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11.09.21 - Miracle Metal Meeting

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Après des mois de disette point de vue concerts et festivals pour les raisons que tout le monde connaît, une reprise de ces activités chères à notre cœur mais surtout à nos oreilles a pu se faire ressentir durant l’été. Parmi ces évènements se tenait le modeste mais néanmoins sympathique Miracle Metal Meeting le 11 septembre dernier dans le centre de la ville flamande de Deinze. À taille humaine, le festival nous aura permis de retrouver nos marques et sensations dans une ambiance plutôt tranquille. L’occasion aussi de (re)découvrir certains groupes parfois avec surprise.

Bien entendu, l’entrée en matière fut quelque peu malheureuse puisque les embarras de circulation nous ont fait rater d’entrée de jeu les Zultois de Turpentine Valley. Une première déception puisque sur le papier ce trio post-metal instrumental n’aurait probablement pas été pour nous déplaire. Ce n’est que partie remise et le nom du groupe est d’ores et déjà inscrit sur notre « to do list ».

Cette seconde édition du Miracle Metal Meeting a donc commencé, pour notre part, avec Carneia, autre formation post-metal issue du nord du pays. Mais si les recherches effectuées en amont sur le groupe faisaient état de performances live à absolument découvrir, et d’un véritable mur de son délivré par ce quatuor s’inspirant de Tool ou de Faith No More, nos impressions ne sont malheureusement pas allées dans ce sens. S’il n’y avait pas grand-chose à dire sur l’exécution musicale en tant que telle, Carneia nous a semblé manquer de la pêche qu’il aurait fallu. 

Dyscordia a assuré la suite du programme avec un heavy metal moderne qui semblait ravir le public. On ne comptait d’ailleurs plus les fans arborant les t-shirts et autres patchs de toutes les tailles aux couleurs de la « Dyscordia army ». Si le sextet (oui, 3 guitaristes quand même) n’était pas la tête d’affiche du MMM, il en était à coup sûr l’une des vedettes et peut-être l’un des groupes les plus attendus par une frange de spectateurs amateurs de heavy prog mélodique. Les Courtraisiens, menés par leur chanteur assurant son rôle de frontman, s’en sont donné à cœur joie. Si le style ne nous parlait pas de prime abord, reconnaissons tout de même à Dyscordia un sens du riff qui fait mouche et de la mélodie qui accroche.

La suite du MMM nous replongeait plusieurs années en arrière avec le groupe hardcore Liar. Quel plaisir de revoir ce groupe qui, fort de ses années d’expériences, garde l’intensité qui l’a toujours caractérisé. Si ces dignes représentants de la scène H8000 (scène hardcore de Flandre Occidentale des années 90 ayant eu un retentissement même à l’international) n’ont plus sorti d’album depuis 2005, ils n’ont jamais vraiment disparus. Les réactions du public du festival ont bien démontré qu’il fallait encore compter sur eux et que l’âge n’avait pas d’importance. En effet, même si on peut détecter une attitude un peu plus « sage » que dans le passé, la virulence et l’implication des musiciens restent au rendez-vous. C’est ainsi qu’on a pu voir un Hans Verbeke en communion avec son audience, qui n’hésite pas à fédérer et à aller à la rencontre d’un public qui a commencé à s’amasser dans les premiers rangs pour pouvoir pousser la gueulante. Liar a assuré de bout en bout et a encore une fois démontré un savoir-faire hardcore old school authentique. 

Venait ensuite Spoil Engine. Et autant dire tout de suite que la surprise aura été de taille. Mené par sa chanteuse Iris, dont le charisme en ferait pâlir plus d’un, les Flandriens nous ont un peu laissé sur le cul si vous me passez l’expression. Avec une recette alliant metalcore et death mélodique, le quatuor a enchaîné les titres d’une efficacité désarmante avec une bonne humeur incroyablement communicative. Nous connaissions déjà la bande de réputation et à travers l’un ou l’autre titre glané ça et là sur les plateformes mais il s’agissait ici de la première fois en live. La sauce a pris, c’est le moins que l’on puisse dire. Un véritable régal et une excellente découverte scénique.

Alors que la nuit pointait doucement le bout de son nez, La Muerte a investi la scène et a posé l’ambiance tout de suite comme à son habitude. Aidé d’un éclairage minimaliste en arrière-scène, les Bruxellois ont balancé leur death rock heavy blues et presque hypnotisé un public certes plus dispersé mais complètement acquis à la cause. La tête couverte de sa toile de jute, comme à son habitude, Marc Du Marais et sa bande n’ont encore une fois fait aucun compromis et étaient venus pour faire du bruit, leur bruit fait de guitares crasseuses au service d’un rock’n’roll enivrant, véritable bande-son d’un film angoissant dont on a du mal à décrocher.

Seul groupe étranger du festival, les Italiens de Cowboys From Hell ont fait office de tête d’affiche. Avec un nom comme celui-là, vous aurez bien compris qu’il s’agissait d’un tribute band de Pantera engagé pour faire headbanger l’ensemble du public sur une setlist best of du regretté groupe américain. Et si, de base, l’idée d’un groupe de reprises du genre nous laissait perplexe, il a bien fallu admettre que CFH maîtrisait son sujet quasi à la perfection en termes de son et de technique. Tant et si bien que par moment, si nous fermions les yeux, on aurait pu croire en la résurrection de Dimebag Darrell. Quoiqu’il en soit, la tâche fut accomplie et le public conquis par les titres les plus emblématiques de Pantera. Une bien belle manière de terminer ce festival.

Informations supplémentaires

  • Salle: Brielpoort
  • Ville: Deinze
  • Pays2: Belgique
  • Crédit photos: Julien C. - GuiGui
Lu 758 fois Dernière modification le 12.12.21 17:03