Oli

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Président - Rédacteur en chef

Reims est réputée pour son champagne et la qualité de sa scène metal extrême bien underground. Protogonos a décidé de proposer quelque chose de différent en balançant un premier album orienté metalcore intitulé « From chaos to ashes ». On parle ici de vrai metalcore et non de metalcore new generation. Durant l’écoute des dix morceaux que composent cet album, on se prend à penser à des formations comme Killswitch Engage, August Burns Red, As I Lay Dying ou encore Parkway Drive. On a affaire à un gros metalcore somme toute basique, alternant les rythmiques, et proposant de la mélodie. Les Français n’hésitent pas à incorporer d’autres éléments comme des nappes d’ambiance ainsi que de l’élèctronique (« Prometerra »). L’alternance de tessitures vocales est également un point d’honneur dans le style mais la réalisation est en dent de scie, les chants clairs étant parfois trop limite. Trois morceaux sortent tout toutefois du lot : « A spark in the universe » et son metalcore progressif instrumental et narratif, « Innocence lost » et son riffing puissant et furieux, ainsi que « Tears of helios » avec ses effets des plus sympas. Protogonos propose donc avec « From chaos to ashes » une première bonne cuvée, et qui pourrait nous épater dans le futur tant son potentiel est important, à la seule condition d’améliorer les quelques points précités.

Prenez trois éléments clés de la formation de base de Nightmare et complétez-les avec des musiciens d’Archange et Fenrir, et vous obtenez un bon line-up de prestige sous le nom de Kingcrown. Forcément, on est en droit à recevoir du lourd et nos attentes sont grandes. Kingcrown réussit haut la main à nous rassasier. Le level technique de chaque musicien atteint le mode « Maestro ». Le style se veut être power metal, s’appuyant sur des rythmiques lourdes et puissantes, agrémenté par des éléments heavy et prog dont les mélodies et solos sont tout simplement sublimes. Tout est pensé avec minutie afin de mettre chaque instrument en valeur à un moment où à un autre et afin que vous ne puissiez pas appuyer sur la touche « pause ». Comble de tout, histoire de clore toute discussion, Kingcrown nous démontre qu’il est simple de proposer un morceau en version dite « metal » et en version purement « acoustique » (« Over the moon »). Mes coups de cœur vont aux morceaux « The end is near », « Golden Knights » et « Sountrack of my existence ». Avec « A perfect world », Kingcrown propose un album qui frôle perfection. Tout résistance est futile. Succulent !

Depuis 1999, Hour Of Penance met un point d’honneur à se développer et accroitre sa fanbase. L’arrivée de leur huitième album « Misotheism » arrive à point nommé pour les faire passer à la vitesse supérieure et les placer ainsi au premier rang. Malheureusement « Misotheism » est une occasion manquée. Non pas que c’est album soit mauvais, loin de là, mais le manque d’identité propre ainsi qu’une surproduction de l’album les fait stagner aux seconds rangs. Pourtant, on retrouve tout ce qui fait le charme des Italiens sur les différentes morcaux de cet opus. Ce mélange death et black brutal à la Behemoth (« Blight and conquer », « Fallen from ivory towers »), une alternance mid tempo et mosh modernes pour s’exploser la tronche (« Lamb of the seven sins », « Dura lex sed lex »), ainsi que des mélodies malsaines et bien dark (« Sovereign nation »). Les intros et outros sont toujours aussi glauques. Hour of Penance propose toujours des compositions de qualité réalisés avec une technique irréprochable. Mais, sûrement à cause d’une production trop poussée, les oreilles saignent et on a envie de switcher au morceau suivant, le meilleur exemple étant « Ludex » qui part toute son énergie à cause de cela. Hour Of Penance propose donc avec « Misotheism » un bon album de black death, mais dont certains éléments viennent ternir son niveau. 

Hopescure… où comment être mitigé à la fin de l’écoute d’un album. Le combo Franco-Luxo propose son album « Nostalgia Pt. 1 ». Il s’est avéré très difficile pour moi de rentrer dans cette plaque. Non pas que les trois premiers morceaux « Liar », « Hate » et « Love Pt.1 » soient inintéressant, mais impossible de plonger dans l’univers proposé par le groupe. Proposant un metal rock progressif, la technique et le niveau des musiciens n’est pas à remettre en cause. Mais la sensation d’en vouloir beaucoup plus perdure et ce n’est qu’à partir de l’explosif « Reflection » que les choses sérieuses commencent. La dose de heavy sur « Mislead » me donne le sourire et l’instrumental aux grosses rythmiques « Anger » me fait headbanguer. Et que dire du morceau soft « Pain », véritable petite pépite empreinte d’une tristesse à nous faire verser une larme, ou encore du piano chant planant sur « Dreaming » qui me fait vibrer. Cette deuxième partie d’album me rend encore plus énervé, tant la richesse musicale de Hopescure peut encore être plus exploitée. On parle ici d’un mélange de style des plus grands tels que Steven Wilson, Opeth et Dream Theater. « Nostalgia Pt.1 » est un album qui musicalement fait déjà preuve d’une belle maturité, mais qui démontre un groupe devant encore s’améliorer, notamment au niveau d’un chant parfois trop plat, ainsi qu’au niveau production jugée ici trop fade. À découvrir toutefois. 

Parfois, il ne suffit pas d’avoir des guests de prestige pour obtenir un bon album. Dans le cas de Crs et de leur nouvel album « The collector of truths », cette expression s’avère exacte. Les mexicains propose un album de death metal que l’on pourrait qualifier de banal. En effet, les rythmiques sont bateaux, principalement orientée death metal, mais parfois metalcore et thrash. Le chant guttural purement extrême dénotent complètement du style musical par instants et l’on se retrouve désorienté voir perdu. Certes, l’on peut tout de même ressortir de bons morceaux comme le brutal « The daydreamer’s nightmare » ou encore le groovy « Resistencia ». L’exécution est morceaux frôle la perfection avec des guests tels que Kevin Talley (Dying Fetus, Chimaira, …) derrière les fûts ainsi que Linus Klausenitzer de Obscura à la basse. Malgré cela on reste sur sa faim. Toujours habitué à de grosses sorties provenant de Mexique, je demeure déçu par ce « The Collector of truths ».

Il y a des groupes qui sortent de nulle part et se font remarquer grâce à leur capacité d’exceller dès leur première sortie. Cela avait été le cas pour An Evening With Knives. Leur premier EP (2015) ainsi que leur premier album « Serrated » (2018) les avaient fait sortir rapidement de leur ville natale d’Eindhoven pour aller se produire avec des formations, excusez du peu, telles que Corrosion of Conformity, Steak N°8 ou encore Truckfighters. Évoluant dans un style pourtant pas accessible au plus grand nombre, les Hollandais nous pondent un nouvel opus intitulé « Sense of gravity » qui risque de faire mal. On retrouve le savant mélange de post rock et de stoner doom bien groovy et mélodique. On pense à des formations telles que Mastodon, Black Sabbath et bien sûr Corrosion of conformity à l’écoute de cet album. Des morceaux tels que « Sacrifice », « Meditate », « Turn the page » et « On your own » sont autant de morceaux explosifs qui le confirment. À cela A.E.W.N. incorpore des éléments tirés de la période psyché 70’s comme sur « Escape » ou encore une atmosphère sombre et envoutante, « Endless light » étant le meilleur exemple. « Sense of gravity », c’est un mur de son dont la dynamique est dictée par une rythmique ultra efficace, et dans lequel les guitares amènent une atmosphère mélancolique et un groove puissant. An Evening With Knives marque un grand coup avec ce nouvel opus en proposant un album parfaitement maitrisé. Que vous aimiez ou pas le style, je ne peux que conseiller d’aller jeter une écoute sur « Sense of gravity ».

Amateurs d’american rock, venez découvrir Lee Evans, prodige de vingt-quatre ans, qui propose sa nouvelle offrande « Mississippi flood ». On parle ici du rock dans tous ses états : du pur American rock bien dirty à la Jared James Nichols (« Always in a hurry »), mélangé à du Led Zep ou du Black Sabbath (« Ain’t no beggar man »), empreint de bluesy rock psyché (« Song of inspiration »), le tout est un feeling Johnny Cash et Foo Fighers (« Foreign girl »). Ajoutez à cela un superbe instrumental acoustique empreint de mélancolie (« Ballad of the Mississippi flood ») et vous obtenez un putain d’album de rock composé de morceaux courts, captivant, réalisé à la perfection par un Lee Evans surprenant et efficace. Une excellente découverte !

Découvert en 2014 avec l’album « Slave to the sword », Il faut avouer que la linéarité des albums suivants m’avait fait placer Exmortus dans l’oubli. Le combo de la Bay area se devait de relever l’attention et profite de cette fin d’année 2019 pour nous balancer un nouvel ep « Legions of the undead ». Les deux nouvelles compositions « Legions of the undead » et « Swallow your soul » sont dans le style du groupe, c’est-à-dire un pu mélange de shreddy thrash et de death metal progressif teinté de heavy durant lesquels les guitaristes s’en donnent à cœur joie en proposant des solos explosifs. On ne peut s’empêcher de penser à Children Of Bodom en écoutant ces morceaux. Mais quelque chose a changé, l’alternance de rythmiques y jouant pour beaucoup. C’est comme si es Californiens avaient pris en maturité. Viennent ensuite trois reprises pour le moins surprenantes. Tout d’abord une interprétation personnelle du thème de Beetlejuice, qui démontre, s’il le fallait encore, de la virtuosité des musiciens, mais qui peut paraitre inutile. Exmortus nous propose ensuite une adaptation du thème culte de Bernard Hermann « Psycho ». Personnellement, c’est une belle tentative, mais le style du groupe n’est peut-être pas très approprié au morceau ? Le ep se termine de la plus belle des manières avec la reprise de « Night on bald mountain », qui au final pourrait carrément être considéré par un morceau à part entière des Californiens. De ce « Legions of the undead », on retiendra les deux compositions du groupe et la reprise de « Night on bald… », qui prouve que Exmortus est toujours bien présent sur la scène et compte bien revenir en force.

Il y a un peu plus d’un an, le monde du power metal mélodique se prenait en pleine tronche une avalanche nommée « Prophecy of Ragnarök », déversée par 8 frères du metal. Personne n’avait vu cette ascension fulgurante arriver. C’est dire si les Suédois étaient attendus au tournant avec leur deuxième opus. Et cela n’aura pas tardé, car voilà aujourd’hui « Emblas Saga », treize compositions tout droit sorties du territoire d’Odin. L’effet de surprise n’est plus de mise et l’on se retrouve avec un bon album de power mélodique. Les morceaux sont bien pensés, les arrangements bien placés et la thématique sous forme de concept album aux gloires d’Odin fonctionnent à la perfection. Brothers of Metal réussit encore à nous faire naviguer dans leur conte en incorporant des narrations et des éléments tirés du pagan et folk. « Emblas saga » se veut être la suite logique de « Prophecy … » et de toute aussi bonne facture. Reste à savoir si, effet de surprise en moins, le résultat escompté par les Suédois sera le même.

Unstoppable est un combo de la région de Lyon qui nous propose un ep éponyme composé de trois titres. Malgré plusieurs tentatives, je ne suis pas parvenu à écouter ce skeud une seule fois dans son entièreté. Car malgré un niveau des zicos plus qu’honorables et une envie de diversifier son heavy thrash avec du hard rock (« Hammer of light »), des éléments funky (« Rock ‘n beer »), deux gros points noirs sont à retirer de cet album. Tout d’abord des morceaux trop longs qui viennent pomper l’envie de vouloir aller jusqu’au bout. Et ensuite, un chant très limite, clairement en dessous du niveau des musiciens, et qui provoque un effet révulsif tout au long de l’écoute de ce ep. Au final, ce ep éponyme parait plutôt « stoppable » que « Unstoppable ».

 

Aleister… ce nom ne vous dira probablement rien, et c’est pourant en 1987 que le groupe s’est formé. Et c’est dix-sept ans après la sortie de son premier album « Tribal tech » que le combo de Thiancourt nous propose aujourd’hui son nouvel opus : « No way out ». Aleister se promène sur la sphère thrash metal et nous le propose dans tous ses états : basique, lourd et puissant sur « I grow », plutôt heavy comme sur « Slave ». Le groupe incorpore des influences dirty rock n roll notamment dans l’intro de « Primary » qui n’est pas sans nous rappeler le mythique « Sacrifice » de Motörhead. À noter également un certain sens du riff direct et puissant rappelant le Hxc metal d’un Pro-pain sur les morceaux tels que « Bastard 2.0 » et « I feel myself ». En fait, Aleister ne fait pas dans la dentelle et nous martèle les oreilles en proposant un Thrash metal brutal, lourd, puissant et incisif, doté d’une production puissante. « No way out » est un album de très bonne qualité, mais qui aurait été encore mieux si les deux premiers morceaux avaient été retirés, afin d’éviter une trop grosse redondance du style. Cet album est fait pour se déglinguer le cerveau et headbanguer à souhait. 

Quatrième album pour les Suédois d'Avatarium qui nous propose en cette fin d’année leur nouvelle offrande « The fire I long for ». Catalogué « doom », je grince des dents, n’étant pas grand fan du style. Mais je suis heureux de découvrir un album lourd (d’où le rapport au doom), mais surtout des compositions très sombres dont les mid tempos et les influences heavy sont les fondations du groupe. Des morceaux tels que « Voices », « Rubicon » ou encore « Epitaph of heroes » attestent ce style. On notera également la recherche de mélodie constante comme sur le refrain de « Porcelain skull ». L’apport d’éléments groovy « sabbathien » ainsi que des harmoniques psychédéliques viennent élever le niveau des morceaux. Mais le triptyque gagnant de ce nouvel opus sont les compositions les plus soft, des ballades, empreintes d’émotions et de mélancolie (« Lay me down », « The fire I long for »), mais également le très réussi « Stars they move », véritable point d’orgue, comprenant juste du piano et du chant et sublimé par la suite par des orchestrations magnifiques et tristes. Toutefois, cela ne m’empêche pas de supprimer de mon esprit cette sensation de déjà entendu, de lassitude sur la longueur. On retiendra donc de « The fire I long for » que Avatarium réussit son pari de transmettre les émotions diverses et fortes, proposant des morceaux bien ficelés. Un bon album.

23.11.19 05:54

MUR - "Brutalism"

Après un premier EP sorti chez Dooweet en 2014, Mur nous revient avec son premier album « Brutalism », qui porte très bien son nom. À peine avoir pressé le bouton play, on se retrouve dans un chaos total avec « Sound of a dead skin » et « I am the forest ». D’emblée, on perçoit un mélange malsain et brutal de Hardcore et de post-black. Ce mélange rend cet album sombre à souhait. Les chants gutturaux aigus font d’emblée penser à Kickback. La découverte continue avec des compositions dans lesquelles les Français démontrent un certain groove et un usage de samples/ambiances placés à la perfection comme sur « Nenuphar ». Mur continue de nous dérouter et nous faire naviguer dans les méandres d’une apocalypse terrifiante avec le crust/black « Third » véritable mélange de Trap them et Emperor, mais également avec un côté totalement déjanté (« My iconic self ») et d’une brutalité primaire (« Livity »). Le groupe se déjoue parfaitement de l’ennui sur la longueur grâce à l’alternance de rythmiques superbement exécutées (l’ultra lourd « I see through stones »). Enfin, les ambiances créées font vibrer le palier émotionnel constamment, de la mélancolie et de la haine, via des instrumentaux malsain, triste, laissant présager le pire (« Die kinder tanzen um das feuer desjeningen, der das licht bringt » et « Bwv721 »). Vous l’aurez compris, Mur m’a touché au plus profond. « Brutalism » est un album novateur, moderne, puissant, glacial, et brutal. À mettre entre toutes les mains de fan de Black, blackened hardcore, sludge, crust… Une TUERIE !

Doit-on encore présenter ce bon vieux Phil ? Voilà trente ans qu’il plane comme un titan sur le monde du rock avec Motörhead et avec ses Bastard Sons. Mais c’est cette fois en solo qu’il nous revient. Et que cet album est bon. Désireux de nous balancer un bon album de rock influencé de ses racines, Phil ressort sa Gibson des années quarante et le revoilà nous proposant un album au titre au combien invocateur « Old lions still roar ». Ce qui ressort après l’écoute de ce nouvel opus, c’est le plaisir transmis par le maître. Ensuite, la qualité et la variété des compositions. Enfin, la liste prestigieuse des invités qui viennent pousser la chansonnette ou jammer avec le Phil. Sur « Old lions still roar », vous aurez droit à une ballade blues rock avec Léon Stanford, du bon heavy rock en compagnie de Rob Halford et Dee Snider, du headbang rock avec Alice Cooper, un morceau de métal moderne lourd et rythmé avec Nick Oliveri, un rock moderne atypique sublimé par Whitfield Crane, et enfin un instrumental guitare/piano sublime, durant lequel Phil Campbell et Joe Satriani s’en donnent à cœur joie.

« Old lions still roar » confirme que Phil Campbell est toujours au top de se forme et que les vieux lions rugissent toujours autant, voir même encore plus fort que la jeune génération.

Un testament. Voilà ce que Slayer nous offre avec ce dernier album live. Bien sûr, il met en avant le dernier album du groupe « Repentless » avec pas moins de cinq morceaux tels que « Repentless », « Cast the first stone » ou encore « You against you ». Mais les seigneurs du thrash ont essayé de piocher dans un maximum de leurs précédentes sorties afin de proposer un véritable best of. Le triptyque « Raining blood », « South of heaven » et « Seasons in the abyss » font bien sûr la part belle de la set list avec les classiques « Postmortem », « War ensemble », « South of heaven », « Angel of death », « Born of fire » … les débuts du groupe sont représentés avec « Hell awaits », « The antichrist » et « Hallowed point », « Chemichal warfare ». Des morceaux plus récents tels que « Hate worldwide », « Disciple » et « Bloodline » viennent compléter cette communion entre Slayer et son public. La force de cet album live, c’est également le fait que le groupe ne l’ait pas surproduit, créant ce son live typique des années nonante, proposant un album à leur image, vrai et honnête. Alors oui, on pourra entendre certaines critiques telles que le chant de Tom Araya qui est en déclin ou encore que certains albums ont été oubliés (« Christ illusion », « Diabolus in musica », « Divine intervention »). Mais on s’en cogne totalement. Le fait est que le plus grand groupe de thrash de tous les temps baisse le rideau de la plus belle des manières. Il ne reste plus qu’à remercier Slayer pour ces presque quarante années de services et pour tout ce qu’ils nous ont procuré. Slayer is dead… Long live Slayer !

  

Que se passe-t-il lorsque vous venez du fin fond d’un pays glacial (Islande) et que vous remportez le Wacken battle, êtes invité au célèbre Roadburn festival et que vous faites la première partie de Slayer, tout cela en à peine trois ans d’existence ? Et bien vous vous retrouvez à être propulsé chez Nuclear Blast pour la sortie de votre premier full album. Cela peut paraître un rêve et c’est pourtant ce que les Islandais de Une Misère sont parvenus à faire. Imaginez un hardcore teinté d’une noirceur profonde, un mélange de riffs ultra-lourd et de doubles pédales, le tout sublimé par des nappes d’ambiances chaotiques, mais sublimes ainsi que des sonorités perturbatrices et oppressantes. C’est tout ce condensé que l’on retrouve sur « Sermon », album pouvant paraître basique, mais qui se révèle ultra ficelé. Doté d’une production énorme, Une Misère nous explose à la figure tel l’uppercut d’un géant du Grand Nord. « Sermon » est un album aussi glacial que les terres natales de ses créateurs, mais également plus brûlant qu’un geyser. Un délice pour nos oreilles sanglantes.

Ce qu’il y a de bien avec la dénomination d’un style et l’origine d’un groupe, c’est que l’on peut parfois savoir ce à quoi on va être dévoré. Fort de près de vingt années de carrière, Entrails nous envoie son nouvel opus « Rise of the reaper », dans la plus pure tradition de la scène death metal suédoise. La vraie… du old school death metal. Ce death metal puissant et huileux, gras à souhait et lourd quand il le faut. Celui des Entombed et Dismember. Impossible de se tromper. L’incorporation d’éléments thrash old school à la Slayer (« Gravekeeper ») ainsi que certains éléments de mélodies mêlés aux nappes de synthés (« Miscreation » ou encore « The Pyre ») viennent enrichir les compositions des Suédois. Mais la base reste la même. Et ça fait mal. Et forcément, on n’est pas étonné de retrouver Monsieur Dan Swanö au mix/mastering (Hail of bullets, Entombed, Dismember, …). Entrails vise clairement son public avec un « Rise of the reaper » fidèle au style et d’une grande qualité.

Véritable révélation à chaque apparition sur les scènes de l’Hexagone, Republic Of Rock n’Roll est de retour avec un nouvel opus intitulé « The last of us », donnant suite à l’acclamé « Upside down » sorti trois ans plus tôt. Et dès les premiers riffs de « Edge of anger » on sent que le groupe a pris de la bouteille. L’influence de Foo Fighters se fait ressentir et cela durera sur toute la longueur de l’album pour notre plus grand plaisir. Car être influencé par la bande de Dave Grohl est une chose, mais pouvoir maitriser les compositions comme ce dernier en est un autre. Et les Parisiens s’en sortent à merveille. Mais réduire les Français à cette simple influence serait injuste, tant leurs compositions sont variées. Les « seventies » sont présentes sur des morceaux tels que le bluesy « Blue diamond road 2019 » très Led Zep. Les « eighties » sont également présentes avec ces effets électro typiques sur « The last of us ». Il y a également l’intro narrative de la reine d’Angleterre sur « God save the queen » mais également les claviers de « Row power ». Mais les deux monuments de cet album sont pour moi le rock acoustique « I’m walking » et surtout « Knights of the new Rainbow », véritable mélange du côté furieux de Foo Fighters avec le côté barré de Queens Of The Stone Age. Vous l’aurez compris, Republic Of Rock n’Roll nous propose avec « The last of us » dix morceaux de pur délice, du power rock comme on l’aime, pensé dans ses moindres détails, et qui peut être apprécié par plusieurs générations. Une pure réussite !

Au cœur de la France se trouve un territoire appelé « terres froides ». Ces terres ont donné naissance à une chimère qui se nourrit de la réalité glacée de notre environnement, empreint de violence, chaos, misère, perversion, destruction, …
Cette chimère porte le nom de Last Addiction et nous balance son premier opus du même nom, comprenant six offrandes plus froides les unes des autres. Une fois passée l’intro « Prière profane », dont la voix narrative féminine nous plonge dans un univers sombre et apocalyptique, « Demons on your shoulders » nous explose à la figure, véritable bombe post black (par ses mélodies) et métalcore (par ses riffs taillés au couteau). Cette atmosphère sombre se ressentira sur le heavy « Every day I die » et sur « Trapped into the black » et sa fin purement apocalyptique. Mais les morceaux les plus agressifs sont au final « Chaos », véritable mix de punk et de metalcore, ainsi que « Divine tragedy », bombe thrash metalcore à la Bullet for my Valentine. Ce que l’on oublie de signaler, c’est que ce chaos contrôlé se fait avec un chant clair et ce n’est que par instant que certains chants gutturaux font leur apparition. Avec cet EP, Last Addiction répand l’état d’urgence et nous invite à un voyage dans leur univers. À découvrir de toute …urgence !

19.11.19 05:43

O-NYX - "I believe"

Un an à peine après la sortie de leur album « Dead or alive », O-Nyx nous revient avec un ep comprenant quatre nouvelles compositions. Ces morceaux viennent statuer du style du groupe : Rock. Alternatif certes, mais bien punchy, et qui a la particularité de pouvoir être apprécié par toute personne écoutant un tant soit peu du rock au sens le plus large du terme. Les deux premiers morceaux que sont « I believe » ou encore « What are you waiting for » en sont les meilleurs exemples.

Les bretons savent également envoyer du bois avec un « You wanna rock n’roll » très bluesy, incisif et efficace, durant lequel plane l’ombre d’un Ac/cd. Mais ce n’est pas tout. Le combo de la côte d’Armor se fait plaisir et démontre une qualité d’écriture sur le très alternatif « Why », influencé par le funk des années 80. On se croirait revenu au temps de Genesis ou encore Michael Jackson et son fameux « Don’t stop to get enough ». Malgré un chant parfois trop en retrait (notamment sur les deux premiers morceaux), la production ainsi que cette basse prépondérante et irréprochable permettent à « I believe » de se révéler comme une belle surprise. Well done baby !