02.11.19 12:34

Cult Of Luna

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En attendant la sortie du nouvel album « A Dawn to Fear » prévue pour le 20 septembre, j’ai pu m’entretenir avec le chanteur guitariste Johannes Persson, cerveau du groupe suédois « Cult of Luna ».

Cette formation qui se trouve, ensemble avec Isis et Neurosis, aux avant-postes d’un genre de musique très particulier nommé Post-Metal ou Sludge Atmosphérique, nous surprend en sortant un CD qui comporte 79 minutes de musique réparties sur seulement huit chansons ! L’occasion pour Persson de livrer sans ambages ses impressions sur cet opus.

Commençons par la question la plus pertinente : avec « The Silent Man » vous venez de diffuser la première chanson de votre huitième album. Qu’est-ce que les fans peuvent espérer ? Le nouvel album ne comporte pas de changements radicaux, on reste fidèle à notre style. En comparaison avec nos deux derniers, le nouveau est moins rigide dans sa structure, c’est plus du bois brut que de l’acier fin. D’une manière générale, on essaie de progresser en tant que musiciens. Il est possible de différencier plus les influences individuelles des différents musiciens. Mais on continue à travailler en groupe en faisant un effort collectif. La musique varie dans sa lourdeur et le CD est définitivement très émotionnel !

Le troisième album « Salvation » avait une orientation nouvelle en devenant plus progressif. Si tu compares maintenant le nouveau CD à du bois brut, alors cela me rappelle « St Anger » de Metallica ? Oui, peut-être. On a travaillé plus avec des claviers acoustiques comme différents types d’orgues qui donnent un son plus organique et analogique.

Parlons des textes. Y a-t-il une thématique-clé comme par exemple celle sur l’espace du dernier album « Mariner » ? On voulait changer notre façon de procéder. Nos premiers albums (depuis 2001) se démarquaient toujours par une thématique ou une histoire à raconter. On avait constamment une vision en tête qu’on voulait traduire en musique, en paroles ou même en images à travers le graphisme. Mais cette fois-ci c’était plus spontané. Je me suis assis avec ma guitare et j’ai essayé de capter et d’exprimer ce que je ressentais à ce moment donné. Donc au lieu d’avoir une image en tête et d’essayer de la traduire en musique, j’ai pris un morceau de son pour me faire surprendre par l’image qui allait surgir. De même pour les paroles. La plupart du temps, j’ai écrit ce qui me venait spontanément à la tête pour l’interpréter ensuite et pour l’intégrer dans l’ensemble.

Il y a donc des thématiques différentes et non un fil rouge comme dans le passé ? Exactement, il n’y a plus de thématique globale - le concept c’est nous-mêmes, ce qu’on est aujourd’hui.

Bien que mon premier concert de Cult of Luna remonte à un bon nombre d’années, je me rappelle encore les passages très atmosphériques renforcés par un éclairage réfléchi. Il me semble que c’est votre Dada ? Eh oui, comme notre musique est longue et se caractérise par de nombreux riffs lourds, on a dû trouver un moyen qui contraste bien avec cela. Le son est méditatif et projette nous-mêmes dans l’ambiance !

Beaucoup de membres de votre groupe sont impliqués dans d’autres projets. Tu fais partie depuis longtemps de Khoma, un groupe de rock progressif - donc un genre complètement différent. Est-ce que c’est difficile de changer de style tout le temps ? Non, je n’ai pas de difficultés avec cela. Ce sont des manières d’écrire différentes, mais puisque je le fais depuis tellement d’années je sais exactement à ce que je suis.

Le dernier album était enregistré avec la chanteuse Julie Christmas qui vit à New York. Comment avez-vous réussi cette coopération transatlantique ? Nous avions enregistré notre part ici en Suède et elle a fait sa contribution à New York. On s’était rencontré avant, mais après l’enregistrement, on n’a pas fait des répétitions avant de monter sur scène ! 

Cult of Luna existe depuis 21 ans et tu es un de ses fondateurs. Vous aviez déjà fait une tournée mondiale et vous ferez une tournée européenne à la fin de l’année. Quels sont tes meilleurs souvenirs ? (Rires) Oh, il y en a beaucoup et la plupart sont bons ! De bons concerts, de bons moments avec mes potes. Il y a vingt ans, Tom (Thomas Hedlund) et moi on a fait le tour de l’Europe en occupant des fermes abandonnées ou en passant la nuit n’importe où les gens nous laissaient dormir. Ce n’était pas toujours de la rigolade, mais c’était certainement une des meilleures expériences que j’ai vécues ! Maintenant on a un bus, c’est beaucoup plus facile, mais c’est plutôt devenu un métier. On s’amuse quand-même : dans la nuit, au fond du bus, je joue FIFA avec les autres. C’est aussi cela, les bons souvenirs.

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  • Crédit photo: Metal Blade Records
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