, seuls ces deux-ci apportent une belle différence avec les originaux. « The Road Behind » et « Gonna Kill You » chantés à l'époque par notre regretté Oderus étant des titres déjà calmes à l'origine sont ici respectés quasiment à la lettre. Cet EP est à prendre pour ce qu'il est, une petite récréation qui fait du bien, qui permet de patienter. Mais depuis quatre ans, nous aurions été en droit d'espérer un peu de nouveauté. Sachant que les albums du groupe ne servant que de prétexte à pouvoir partir en tournée et à nous présenter des shows plus fous les uns que les autres, vivement un retour aux tournées pour avoir un nouvel album à se mettre dans les écoutilles.

Pour la toute première fois de sa longue carrière, GWAR nous offre un retour en arrière avec une nouvelle édition de leur deuxième album. Trente ans déjà ont passé et s’il y a bien un album de la discographie du groupe qui mérite d’être mis en avant, c’est celui-ci ! Remixé par Chris Ronan Murphy et doté d’un nouveau mastering., l’ensemble reste très proche de l’original. Le trop d’aigu de base a pu être atténué et quelques rajouts datant des prises de son d’époque agrémente le tout. Ce disque est le classique par excellence pour tout fan du groupe. L’univers Gwar se dévoile totalement entre les titres percutants et ceux qui servent de fond pour le show scénique. La scène restera généralement la plus marquante de l’épopée GWAR et un titre moyen sur album prendra toute sa raison d’être en visuel. Mais dans les deux cas, cet album regorge de monuments qui seront toujours très prisés des inconditionnels lors des concerts. De « Maggots » à « Vlad The Impaler » en passant par « Horror Of Yig » il n’y a que des hits en puissance. Et puis, quel plaisir de se repasser le pourtant très basique « Sick Of You » et d’entonner ce refrain à tue-tête ! Que les Scumdogs profitent de cette réédition sans hésitation. Et que les autres rejoignent l’Antarctica comme esclaves sexuels !

Si les deux derniers e.p. en date étaient clairement prometteurs, le temps passait sans voir de nouvelles sorties poindre le bout de son nez. Heureusement, le groupe nous délivrait toujours une bonne paire de baffes à chaque concert grâce notamment à la passion dégagée par Lord Sabathan et ses compères. Il aura fallu quatre ans après son dernier méfait, « Morbid Re-Incantations », pour voir naître le premier album de Slaughter Messiah . Et si ce fut long, le résultat en valait le coup. Toujours aussi rugueux et sauvage, le son est toutefois plus puissant, plus digne des compositions. Un mixage qui fait ressortir l'amour du groupe pour la sauvagerie à l'ancienne. Un rendu bien clair et net mais très loin des polissages qui adoucissent le son de bon nombre de groupes actuels aussi extrême soient-ils. Et c'est là qu'est le plus grand plaisir. Comment ne pas succomber dès les premières notes lugubres de « From The Tomb Into The Void » ? Si des références comme Destruction, Slayer et Kreator sont à citer, c'est surtout sur leurs débuts discographiques qu'il faut aller chercher, car Slaughter Messiah a gardé cette rage de la jeunesse qui disparaît quelquefois au fil des ans. Chaque titre possède son propre pouvoir et vu l'homogénéité de l'album il est difficile d'en mettre un en avant. Au bout du compte, c'est tant mieux, car les riffs dévastateurs, les solos inspirés, les martèlements de batterie sur lesquels se greffe cette voix sortie des ténèbres se chérissent sur la longueur. Vivement le retour des concerts du coup !

Le chant du ménestrel jamais ne mourra. Preuve s’il en est par le titre d'ouverture « Born On A Battlefield » de ce premier e.p. de NEMEDIAN CHRONICLES ! Bien que considéré comme une démo, il n'y a aucune envie de le prendre sous cette appellation. Alors oui peut-être qu'avec le soutien d'une maison de disque et d'un gros studio, nous aurions eu un son encore meilleur. Mais dans l'ensemble, la production, le mixage et surtout la qualité des compositions laissent supposer un vrai premier e.p. qui contient tout ce qu'il faut pour combler le fan de Heavy Metal Epic. Le cadre choisi par le groupe provient des années trente et a été créé par monsieur Robert E. Howard. Nous parlons bien entendu du célèbre Conan dit le barbare ou le Cimmérien. Soulignons d'ailleurs, la très belle pochette réalisée par le graphiste Mario Lopez.  Musicalement, le groupe se revendique influencé par les très bons Hammerfall ou encore Blind Guardian. Nous retrouvons également des traces d'At Vance dans le très bon « Monsterslayer » avec son ambiance plus lourde et guerrière. Le fan d'Helloween craquera probablement sur le très speed « The Thing In The Crip » où guitares, basse et batterie s'en donnent à coeur joie. Le groupe avec ces quatre titres dévoile un large panel du genre. La présence des synthés se fait plus discrète ou prédominante selon la direction empruntée pour les titres. Chaque choix à ce niveau est judicieux. Nous nous laissons embarquer dans le monde que le groupe présente sans aucune difficulté. Le titre de clôture « The Song Of Red Sonja » est une aventure à lui seul avec ces presque neuf minutes. Nemedian Chronicles est une nouvelle entité créée en 2017 et nous prouve avec cette sortie qu'il va falloir compter avec eux à l'avenir. Nous attendons impatiemment l'album et vous conseillons de découvrir sans plus tarder cette démo de qualité !