The Wall

The Wall

Les poids lourds du deathcore américain sont de retour pour leur sixième album et c’est de la bombe. Soyez prêts car vous n’allez pas en sortir indemne. L’album commence en force avec « Invictus Unto Fire » et un roulement de batterie à réveiller un mort enchaîné par son beatdown à la guitare et le chant aussi percutant que la matraque d’un CRS. À cheval sur les genres Nu Metal, Rock, Death Metal et Downtempo à parts égales, en donne à tous les goûts à tout le monde. Ne vous étonnez donc pas d’aimer une track et pas une autre car tous les goûts sont dans la nature ou plutôt dans « The Last Ten Seconds of Life ». J’avoue moi-même ne pas avoir adhéré à toutes les chansons présentes notamment à « Vampire (a Blood Ballad) » qui est un peu trop what the fuck avec son chant clair autotuné ou « Glory Be 2 Misery » pour le chant clair qui fait descendre directement mon excitation telle une fusée abattue en pleine ascension. Cependant, cela est vite rattrapé par des monstres musicaux tels que « Guillotine Queen » et son côté Slam ainsi que « Birth of the Butcher » et sa montée en puissance atteignant son apogée après cinquante secondes de track avant d’exploser par son agressivité (alors que dans ce cas-ci le chant clair ne choque pas).

A l’occasion de leur quinzième anniversaire, A Crowd of Rebellion sort un EP neuf titres contenant cinq nouvelles tracks avec chant (dont un interlude) et quatre tracks instrumentales (les quatre précédentes si l’envie vous prenait de faire un karaoké).  Le groupe a d’ailleurs publié "Re:Create of the Re:d" avec un total de trois chanteurs ! Le groupe a normalement une configuration vocale double, mais cette fois, ils ont invité la chanteuse Hoshikuma Minami du groupe de rock idole entièrement féminin Wagamamarakia, à se joindre à eux. Les nouvelles tracks sont plaisantes car la balance entre le chant clair et le scream est parfaitement équilibrée de manière à rendre les compositions attractives du début à la fin. Certains chants plus traditionnels comme au début de « Tatsumaki » rendent le tout également plus attractifs donnant à nous autres européens la sensation de générique d’animé avec une pointe de growl (ce qui n’est pas pour me déplaire personnellement). Amis du J-Metal/ Visual Key, cet EP vous divertira sans nul doute, vous permettra de passer quelque temps dans la bonne humeur et vous mettra un petit coup de boost énergétique pour la suite.

Groupe de Los Angeles basé à Tokyo au Japon, Blacksound nous pond un petit EP de cinq tracks de dix-huit minutes. Juste assez pour se faire une idée de l’émotion par laquelle le quatuor veut nous faire passer. Petite perle tout droit sortie de nulle part, cet EP est tout bonnement jouissif sans faire preuve de trop de puissance. Il est parfois tout aussi accommodant de profiter d’une plaque metalcore sans avoir à headbanger ou à ressentir une haine grandissante pour la race humaine. Profondeur, émotions et mélodie entrainante, tout y est pour un petit voyage « relaxant », si je puis dire, dans les méandres musicaux de Blacksound. Pas de moshpit ou de violence à l’horizon mais une bonne dose de musique metalcore à l’ancienne vous faisant prendre conscience qu’il n’est pas forcément nécessaire que cela aille fort ou que cela vous déboîte les cervicales pour que cela soit bon.

Voilà une belle façon de terminer l’année avec un album de metalcore digne de ce nom. Orchid Sword nous sort un full album plein de promesses et de violence (sortie un peu décalée car l’Europe est un peu en retard concernant les sorties asiatiques en tout genre). Agrémenté de sons orientaux typiques, « Nuwa » est un pur produit taiwanais. Agréable à l’écoute et plein d’originalité en nos terres, une track comme « Emptiness without form » n’est pas sans rappeler une intervention chantée typiquement asiatique (dans ce cas cité ci-après, japonaise) tel qu’on l’entend dans la bande audio originale de « Ghost in the shell » (Making the Cyborg de Kenji Kawai). L’album sort réellement des sentiers battus et fait preuve d’une telle verve de par son énergie mélangée à l’intégration de leurs origines musicales à leurs compositions. Il est sans nul doute la meilleure surprise musicale de cette fin d’année deux mille vingt et un dont l’actualité (pas besoin de préciser de quoi je parle) nous a privés. N’hésitez pas à jeter un œil sur la track précitée ou sur leur clip « Your Dream » pour vous faire une idée. Bref, un album à dévorer sans plus attendre et à déposer sous le sapin en guise de cadeau pour tout amateur de metalcore qui se respecte.

De retour après quelque chose comme treize années d’absence dans les bois de Port Charlotte en Floride, Murder Afloat Savannah est de retour avec le surnom abrégé de Murder Afloat."From The Other Side" a été mixé et masterisé par Chris Whited (Bodysnatcher, Ex-King Conquer) et sort chez 1776 Recordings. Le groupe est composé de la chanteuse Britney Dipaola (eh oui une chanteuse dans du deathcore, un peu de fraîcheur dans ce monde de brutes), le bassiste Joey Cyr, le batteur Ryan Johnson et les guitaristes Randall McIe et Zach Anderson. Ambiance lourde et dévastatrice comme en atteste la track « A Fine Line », ce groupe n’a rien à envier aux autres monstres du genre. Leur chanteuse fait son boulot comme un homme le ferait, il n’y a pas à s’en faire. Vivement un album pour profiter à fond de leurs compositions. Plus puissant qu’un Walls of Jericho mais moins qu’un Bound in Fear, Murder Afloat ravira vos oreilles et malmènera vos cervicales C3 à C6.

15.01.22 15:45

DEXCORE - "-18-"

Valeur sûre dans le milieu du metalcore/Visual Kei, les japonais ne pouvaient pas décevoir leur public après la sortie de leur méga album « [METEMPSYCHOSIS.] » (Deux Cds pour un total de trente-trois pistes, excusez du peu). Un travail rapide pour un résultat monstrueux car effectivement un peu plus d’un an plus tard (14 mois pour être précis), Dexcore nous sort un nouveau full album de dix track plus lourdes les unes que les autres. Ayant eu l’eau à la bouche lors de la sortie de leur clip « Earthworm » deux mois avant la sortie de leur dernière plaque, j’ai lutté le temps de l’attente pour pouvoir dévorer les quarante-quatre minutes de cette nouveauté.

Ma patience a été mise à mal mais est grandement récompensée car les compositions sont de plus en plus brutales dans l’avancée des tracks et ne sont en rien moins bonnes lors des passages plus Visual Kei que du contraire, cela permet de faire redescendre la pression avant de reprendre une claque (exemple parfait dans « Who’s fault ? ». Si vous avez aimé le précédent album, nul doute que celui-ci vous ravira et si vous n’avez pas eu l’occasion d’en profiter allez-y les yeux fermés et enchaînez les deux d’affilée sans oublier de jeter un œil à leur dernier clip qui bénéficie de la participation de Makito (frontman du très bon groupe Victim of Deception).

La Belgique ne manque pas de talent et cette sortie le prouve, les bruxellois d'Omnerod (acronyme de Only Men Nice Enough Recycle Organic Debris!) sortent un EP quatre titres reprenant les singles sortis depuis 2020 auquel vous pouvez rajouter trois titres en live de leur performance lors de leur passage au festival online The Progspace. Chacun des membres du groupe avait une approche musicale différente, un processus d'enregistrement et également un personnel différent pour le mixage et le mastering. « Lines (Vocal Version) » était, comme le titre l'indique, une reprise vocale d'un morceau instrumental de « Arteries ». Véritable concept en lui-même, cet EP vous propulsera dans un univers parallèle tellement la musique est puissante et part dans tous les sens. Vous pourrez passer de l'ambient au mode rock à la Muse dans « You Make me feel » avec les excellents Jørgen Munkeby (chanteur dans Shining et saxophoniste), Eerik Maurage (guitariste dans Brutal Sphincter, Dysrancor, Vermin) et Nicolas Draps (violon). Cet EP constitue un petit entracte avant de pouvoir se concentrer sur l'écriture et l'enregistrement de leur troisième album. Celui-ci devrait sortir en 2022.

Nouvelle sortie pour les suisses de Ghost lights seulement deux mois après le très bon « Ghost Stories Chapter 2: Phantasmes ». On pourra constater que le niveau ne décline pas, sorties après sorties, contrairement à beaucoup de groupes qui se sentent dans l’obligation de faire des sorties par obligation et donc bâclent leurs compos pour ne pas se faire oublier. Seize minutes sont suffisantes pour prouver que Ghost lights est une valeur sûre dans son domaine (impossible à classer tellement ils partent dans tous les styles). Il est cependant à noter que certaines tracks sortent du metal (au sens large du terme) « Baba yaga » qui tire plus vers le trip hop et « Lord of the Flies » qui lui aussi est dans un trip électronique. Cet EP est encore tellement bon qu’il m’en vient l’envie de savoir si un Chapitre 4 est prévu dans deux mois mais est-ce que cela n’est pas trop demander au risque d’être le chapitre de trop et qui décevra ? Seul l’avenir nous le dira. En attendant, profitons de ces trois chapitres sortis respectivement en janvier, octobre et décembre 2021 et ne soyons pas trop gourmand au risque d’avoir une indigestion.

Leur élément vocal Rodger Facer est tout simplement incroyable. Dès les premiers cris perçants sur "Contrition", la voix du groupe garde absolument une emprise sur les oreilles de l'auditeur. Des cris stridents et des cris aigus aux soufflets bas, Flesh of the Lotus abrite une démonstration complète de talents vocaux à la hauteur de ce à quoi on pourrait s'attendre d'un projet deathcore en 2021. Redoublé par des guitaristes et un bassiste au top et un batteur (Brent Raudenbush) jouant fort et de manière technique, Flesh of the Lotus est ce que l’on attend d’un groupe de deathcore en 2021 à savoir : du sang, des tripes et du cerveau. Si cela ne suffisait pas, quelques guests sont à compter dans l’album tel que Clayton Meade (chanteur de Condemned ou Umbilical Asphyxia). Pour les fans de Oceano, King Conquer, Bound in Fear.

Entre le Hardcore et le metalcore/ Postrock, Evolutionary Sleeper nous sort un EP trois titres plein de variété et de guests. En effet pour chacune des tracks, un invité se joint à nos anglais pour punir l’auditeur de leur son frais mais féroce. Mettant en vedette les talents de Dan Picknell (vocaliste de session), Alex Hamilton et Laur Lindmae (vocaliste/bassiste/guitariste), qui ajoutent tous leur propre style à la sortie. « Labyrinthian » rend un côté hybride aux compositions et de ce fait une variété époustouflante à cette petite sortie hivernale. Trois titres, c'est certes trop court (comme tous les EP vous me direz) mais cela en dit long sur la puissance dont est capable ce combo (et ses guests).

Une fois de plus la Pologne nous offre ce qu’ils ont de meilleur dans leur stock. Cinq années se sont écoulées depuis la sortie de « We had it coming », ce qui a laissé le temps au combo polonais d’affiner ou de dégrader leurs compositions. Dans le cas présent, leur cuvée ne s’est pas transformée en vinaigre mais bien en ambroisie. Cet opus sera décrit comme un très bon vin, dont les riffs acides et nerveux vous déchirent de l’intérieur et dont le chant gras et lourd se marie très bien avec l’ambiance générale donnant aux dégustateurs que nous sommes, une agréable sensation de plénitude et d’ivresse salvatrice. Un vin sera dit masculin s’il est puissant et charpenté, cet album de Dormant Ordeal est donc un bon mâle bien burné et gonflé aux stéroïdes. Rien de tel pour terminer une année de pauvresse au niveau «concert live» et bonne humeur.

Troisième album pour le quintet d’Osaka en cinq ans. A raison d’une sortie tous les deux ans, on ne peut pas reprocher aux japonais d’être non productifs. Une fois de plus, quel album !!!  Un opus « What the fuck » supplémentaire à leur actif comme en peut en attester la track « Libido » contenant un chant gras, quelques cris sortis de nulle part et alors une jouissance féminine en background. Approchant plus du Slamming Death que du Deathcore, Deviloof fait preuve de plus de violence qu’à l’accoutumée et ce n’est pas pour déplaire. En parallèle, nous pouvons découvrir le nouveau logo «Black Metal» conçu par le célèbre artiste Toshihiro Egawa connu pour avoir réalisé la pochette de nombreux albums (Abigail Williams, Annotations of an Autopsy, Ingested, Krisiun, …). Mais revenons au contenu, «Underdog» fait partie de ces tracks dont la violence et le malaise rendent l’écoute indispensable à toute playlist brutale d’autant que le beatdown enfonce le clou plus profondément encore à l’instar de «Peer Pressure».

Jeune groupe français formé en janvier 2001, Above Oceans nous livre un metalcore furieux et puissant. Un morceau comme « A Deadly Atmosphere » pourrait faire réagir la sphère metal dès la première écoute. Une intro calme comme une mer sans orage coupée dans la seconde par un chant furieux déclenchant un raz de marée où même le Kraken ne survivrait pas. Encore une fois, ce n’est pas le groupe qui renouvellera le genre mais l’énergie de leur EP présage le meilleur pour des prestations en live ainsi que les réalisations futures de ce combo antibois. Je vous laisse le plaisir de découvrir à quel point le groupe a faim en écoutant le monstre « The End of Mental Illness » disponible sur YouTube en lyric vidéo ou même selon moi la meilleure « Settle Scores ».

Enchaîné par un chant gras puis clair sorti de nulle part, les cris vous déchirent les intestins dès les premières secondes de « Blue Sky Over Mars ».. Je ne vais pas vous mentir, je ne m’attendais pas à un chant clair sur cet opus, de plus que ce dernier est relativement aigu, frôlant la pincette de testicule. Et que dire du passage en Nintendo-core de cette première track… Et bien c’est sympathique et correctement amené. « Hag of the Mist » suit plus ou moins le même parcours que son prédécesseur sauf que contrairement au précédent, le chant gras passe beaucoup mieux (meilleures conditions ?, chanteur mieux chauffé ?) et que le chant clair a disparu, rendant la chanson beaucoup moins metalcore et à nouveau en raccord avec le thème du Deathcore bourrin. L’évolution à travers cet ep est croissante à croire que tout a été enregistré lors d’une cure de revalidation et que plus le temps passe plus on se sent mieux, mise à part le chant clair qui a toujours l’air de les avoir coincées dans la braguette. Mais je ne peux pas terminer cette review sans vous parler de « Gordon Slamsay » qui est à marquer d’un grand OUI dans ma playlist tant par sa vitesse, son tranchant et ses samples de Gordon Ramsay qui m’ont personnellement beaucoup fait rire. « Xenogenesis » n’est pas un indispensable à proprement parler mais vaut quand même la peine d’être écouté, non pour justifier mon travail (quoique) mais surtout pour certains passages précités dans ce texte. Bonne écoute à tous et faites bien attention en remontant votre tirette.

Douze ans (oui douze vous avez bien lu) que Vomit The Soul n'avait rien sorti. Revenant après "Apostles of Inexpression" sorti en 2009, nos amis italiens sont loin de l'image romantique que le monde se fait. Préférant le brutal aux chants romancés, ils nous en mettent plein la vue dès le départ avec "Cold". Pas d'intro lascive ou de mise en place d'une ambiance, tout vous tombe dessus comme un parpaing bien dur en plein dans votre groin. Après un split, ils se sont reformés en 2020 pour le plus grand plaisir de leurs fans. L'album Cold est un vase rempli à ras bord de riffs chaotiques, de roulements de batterie, de caisse claire et de chants gutturaux et bien gras comme on les aime dans le Slamming Death Metal. Bien que l’album n’invente pas de nouvelles voies, il y a des moments qui montrent leurs influences et rappellent une époque antérieure brute et impitoyable. Avec des lignes de basse qui sonnent comme si elles avaient été extraites d’un album de Necrophagist ou de Cryptopsy et des gutturaux qui conviennent à un album de Dying Fetus, Vomit the Soul même sans être original vous laissera une envie furieuse de violence et de retourner la table sur le premier collègue qui osera avoir un mot plus haut que l'autre à votre égard.

Voilà ici du bon, du tout bon même, en provenance de Chine. Oserez-vous vous aventurer dans les contrées metal du pays du soleil levant ? Musicalement, il n’y a pas grand-chose à reprocher à « Cure » qui mélange proprement les styles Deathcore, Metalcore et Visual Kei. Certains titres donnant même l’impression de se regarder un animé. Le combo de Beijing sait s’adapter à son public et nous donner du chant clair via le guitariste qui contraste avec le chant growl ou crié du chanteur. L’idéal dans les nouveautés metallistiques asiatiques, ce serait de pouvoir mater la prestation live afin de découvrir les nouveautés studio mais je me contenterai de vous dire que le tout est prometteur et espère avoir l’occasion de voir Scarlet Horizon sur scène dans nos contrées. Gratifiés d’un magnifique Artwork, les Chinois nous baladent dans un multivers musical à l’image de leur cover : coloré, enchaîné et torturé. Petit coup de cœur pour la track « Love Letter » et les petits passages de Slap Bass ainsi que sa petite musique d’ascenseurs en guise d’intro.

Aaaaaah les Etats-Unis et leur culture musicale. Un groupe disparaît et un nouveau apparaît (ah pas si nouveau que ça en fait). RVNT fait partie de ces groupes qui débarquent de nulle part et vous plantent une baïonnette entre les gencives. Personnellement, ne faisant pas de différence entre le metalcore et le metalcore progressif, je vous ferai la review comme je l’entends, c’est-à-dire sans chercher cette différence. La chose particulièrement appréciable dans « Hell Follows Me », c’est que le chant growl est accompagné non pas d’un mais de deux chants. Il est aidé par ses compères Jeremy Anderson (Vocal, Guitare) et Christian Gordon (Vocal, Basse) qui rajoutent de la profondeur aux compositions du combo américain. Profondeur d’autant plus marquée par les variations rythmiques constatées lorsque vous écoutez « Sick », très percutant tel un panneau de circulation qui vous frappe en pleine tempête, pour ensuite glisser vers « Hindsight », plus light, et qui donne l’impression d’une brise matinale. RVNT sort un EP de plus (troisième tout de même déjà) pour chatouiller vos esgourdes et espérons que la prochaine de leur sortie soit un Full album car gouter c’est bien mais rien ne vaut un plat consistant. 

Pur produit de notre plat pays, je ne ferai pas de chauvinisme mal placé, promis. Projet solo de Roy Feyen après et pendant son passage par de nombreux autres groupes (Defenestration, Human Barbecue, Human Vivisection, Klysma, …), ce dernier ressentait le besoin d’en rajouter une couche et faire parler la poudre. Étalage massif du talent musical et technique, les six compositions sont de véritables rouleaux compresseurs dignes de figurer bien placés dans la catégorie Brutal Death. Rajoutez à ces poutrages de batterie et les lacérations de riffs un chant porcin bien gras et vous obtenez une lourdeur pesante faisant exploser vos neurones (« Forsaking Their Birthright »). Cette plaque n’est pas à mettre entre toutes les mains car si vous n’êtes pas préparé à la boucherie porcine qu’est « Mortal Throne », vous n’en sortirez pas indemne. N’essayez pas d’y trouver de l’amour car entre la masturbation de manche et le martelage de peau, il n’y en a pas. Sauf peut-être celui du porc. Bon appétit.

22.12.21 15:31

NYLIST - "Nylist"

Esprits faibles et fragiles s’abstenir. Ceci est réservé aux plus endurcis d’entre vous. Réalisé par Fred Nylist en tant que One man Deathcore band, notre artiste fait participer tout un panel de guests à son offrande (membres de Angelmaker, Lorna Shore, Left to Suffer, In Dying Arms ou Monasteries). Oui relisez bien les guests… Autant d’artistes pour un si petit ep ! Et ce n’est pas tout. Il ne se contente pas que de faire apparaître des invités pour en faire un album « classique de Deathcore », mais bien pour en faire un véritable temple de dépression obscurcie, lente, lourde. Sans vous mentir, je reste mitigé. J’hésite entre crier au génie ou au scandale tellement cet ep met mal à l’aise. Quand on parle de Downtempo Deathcore, on pense à des groupes comme Traitors, Black Tongue, Bound in Fear ou Bodysnatcher. Mais dans ce cas-ci, cela n’a rien à voir. Pour l’écoute de cet album, imaginez-vous enfermé dans un asile psychiatrique désaffecté depuis plus de vingt ans, de nuit et seul. On n’est pas bien. Joignez à cela les images des clips sortis et c’est le « pompon ». Si cela ne vous suffit pas, je profite de cette chronique tardive afin que vous puissiez continuer votre descente dans les ténèbres avec le morceau récemment sorti par Fred Nylist, où ce dernier invite six cent soixante-six chanteurs à poser deux à trois secondes de leur chant sur une composition de plus d’une heure. Pour vous donner une idée des invités en voici quelques-uns : Ingested, Vulvodynia, I Declare War, VCTMS, Carcosa, Decayer, Lowlife, Kardashev, Cytotoxin, Downfall of Mankind, …

Roulement de batterie, blast, guitares réglées pour un son gras, beatdown, … Tout est au rendez-vous pour un bon moment de Slamming Brutal Death. Après la sortie d’un quatre titres en 2018 n’ayant pas spécialement permis aux gens de se faire une idée de leur talent, Mereflesh sort cette année un full album pour confirmer sa place parmi les plus grands. Beaucoup de bons groupes viennent d’Australie et Mereflesh ne déroge pas à la règle. La sphère noire dans laquelle ils incluent des blasts puissants et des riffs tranchants comme des lames de rasoirs n’est pas déplaisante pour un sou. Certains titres pourront même vous étonner comme le thrashy « The Gates of Hell » qui débute par un riff donnant des envies de headbang, pour enchaîner par des beatdowns tombant tels une pluie d’enclumes. Et que dire du visuel de la pochette, réalisé par Gorgingsuicide Art (The Stygian Complexer), mélangeant une vision de fin du monde avec un démon ressemblant à la Nonne de « The Conjuring ».