Oli

Oli

Président - Rédacteur en chef

Une des légendes de la scène hardcore de Cleveland fait son retour pour le plus grand plaisir des amateurs de hardcore ricain. Malheureusement l’effet escompté risque d’être de courte durée pour In Cold Blood, tant leur nouvel opus « Legion of Angels » sent le flop à mille kilomètres. Je m’explique : il fut un temps où le hardcore ultra basique était de mise, mais tous les groupes ont su évoluer et surtout faire évoluer le style. Et c’est là où le bas blesse. In Cold Blood se veut être un des piliers de la scène thrash-hardcore des années nonante, proposant une musique lourde, lente, radicalement simple et directe. Mais tout cela ne veut en aucun cas dire « efficace ». On s’ennuie à l’écoute de ce nouvel album. On sent le groupe proche de formations telles que Crowbar ou encore All Out War, mais sans jamais les atteindre, le rendu final sonnant plat, comme si les morceaux n’avaient pas été composé au bon tempo. Il faudra attendre le dernier morceau pour apprécier quelque chose. « Legion of Angels » risque fort de passer à la trappe et renvoyer In Cold Blood d’où ils viennent : aux oubliettes.

Amis du pancréas en pleine explosion, des descendeurs de litres d’alcool en tout genre, le messie Dirty Wolfgang est de retour avec son nouveau brûlot « Welcome To Hellhole ». Composé de onze morceaux et trois interludes, « Welcome To … » confirme que les Bruxellois font un style qui leur est unique. Clairement encré dans la scène heavy stoner hard rock, les rockers n’hésitent pas à s’étendre et explorer les voies du blues, du rock n’ roll et des mélodies catchy whisky afin de proposer au final un album composé de onze shots bien destructeurs faits pour se retourner la tête. Les morceaux s’enchaînent sur un rythme soutenu, comme si un temps mort dans la grosse beuverie était interdit. Dirty Wolfgang réunit dans « Welcome To Hellhole » tous les ingrédients nécessaires à une fête parfaite : l’ambiance, la sueur, la lourdeur et surtout l’envie constante de faire des bêtises en tout genre. Sur ce, je vais m’en reboire une. Gloire à Dirty Wolfgang.

Voilà un groupe qui n’a cessé d’évoluer aux travers de chacune de ses sorties. Black Star Riders est surement l’archétype du groupe qui monte en puissance sans brûler les étapes. Et le quatrième album, « Another State of Grace », devrait leur permettre de continuer sur leur lancée. La faculté qu’a le combo de Los Angeles de proposer des compositions autant modernes que old school leur permet d’étendre leur public au plus grand nombre. On a l’impression de se retrouver à un concert de Thin Lizzy qui serait devenu groovy et moderne. Des morceaux tels que « Ain’t the End the World » ou « Tonight the Moonlight let me Down » en sont la meilleure preuve. Les morceaux sont également faits pour bouger ou chevaucher sa bécane et rouler loin sur la route 66 (« Underneath the Afterglow », « Standing in the Line of Fire »). Bien sûr, le groupe n’oublie pas d’être fédérateur avec des morceaux soft rock acoustique tels que « What will it take » et « Poisoned heart ». Blac Star Riders monte encore le level avec « Another State of Grace » et prouve que la formation est faite pour régner sur le hard rock. En espérant que ce nouvel opus leur permettra d’atteindre un nouvel état de grâce !  

Il y a des groupes productifs, qui ne savent jamais s’arrêter de composer et qui proposent avec récurrence de nouveaux albums. C’est le cas des Américains de Carnifex qui nous proposent aujourd’hui « World War X », composé durant les deux ans et demi de tournée de promotion de leur précédent opus « Slow Death ». Mais l’inconvénient de ce processus constant, c’est qu’au final on risque de sortir des morceaux qui ne se distinguent plus et qui répètent le même schéma. « World War X » est un album sans évolution (mis à part les claviers encore plus sombre s et malsains qu’auparavant) si ce n’est dans son artwork signé Blake Armstrong. Mais que les fans se rassurent, on a toujours affaire à un deathcore teinté de black metal, mélangeant riffs épiques et grosses moshparts bien lourdes, le tout exécuté avec une technique digne du groupe. « World War X » ne restera sans doute pas dans les annales mais plaira à tout fan du genre. 

Après un premier EP acclamé par la presse internationale, Deadthrone se retrouve propuslé par l’antichambre de Nuclear Blast, Arising Empire, pour la sortie de leur premier album intitulé « Premonitions ». Et on comprend tout de suite à l’écoute de cet opus pourquoi le label a mis le grappin sur le combo de Manchester. En effet, le potentiel commercial du groupe est énorme. Le style du groupe, penchant vers un métalcore large public avec ses refrains mélodiques et entêtants, charmera les amateurs du style ainsi que tout fan de metal alternatif. Les effets et samples injectés dans chaque compo sont ultra travaillés afin que chaque composition devienne fédératrice. Attention le groupe sait être agressif à souhait (« Revival », « Wide Awake »), mais la production lissée  permet une écoute facile. « Premonitions » devrait permettre à Deadthrone de sortir de cet océan de formations metalcore inondant notre planète et ainsi de propager son metalcore fédérateur au plus grand nombre. C’est tout le bien qu’on leur souhaite.

« Rapture », quatrième effort des Français de Betraying the Martyrs, risque fort d’exploser à la face du monde, notamment grâce à une sortie mondiale du cultissime label américain Sumerian Records. Que l’on aime ou déteste ce groupe, on ne peut s’empêcher de s’incliner face à l’acharnement et le travail accompli depuis la sortie de leur premier album en 2011. Sans cesse sur les routes à écumer un maximum d’endroits, BTM nous balance une offrande qui ravira les fans. Le combo de l’hexagone nous envoie toujours un métalcore groovy et puissant, agressif et percutant, où se mélangent à la perfection les growls de Aaron Matts et les chants clairs du claviériste Victor Guillet. Des morceaux tels que « The Iron Gates » et « Eternal Machines » en sont les meilleures preuves. Le fan du groupe ne sera pas dépaysé avec des hits en puissance tels que « Monster », « Parasite » ou « The Swarm ». Vous l’aurez compris, Betraying the Martyrs pond ici un album dans la droite lignée de son prédécesseur, à l’exception du morceau plus que moyen « Down » (tentative ratée d’évolution vers un autre style ?), en étant toutefois supérieur à tout autre sortie du genre.

La bande de Dave Mustaine continue sa flopée de rééditions, et c’est cette fois pas moins de trois albums qui sortiront en même temps. Commençons tout d’abord par les points communs entre chacun de ces albums : un nouveau mastering a été réalisé par le maître du genre, Ted Jensen. Il en résulte un rendu final de meilleure qualité mais qui pourra sembler très mineur car les albums sont sortis après 2005. Ensuite, ces albums seront pour la première fois disponible en vinyl et en support digipack CD pour le plus grand plaisir des fans. Enfin pour chaque skeud, des morceaux bonus ont été ajoutés. Pour « United Abominations », le morceau « Out on the Tiles », reprise de Led Zeppelin, sera pour la première fois proposée au public européen (jusque-là proposé en bonus sur l’édition japonaise). Le titre très rare « Washington is Next ! (live) » sera quand à lui proposé sur la réédition de « Endgame ». Enfin « Thirteen » se verra agrémenté d’un titre live assez rare : « Public Enemy n°1 ». À noter que les bonus tracks ne seront disponible que sur les versions CD et non vinyls. Les rééditions semblent un peu molles au vu des rééditions actuelles incorporant pleins de bonus en tout genre, mais elles trouveront leur public sans problème, un fan de Megadeth étant un fan ultime qui se doit de tout avoir.

Chaque nouvelle sortie de Devourment est devenue un événement à ne pas manquer pour tout fan de musique extrême en tout genre. Et disons-le directement : « Obscene Majesty » risque fort de briser les oreilles de pas mal de monde sur la planète. Les Américains reviennent plus fort que jamais, proposant un album d’une brutalité sans nom, toujours aussi efficace et explosif. Le mélange assassin de brutal death ultra bourrin, de grind ainsi que de moshparts utra lourdes en mode slam reste une valeur sure pour le groupe. Et cela sera comme ça pendant les dix morceaux qui composent ce nouvel album. Les riffs sont tranchants, la production se veut à la hauteur de la puissance des Américains. « Obscene Majesty » fait sans aucun doute partie des albums incontournables de cette année et se révèle comme étant une pépite du genre. À déguster sans modération.