Oli

Oli

Président - Rédacteur en chef

Mêler humour et musique n’est pas chose facile et malheureusement, après l’écoute de « Groovy wonderland », mon opinion est claire : Mikhmakh ne réussit pas à m’emballer. Outre le fait que le groupe propose un heavy groove typiquement français, le combo de Marseille pratique un heavy metal progressif bien maitrisé. Mais qui part dans tous les sens. Qui part trop dans tout les sens. Pourtant le groupe peut être tantôt féroce (« 34.12 »), empreint d’un Iron Maiden (« Numentia »), mais sur le long terme, je suis gavé. Heureusement, il y a « Tortuga », morceau acoustique qui fait du bien. Mais le « too much » de cet album et le chant anglais parfois trop limite (exemple le plus flagrant sur « Poor man ») me font déchanter. Alors certes Mikhmakh fonctionnera dans son propre pays. Mais pour le reste…

Nouméa…Nouvelle-Calédonie…il me faut d’abord aller sur la map pour me souvenir où se situe cette île dans notre monde. Une fois retrouvée, je viens à me demander comment on peut arriver à faire une musique aussi brutale dans un environnement aussi paradisiaque. Bref, Redsphere n’en a que faire. Cependant, l’intro tribale de leur nouvel album ressemble tout droit aux percussions d’alerte à Malibu. On se prend à penser à Pamela Anderson mais heureusement la brutalité sans nom de « Malstrom » nous ramène sur terre et nous plonge dans les viscères de la sphère rouge. Les influences du groupe sont assez reconnaissables à l’écoute des morceaux. « Immortal voids » sonne comme du napalm death teinté de thrash, « Pyre » et sa lourdeur plombante rappelle un certain Kataklysm, tandis que « The stranger » et son thrash groovy et technique nous renvoie vers les premiers albums de Hatesphere. On décelle également un côté old school très Obituary comme sur « Eldritch ». Redsphere peut également pratiquer un death moderne et lourd (« Eyes behind the door ») et parfois très technique à la Arch Enemy (« Morbid nebula »). Le niveau et l’implication des membres n’est en aucun cas à remettre en cause, tant ces morceaux sont bien ficelés. Mais une certaine lassitude s’installe et l’on finit par s’ennuyer, écoutant certains plans utilisés des millions de fois par de multiples formations. On ressent clairement une démarche honnête de la part de Redsphere avec « Immortal voids » mais il en faudra plus pour convaincre le vrai fan de thrash death, voir de musique brutale.

Qui a dit que le néo metal était mort. Sûrement pas Elyx qui avec son nouvel opus « Annihilation : part 1 » nous prouve que le style a de beaux restes et surtout qu’il est fait pour perdurer dans le temps. Formé en 2003, le combo français aura pris le temps de peaufiner son style, haussant le niveau à chaque changement de line-up, pour proposer aujourd’hui un new metal puissant, teinté de rock, et boosté par de l’électro. De « Annihilation » à « Notre éveil… » en passant par « Six pieds sous terre » ou encore « délivrez-moi », Elyx balance un son puissant et une énergie transcendante. L’alternance de chants mélodique, rap et guttural sur les couplets avec les refrains mélodiques fait son effet. L’usage de l’électro est ici utilisé à la perfection, rendant les morceaux très emballants. Mais le morceau qui frappera le plus sera probablement « Spectacles de pantins », orienté rock et mettant en avant un texte très engagé. Elyx réussit le pari de faire revivre les meilleurs souvenirs aux fans de la première heure de formations telles que Mass Hysteria et Linkin Park. « Annihilation : part 1 » se révèle être une bombe atomique qui fait du bien et qui démontre que la scène néo metal francophone a encore un avenir. Et cet avenir s’appelle ELYX !

Lionheart est un groupe à part dans la sphère hardcore américaine. Cela vient probablement du fait que contrairement aux ainés, celui-ci vient de la côte ouest, plus particulièrement de la Bay area. Mais qu’importe, Lionheart a une place bien particulière dans le cœur des fans de hardcore. Son fanbase grandit de jour en jour, le groupe proposant des prestations live puissantes et explosives, n’ayant rien à prouver à personne. Malgré cela, les Californiens restent cantonnés au second plan, derrière les maîtres que sont Madbell, Sick of it all ou encore Agnostic front et Hatebreed. Mais 2019 annonce l’arrivée d’un nouvel opus « Valley of death » et l’heure de la récompense est peut-être enfin arrivée. Lionheart propose comme à son habitude un hardcore puissant, midtempo, qui détruit tout sur son passage. De « Vallet of death » à « Dragging heaven » en passant par « Rock bottom » ou encore « Stories from the gutter », les Américains se veulent destructeurs, agressifs, semant quelques mélodies bien calibrées. Le frontman Robb Watson demeure impérial, clamant ses textes noirs et empreints de la violente réalité de notre quotidien. Et si tout compte fait sortir « Valley of death » sur le Arising empire (anti-chambre de Nuclear blast) plutôt que sur un label typé hardcore était au final un coup de génie de la part du combo californien ? Lionheart mérite amplement d’être considéré comme un grand de la scène Hxc et on espère vraiment voir leur prochaine galette sortir chez le grand frère de leur label actuel. Respect ! 

Il y a des groupes qui arrivent comme ça sur un des plus gros label métal au monde sans avoir crié gare. Les Américains de Red Death font partie de cette catégorie. Formé en 2013, ils nous proposent leur troisième full album « Sickness divine ». Et on comprend très vite pourquoi Century media a voulu sortir cette plaque. Avec la scène thrash qui revient sur le devant de la scène, rien de tel qu’un bon combo d’outre-Atlantique proposant un thrash old school. Car avec Red Death c’est bien de thrash que l’on va parler. Dès le morceau titre « Sickness divine » on a l’impression de revivre la période Megadeth, alternance de mide tempo et speed metal bien « eighties ». À cette influence principale s’ajoute sans aucun doute Anthrax et Overkill, dont la basse typiquement claquante vient nous exploser en pleine face sur « Ravage » ou encore les backings aux relents punk et hardcore provenant du Anthrax des années quatre-vingt (« Sheep may unsafely graze », « Path of discipline »). Red Death a bien ficelé ses morceaux et a fait en sorte que l’auditeur prenne son pied grâce aux variations rythmiques constantes de cet album. « Sickness divine » n’est probablement pas un chef d’œuvre mais tout fan de thrash old school ou ayant simplement un esprit ouvert à différents styles old school devrait trouver son bonheur.

Deflesher un combo en provenance de la région parisienne. « Ossuary », leur nouvel album ne fait pas dans la dentelle. Le goupe propose un death metal créé pour tout détruire sur son passage. Des morceaux tels que « Strangled with guts », « Cocaïne rodeo » ou « Oath of desecration » sonnent comme un panzer et font penser à la bestialité de Vader, Krisiun et Cannibal corpse. Un certain groove se fait sentir durant l’écoute de cet opus et l’on pense bien entendu au monstre Morbid Angel comme sur « Dysentery ». Mais là où les Parisiens sont les meilleurs c’est lorsqu’ils proposent savant mélange de death meatl old school démonique et brutal sans concession. On pense en particulier aux morceaux « « The waste makers », « Mutilate to educate ». Le morceau « Warzone » qui clôture cet album montre un Deflesher plus moderne rythmiquement, comme si Decapitated était sorti de nulle part, preuve que le groupe peut encore faire évoluer son death. Toutefois ne nous méprenons pas : Deflesher ne réinvente rien. Mais le fait d’avoir confié les mix et mastering à Olivier Legrand (Benighted, Kronos, pour ne citer qu’eux) et la qualité des morceaux composant « Ossuary » démontrent le potentiel et l’envie de bien faire des Parisiens. On ne peut leur souhaiter que le meilleur. Bonne dévastation !!!

Originaire de Montpellier, Heresy nous propose aujourd’hui son nouvel album « The dark shore », faisant suite à « Powered by anger » sorti il y a déjà six ans. Et que dire si ce n’est que ce nouvel opus est sacrément bien foutu. On ne se trompe pas dans le style : du thrash ! Mais sous différentes formes, et surtout un thrash moderne. On pense surtout à Megadeth période nineties avec de gros solos (« Headless kingdom »), une alternance de guitares clean et metal (« Last promised kill ») qui renvoie vers le « Youthanasia » ou « Symphony of destruction » de la bande à Dave Mustaine. Heresy pousse le bouchon avec « W.t.t.s. » qui aurait pu se retrouver sur l’album « Cryptic writings » du combo de la Bay area. Mais s’arrêter là serait discriminatoire pour les Français qui proposent également un savant mélange de Heavy thrash puissant qui n’est pas sans rappeler un certain Judas Priest comme sur « Hellbound ». Heresy peut également s’avérer très redoutable avec l’ultra furieux groovy thrash « Chalk line ». Mais la pierre angulaire de ce « The dark shore » c’est incontestablement « Duplication », une bombe de sept minutes qui se veut épique, durant lesquels chaque musicien démontre son niveau technique irréprochable. Alors clairement Heresy n’invente rien, mais bordel la maitrise et l’efficacité du groupe se suffit à elle-même. « The dark shores » est un pur régal qui ravira les fans de Megadeth, Metallica et Judas Priest.

Depuis 2012 et la sortie de l’album « Monolith of inhumanity », le combo de San Diego ne cesse de développer une identité propre et de repousser les limites de son death-grind technique déjà pourtant si spécifique. « Death atlas », le nouvel opus des Américains, risque fort bien de devenir une pierre angulaire du style. Tout d’abord parlons du thème de cet album, qui comme les précédents opus traite de l’inhumanité de l’homme et de sa manière de détruire notre mère la terre. « Death atlas » regorge des textes les plus sombres et de loin les plus apocalyptiques jamais écrit par Travis. La musique quant à elle est tout simplement sublime et magistralement démoniaque. Cattle Decapitation joue avec les variations rythmiques et toutes les techniques du métal extrême pour proposer onze bombes destructrices. L’atmosphère se veut pesante et l’on sait pertinemment qu’on ne ressortira pas vivant de cet univers. Les chants de Travis sont tout simplement remarquables.

La production signée comme toujours Dave Otero du Flatline studio (également responsable du son de Cephalic Carnage) est aux petits oignons et c’est une véritable tornade de death grind progressif que l’on se prend en pleine tronche. Le tout se retrouve sublimé et retranscrit dans un artwork toujours aussi soigné et unique (une marque de fabrique du groupe depuis « Monolith… »). « Death atlas » n’est autre qu’une des plus grosses sorties voir la plus grosse sortie extrême de 2019. À déguster sans modération.

 

Ce qu’il y a de bien avec le label M&O music c’est que non seulement il donne sa chance à de multiples formations hexagonales mais également nous permet de sillonner le pays, tant les formations proviennent de tout le territoire français. Originaire de Chartres, Bloody Alchemy nous balance sa deuxième offrandre intitulée « Reign of apathy ». Une fois la sempiternelle introduction dont toutes les formations actuelles se sentent obligées d’inclure skippée, le combo de Chartres nous envoie un mélange de death et de thrash bien exécuté et puissant, doté de chants brutaux et bien agressifs. Le thrash prend toutefois le dessus sur des brûlots tels que « Look what you’ve done » ou encore « No one talks, everyone walks », dans lesquels une influence telle que Kreator se fait sentir. Essayez de résister à la puissance de modern-thrash « Battlefield » type Hatesphere période « Ballet of the brute » ! Le côté death/thrash moderne provient d’une sensation de reconnaitre des éléments The Haunted et At The Gates. Mais Bloody Alchemy ne s’arrête pas là. En effet, on peut reconnaitre des influences diverses telles que le deathcore de Whitechapel et Thy Art Is Murder (« Alone ») ou un hardcore moderne (« We strive against »). Avec une production en béton armé et des compositions efficaces prouvant la maturité du jeune combo, Bloody Alchemy se place avec « Reign of apathy » comme un groupe à en devenir. Ne manquerait plus qu’un revival de la scène thrash et ce serait l’explosion ! À découvrir !

La France est un grand pays et l’on pourrait penser que le metal est principalement représenté dans sa capitale et autres grosses villes de référence. Originaires d’Orléans, cité peu reconnue pour sa culture métal, From Man To Dust nous balance son nouvel opus « Repossession ». Catalogué « Modern death metal » (appellation que se donne toute formation mélangeant death metal et hardcore, donc deathcore), les Français tape dans le mille dès les premiers morceaux que sont « How can they be so blind 2.0 » et « Olympus », pure mélange de deathcore technique mais pas ultra brutal, avec en chant qu’on pourrait croire tout droit sorti du « Suicide season » de Bring Me The Horizon. L’ultra groovy « Karma » viendra élever le niveau de cet album avant que le puissant « The hidden part of me » et son intro acoustique façon Machine Head ne vienne commencer à nous démanger sérieusement. Viens ensuite la deuxième partie de l’album qui selon moi révèle le meilleur de From Man To Dust. Tout d’abord avec « Tape of shame » et sa puissance rythmique explosive. Ensuite avec « Suicide Mission » véritable rouleau compresseur thrash deathmetalcore maitrisé à la perfection, démontrant d’autres influences du groupe telles qu’At The Gates ou encore The Haunted. Le morceau éponyme « From man to dust » se veut être un mélange des deux derniers morceaux cités ci-dessus. Arrivent ensuite les deux monstres de cet album : « No words needed », un instrumental apocalyptique progressif et mélodique, techniquement imparable, ainsi que « In a blink of an eye », atmosphérique et puissant rappelant le grand Gojira. Toutefois deux bémols sont à signaler sur cette plaque. Tout d’abord un chant qui pourrait paraitre lassant car trop monotone durant l’écoute de l’intégralité de l’album. Ensuite des morceaux parfois trop longs (mais ce n’est que mon avis personnel). Au final, « Repossession » se veut être un beau résumé des influences de From Man To Dust et grâce aux divers styles proposés, le combo d’Orléans pourrait étendre largement son public.

Depuis quelques années on voit de nouveau émerger des formations clamant leur appartenance à la scène fusion des années nonantes, mixant du riff lourd du groove et du rap et du hip hop à s’en déglinguer la cervelle ! Et dès l’intro de « sous les pavés », nouveau brûlot de !Shaps!, le ton est donné. En effet le combo d’Argenteuil développe un fusion hip hop metal du plus bel effet. On peut lire que les Français se disent comme une rencontre improbable entre Linkin Park et Ntm. C’est en partie vrai, mais le manque de virulence et d’agressivité dans les types de chants me renvoie plus vers un I AM, notamment dans les placements des chants et les voix plus posées. En parlant des textes ils se veulent engagés ou dénonciateur de notre société actuelle qui sombre dans les abysses (« Les pavés » ou encore « On/off »). Du métal il y en a en abondance et on en vient à comparer le combo d’Argenteuil à Enhancer et Pleymo (« Malström », « VIII.e »). Une vibe Limp Bizkit planne sur le morceau « Insomnie » tandis que le headbanger hip hop rock façon Kid Rock nous remue sur « Qu’importe les peines ». L’album se clôture avec « Jk », véritable condensé de tout ce que le groupe peut proposer, suivi d’une ghost track purement hip hop avec un beat entêtant. En conclusion, !Shaps! ne fait pas partie de la team nowhere mais pourrait clairement prétendre à être leur meilleur fleuron tant ce nouvel album « Sous les pavés » regorge de pépites d’un style tellement difficile à interpréter. À découvrir absolument !!!

17.10.19 11:13

VAK - "Loud wind"

Auteur d’un très bon premier album acclamé par la critique, les Suédois devaient cependant faire face à a grave maladie d’un de leurs membres, mettant en suspens toute activité du groupe. Mais cette année, Vak est de retour et nous fait voguer avec son nouvel opus « Loud Wind » dans les artères abyssales les plus sombres, là où le groupe s’est terré ces derniers temps. Le style du groupe reste résolument sludge, doté d’une puissance sans nom (essayez de résister à un morceau tel que « Fear The Morning »), et empreint d’une noirceur intense, sans toutefois réfuter une certaine mélodie. Mais cet opus est surtout ultra diversifié. Dès « Loud Wind », Vak se transforme en un Motörhead des temps mordernes, alliant à son sludge un excellent punk and roll. Le très groovy, lourd et barré « Melting Eyes » ramène le groupe aux côtés de Neurosis. Vak joue énormément sur les atmosphères, en témoignent l’hyptnotisant et intriguant « The Birds Of Earth », le très sombre « Defenceless » ou encore le sublimement triste « Underwater Whisper ». « Loud Wind » se révèle être un album redoutable et très en phase avec son temps. On ne peut qu’être heureux de revoir Vak sur le devant de la scène. Avis aux amateurs…

Quand un groupe fait les choses bien, la reconnaissance des plus grands se fait savoir en un instant. The New Roses se veut être un hommage au Rock Us des années quatre-vingt, avec comme grande influence les Guns n’Roses, Mötley Crue, Kiss,… et ce sont ces derniers qui sont venus les chercher pour l’ouverture de leur tournée d’adieu. Quel meilleur moment pour promouvoir la sortie de leur quatrième album, « Nothing but Wild ». Les Allemands entretiennent la vibe avec passion en proposant des morceaux puissants, directs et courts, énergiques et modernes, tout en gardant l’esprit 80’s. Les refrains se retiennent sans problème et l’envie de bouger et de faire la fête monte à son paroxysme durant l’écoute de « Nothing but Wild ». Ajoutez à cela deux ballades rock/hard fm faites pour mouiller les culottes (ou strings selon la génération) et vous obtenez avec « Nothing but Wild » une grosse claque Rock Us en provenance d’Allemagne. Pour ceux qui ne connaissent pas encore, retenez bien ce nom : THE NEW ROSES !

Le nord de notre plat pays regorge de formations extrêmes de talent. The Curse Of Millhaven en fait très certainement partie. Acclamé par la critique lors de la sortie de leur précédent opus « Plagues », le combo de Ypres nous présente son nouvel album « Thresholds ». Trop souvent placé dans une mauvaise catégorie (catalogués deathcore ou metalcore), « Thresholds » met directement les pendules à l’heure. On parlera dorénavant d’epic death metal ou de melodic death metal. En effet, durant les neuf compositions de « Thresholds », on pourra entendre toute l’étendue et la qualité musicale du groupe. Certes un death bien brutal et technique est utilisé comme base, mais l’ajout de mélodies et de riffs épiques bien placés permet au groupe de se démarquer définitivement. Chaque morceau amène sa pierre à l’édifice et chaque musicien exécute à la perfection ses parties. On pense ici forcément à The Black Dahlia Murder et Aborted mais des influences telles que Amon Amarth et Dark Tranquility (les premiers albums) pour le côté épique et mélodique ne sont pas à négliger. « Thresholds » est un très bon album qui démontre la maturité d’un groupe qui affirme son style et son identité.

17.10.19 10:57

STAM - "Stam"

De nos jours, l’évolution technologique permet beaucoup de choses et, entre-autre, pouvoir concevoir un EP dans son intégralité depuis sa propre maison. C’est ce que nous propose STAM, un one man band qui du haut de ses seize ans nous balance un premier EP plutôt bien foutu. Les influences vont du thrash au metalcore en incluant des éléments bien groovy. Les morceaux paraissent faciles, mais une recherche musicale a été effectuée et les arrangements sont bien travaillés. L’alternance de chants passe bien et ne sonne pas « minette » comme la plupart des groupes actuels. On pense à Trivium ou Komah (en plus local) sur les morceaux (« Monstrous », « The flinch ») tandis que le groovy-thrash « Slow Charge » nous renverra vers des formations plus bourrines. Les mélodies sont bien présentes également, grâce aux arpèges de « Leave me Alone » ou les refrains de chaque morceau. Alors, certes il y a encore des marges de progression qui doit être réalisée, mais pour son âge et au vu du matériel proposé, Stam mérite qu’on lui accorde de l’attention, tant les quatre morceaux font preuve d’une maturité certaine et d’une ouverture d’esprit sur le monde du métal en général. 

 

Le monstre Slipknot est de retour avec son sixième album « We Are Not Your Kind ». Une fois passée l’habituelle introduction, les Américains nous balancent un « Unsainted » bien puissant et groovy, très accrocheur, et qui nous renvoie à la meilleure époque du groupe, sans oublier ce refrain mélodique qui sera retenu par tout le monde. Et du bon Slipknot, on en aura droit durant cette écoute. Des morceaux tels que « Nero Forte », « Orphan » ou encore « Red flag » mettront tout le monde d’accord. Ensuite, il y a le Slipknot qui expérimente via la transmission d’émotions bien sombres comme sur le funéraire « A Liar’s Funeral » ou encore « Not Long For This World ». On retrouve également des morceaux plus soft comme « Spiders » qui nous fera penser à … Stone Sour. Mais la force de ce nouvel album c’est sa cohérence et sa dynamique, qui fait qu’au final on a l’impression que le groupe nous pond son meilleur album depuis « Vol. 3 … ». Emmené par le même co-producteur Greg Fidelman (Metallica, Slayer, Life of Agony, …) permettant aux Américains d’obtenir une production puissante et tranchante, « We Are Not Your Kind » se révèle être au-final une claque énorme. À déguster sans modération.

Au Brésil, la culture death metal est énorme et bien représentée sur le plan mondial par son leader incontestable : Krisiun. Il n’est donc pas étonnant de voir débarquer Savagez et son nouvel album intitulé « New Dimensions ». On peut clairement ressentir l’influence de Krisiun dans les moments les plus brutaux des compositions de Savagez, mais le quintet ne s’arrête pas là et essaie de diversifier son death metal en incorporant des riffs épiques et techniques. C’est donc plutôt vers un Arch Enemy qui je me tournerais (sans aucune intention de comparaison du fait que les chants soient réalisés par la gent féminine). Savagez démontre également durant ses dix compositions que le niveau technique est élevé et certains éléments tels que les solos de basse ou guitare alambiqués nous rappellent que le death a bien été inventé par le groupe Death. Ajoutez à tout ça un interlude acoustique bien placé en milieu d’album pour laisser l’auditeur respirer et vous obtenez avec « New Dimensions » est bon album de death metal dont la production old school et brute donne une couleur plus que brutale. Album à faire découvrir aux amateurs du genre.

Quinzième album pour les Danois de Illdisposed. Force est de constater que le groupe nous propose plus ou moins la même chose depuis  près d'une décennie, c’est-à-dire un mélange de death metal lourd et bien groovy, mêlé à des mélodies constantes. « Reveal Your Soul For the Dead » se stiue une nouvelle fois dans cette direction. Ce qui est au final dommage, tant la direction prise sur leur précédent opus (avec des influences provenant du black metal) semblait permettre aux Danois de se distinguer à nouveau. Toutefois, « Reveal Your Soul For the Dead » trouvera son public, notamment grâce à un mix-mastering ultra puissant, véritable point fort de cette plaque, réalisé par le maître Dan Swano (Hail of Bullets, Dark Funeral, Bloodbath, …). Illdisposed continue donc son petit bonhomme de chemin tranquillement, à sa manière, et invite quiconque à envie de partager un moment avec eux, à les suivre.

Il existe une multitude de formations s’essayant au style heavy speed symphonique sans toutefois réussir à proposer du matériel de qualité, la faute à une exigence technique du style. Le fleuron de la Wallonie, Ethernity, se retrouve dorénavant accompagné de son homologue flamand Elusion, qui sort avec son deuxième album « Singularity » un album d’une qualité et d’une précision extrême. Ce qui frappe d’entrée de jeu à l’écoute de cet album, c’est cette assurance et facilité d’exécution de chaque musicien qui est à sa place et se met au service des compositions. Ensuite le sens du détail qui fait que chaque composition possède sa propre identité (ajout de flûte, instruments à cordes, …) Enfin le chant, exécuté avec excellence par Evy, posséde une trame vocale que l’on ne voit pas souvent dans le style et qui permet de sublimer cet album. La formation du nord du pays se permet même le luxe d’avoir un guest de prestige en la personne de Björn Strid (Soilwork pour les incultes) sur le morceau « Lovelorn ». Vous l’aurez compris, Elusion réussit son pari avec « Singularity », un album résolument symphnique, burné, puissant, mélodique et technique. À supporter de toute urgence.

Je ne m’étais jamais réellement intéressé au travail d’Equilibrium, le groupe étant souvent ancré dans la presse comme étant de la scène pagan, ce qui n’est pas mon style de prédilection. Et pourtant, l’arrivée de leur nouvel opus « Renegades » m’a titillé l’oreille. Et je ressors de cette écoute époustouflé tant ce nouvel album est simplement une tuerie. Le fait est que les teutons se sont créé une identité unique en brisant les barrières des styles et en faisant ce qui leur plait. Les nouvelles compositions sont toujours puissantes, souvent sur un rythme soutenu mais bien lourdes, sublimées par les mélodies amenées par des synthés et les guitares. Pour quelqu’un qui n’a pas suivi le groupe, on pourrait croire leurs influences viennent de la scène de Gothenburg avec Soilwork en tête de liste. Mais en fait pas du tout. Dans « Renegades », l’auditeur sera surpris par des guests improbables tels que le hip-hop des The Butcher Sisters sur « Path of Destiny », ou encore les sublimes vocaux féminins de Julie Elven sur « Hype Ttrain ». Au final, du « Renegades, …) au très atmosphérique « Rise of the Phoenix », Equilibrium nous offre son album le plus varié, le plus puissant, et probablement le meilleur de leur discographie à ce jour.