The Wall

The Wall

Côtoyant la scène depuis déjà treize ans, les Anversois nous gâtent avec la sortie d’un deuxième album plein de riffs rageux. Les métalleux d’un certain âge, voire d’un âge certain, pourront se réjouir car ils auront enfin une production en adéquation avec le dicton « Le metal, c’était mieux avant ». En effet, Incinerate se base sur les riffs, l’ambiance et le headbanging du thrash des années nonantes. Que ceux qui redoutaient qu’Incinerate change de style par rapport à leur premier opus « Amazon violence » sorti en 2016 se rassurent, ils restent dans la même veine mais en plus musclé. Les morceaux tels que « Human demise ritual », « Reprisal » et « Room 101 » vous donnent le ton et une furieuse envie de reprendre les hostilités en commençant par un bon vieux circle pit. La Belgique nous réserve parfois de belles surprises musicales et celle-ci en est une. Le morceau live « Erased earth » en guise de bonus vous permettra d’avoir une idée de ce que le groupe peut envoyer en concert. Un album qui sent bon la veste à patches, la bière et la scène old school. Et ça c’est bon !

Defocus fait partie de ces formations qui ont tout pour devenir un des plus grands du genre : un chant agressif avec une pincée de mélancolie, un second chant clair parfaitement en place, rythmes de guitares/basse et batterie entrainants agrémentés de mélodies sombres et ambiantes… Tout ce qu’il faut pour créer une atmosphère mélancolique et nous placer dans un « mood » pour écouter au mieux leur musique. « In the eye of death we are all the same », premier album du quatuor allemand, démarre en force avec un cri et un chant puissant en guise d’intro de « Thought of a Vision ». Après quatre tracks à couper le souffle, « Tides » nous permet de prendre de l’altitude et planer un peu, pour ensuite reprendre de plus belle avec quatre munitions qu’il reste au char d’assaut nommé Defocus. En guise d’épilogue, les Allemands nous proposent leur piste la plus longue intitulée « Shelter » qui apaise l’ambiance, à l'image d’un levé de soleil sur un champ de bataille un dernier jour de guerre. Les membres de Defocus ont faim et cela se sent. Arriveront-ils à rejoindre les sommets du genre ? Seul l’avenir nous le dira. En attendant, profitons de ce « In the eye of death we are all the same » plus que réussi.

Pionniers du death technique, Cognitive n’est plus un groupe à qui on doit apprendre comment pratiquer le style. Fort de trois sorties en quelques années, ce quatrième opus arrive à point nommé pour fêter les dix ans du groupe. Ambiance sombre, riffs hyper techniques, … « Malevolent thoughts of a hastened extinction » n’est pas un album révolutionnaire compte tenu de la concurrence actuelle sur la planète death technique, mais a le mérite de nous prouver que Cognitive y a bien sa place. Brutalité gratuite, masturbation énergique de manche ainsi que chants typiques du deathcore (mélange subtil de growls, cris aigus et vomissement caverneux) permettent une écoute plus qu’agréable de leur nouvelle création. « From the depths » recèle quelques passages donnant même plus envie de sauter et faire la fête que de se déboiter les cervicales. Que dire de « To feed the worms » qui nous renvoie à la boucherie ultime au même titre que « Tearing tendon from bone » et son riff très martial. Si votre temps vous le permet, jetez une oreille à leurs dernières compositions. Cela vous permettra, à défaut de découvrir de nouvelles choses, de passer au moins un bon moment. Sans pour autant être un album essentiel, « Malevolent thoughts of a hastened extinction » vaut tout de même la peine d’être découvert.

Sixième album du combo américain, toujours au top de l’actualité deathcore depuis 2003. Au cours de ces années d’activité, Born of Osiris n’a jamais changé d’un iota et ils auraient tort de ne pas en profiter davantage. Célèbres et ayant une fanbase de plus en plus importante, les cinq membres restent fidèles à eux même. « Angel or Alien » est une réussite. La nouveauté survient via le rajout du saxophone et une augmentation de l’usage des claviers de Joe Buras, comme par exemple dans leur morceau « Poster Child ». Une nouvelle corde à leur arc qui pourrait bien aboutir sur de belles surprises. Subtil mélange de chant clair ainsi que crié à la Architects, le ratio ne choque pas et est même très agréable tant l’exécution musicale est bonne. Le transfert de Nick Rossi de la basse au poste de deuxième guitare est l’une des meilleures idées des Américains. On peut sentir que Born Of Osiris a encore les crocs et cela n’augure que du positif pour l’avenir du groupe. Une progression lente et prudente est parfois mieux contrôlée et appréciée du public qu’un revirement brusque tel que Suicide Silence l’avait fait… Born Of Osiris continue sa quête du trône du deathcore progressif. « Angel or Alien » devrait leur permettre de devenir un sérieux prétendant.