Oli

Oli

Président - Rédacteur en chef

Je me suis plongé sur le nouvel album des Norvégiens de Airbag sans savoir à quoi m’attendre. Un album complet de rock progressif… des morceaux dépassant les dix minutes… j’émets donc une certaine réticence. Toutefois, après une seule écoute de « A day at the beach », je me retrouve dans une autre dimension, paisible, et loin de tout problème et où tout est parfait. La perfection justement, c’est ici le meilleur mot que l’on pourrait utiliser pour définir l’album des Norvégiens. L’ensemble des compositions se révèlent être de purs joyaux, savant mélange de rock alternatif, de new wave , de progressif, procurant à chaque instant une émotion spécifique et qui nous donne la sensation d’être en paix, sur une plage, profitant du soleil, d’où le titre de cet album. Tout commence avec « Machines and men », cocktail explosif aux influences aussi diverses que sont Pink Floyd, Porcupine Tree ou encore Muse. S’en suit un moment de plénitude totale avec l’ambiant et planant « A day at the beach ». Airbag nous propose juste après un voyage vers l’inconnu à coups de riffs bluesy et classic rock sur « Into theunknown ». « Sunsets » et son rock progressif aux sonorités Marillion se révèle sublime. Une deuxième pause douce et apaisante arrive avec la deuxième partie de « A day at the beach », avant que « Megalomaniac », véritable condensé des morceaux précédents et au final magistral ne vienne clôturer l’album. Airbag est sans doute l’un des groupes les plus déroutants qu’il m’ait été donné de découvrir étant donné mes styles habituels (musique extrême), mais je ressors totalement conquis par ce « A day at the beach », réel coup de cœur qui fait du bien et dépourvu de quelconque faille. La perfection existe… Elle se nomme AIRBAG !

22.05.20 10:51

CAPRA - "Capra"

Deuxième sortie pour les Américains de Capra qui font leur petit bonhomme de chemin, ayant déjà partagé la scène avec des formations tels que Today is the day ou encore Eyehategod. Ce nouvel ep éponyme rappelle à quel point le bon hardcore est toujours aussi bon à écouter, tant la musique de Capra fait vibrer les entrailles. Emmené par une Crow Lotus en pleine forme, qui scande son chant sans pour autant se déchirer les cordes vocales (donnant une sensation de old school féminin, assez rare dans le style), le quartet du sud de la Louisiane développe un style mélangeant le hardcore direct dans ta face avec un metal groovy, déjanté par instant, et mélodique en d’autres moments. Le duo basse/batterie vient marteler les riffs et donne une sensation de gros bloc compact nous écrasant dans le sol. C’est comme si des membres de Walls of Jericho, Everytime I die et Converge avaient décidé de former un groupe ensemble. Certes, un ep de deux nouveaux titres ne permet pas de définir clairement si le groupe sera toujours aussi intense sur la durée, mais se prendre six minutes et demi de musique quand elle est bonne et puissante, ça se prend. Capra est donc un groupe à découvrir et à suivre.

Originaire de Champagne, Survival Zero est constitué d’anciens membres de Embryonic Cells et Shredding Sanity (deux formations orientées extrême), je m’attendais à entendre une énième resucée black-death comme on peut trop souvent voir apparaître dans l’Hexagone. Me voilà berné lors de l’écoute de ce « The Ascension », premier album du groupe. Une fois passée la sempiternelle intro (que tout groupe se sent obligé de mettre sur son album de nos jours et qui ne sert à rien), un metal bien groovy, brutal et mélodique m’éclate à la gueule pour mon plus grand plaisir. Et ce style s’imposera durant toute l’écoute de l’album. Le groupe y incorpore des éléments parfois tribaux (« Ascension »), des breaks plus calmes et qui sont les bienvenus (« Glorious nemesis »). Des éléments tirés de l’indus du début des années 2000 fait son apparition et un morceau tel que « Eternal return » aurait pu limite apparaitre sur un album de Fear Factory.  Après avoir écouté plusieurs fois « The Ascension », on se souvient de cette belle époque où les piliers américains du metalcore et groove metal avec effets faisaient la loi. C’est vers ces groupes que Survival Zero s’est tourné pour composer ce nouvel album. On parle ici de Chimaira, Kill II This, Fear Factory ou encore Downthesun. Le chant atypique fait penser à Randy Blythe et les groovy metalleux de Lamb Of God. Tout cela aurait été parfait si la production n’avait pas été le gros point noir de « The Ascension ». En effet, certaines faiblesses lors de l’enregistrement se font ressentir et au final le mastering explosif de R3myboy (Gojira, Skip the Use) vient écraser certaines compositions, rendant certains passages difficiles à écouter. Et cela s’accentue en montant le volume. Survival Zero propose, en tout cas avec « The Ascension », des morceaux de qualités, bien exécutés, que la production générale vient malheureusement desservir.

Que celui qui a envie de se défoncer la nuque se procure l’album de Razor Butchers. Le quintet de Thionville nous balance onze morceaux (plus une intro) d’un thrash metal crossover d’une efficacité redoutable. De « Larry » à « Taulard » le thrash est à l’honneur. Les Français réussissent à maintenir l’auditeur en haleine sans jamais s’essouffler grâce à des compositions de qualité en alternant les riffs, les bons solos, et surtout en variant les tempos. On a affaire ici à un thrash tantôt old school inspiré des plus grands tels que Megadeth, Metallica ou Slayer avec tantôt moderne crossover dont les meilleurs représentants seraient Municipal Waste ou encore Havok. L’alternance de morceaux longs et courts permet également de gagner en puissance et efficacité. L’exécution des morceaux est quant à elle parfaite. Le chant, souvent un problème dans le style, amène un côté death aux morceaux du groupe, mais varie en fonction des riffs, ce qui au final le rend très bon. Quelques morceaux sont à épingler. Tout d’abord « Taulard » qui se révèle être le « Holy war » du groupe. Ensuite « One night in hell » et son bridge atmosphérique à la Megadeth. Également « Razor butchers », véritable « Repentless » des Français. Les courts et efficaces speed thrash « Whispers » et « Hammer’s rage » viennent exploser nos tympans pour notre plus grand plaisir. Enfin, R.Z. se permet de proposer avec « Outro » un instrumental possédant une atmosphère nous ramenant au temps des « Welcome home… » ou « Orion » d’un certain « Master of puppets ». Vous l’aurez compris, « Slaughter » est une pépite proposée par un jeune groupe qui prouve que le Thrash est toujours bien là. Razor Butchers donne envie de ressortir sa veste à patch et headbanguer jusqu’à la rupture des cervicales. Du bon boulot ! 

17.05.20 06:59

CADAVER - "D.G.A.F."

Premier groupe norvégien à avoir sorti un album de death metal dans son pays en 1989, Cadaver renait de ses cendres tel un phénix tout feu tout flamme pour nous proposer…. un petit ep de trois titres ! Ce n’est pas que c’est une mauvaise nouvelle, mais se réveiller après autant d’années pour célébrer le death metal avec une aussi petite offrande… on en vient à se demander si la démarche n’est pas simplement commerciale. Alors oui, il est toujours bon de se prendre dans les dents des morceaux de true old school death metal bien crasseux, les trois compositions que sont « D.g.a.f. », « Disgrace » et « Deformed sanity » ne dérogeant pas d’un poil du style, mais ça reste trop peu à se mettre sous la dent. Et ce n’est pas les participations de Jeff Walker (Carcass) et Dirk Verbeuren (Megadeth, ex-Aborted) qui y changeront quoi que ce soit. « D.g.a.f. » sera certainement culte pour les die-hard de l’éclosion de la scène death. Pour les autres… passez votre chemin.

 

Derrière 6S9 se cache en fait le guitariste et membre fondateur de Eths, Staif Bihl. Toujours attiré par la musique électronique et les machines, il nous propose aujourd’hui un nouvel album intitulé « As above so below ». Et que dire de ce nouveau cinq titres, si ce n’est que c’est une belle réussite. Son electro-metal se veut tribal/ethnique à tendance Synthwave, tout simplement, car sur chaque composition on a l’impression de voyager dans le monde, que ce soit en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie, … Sa musique est envoutante et donne l’envie de bouger. Elle est variée, passant de rythmiques puissantes et lourdes à des refrains fédérateurs et entraînant. On passe d’un morceau hyper percutant comme « Ishtar » au soft electro ambiant de « Path of dawn ». Les chants sont modulés à la perfection, du clean au criard, en passant par le rap et le chant féminin. Essayez de résister aux hits fédérateurs que sont « Uprising » et « Yakuza ». Staif Bihl se fait plaisir et ne se fixe aucune limite. Une autre preuve que ces compositions sont de qualité est la liste des guests apparaissant sur ce skeud : Boots de Ze Gran Zeft, Amalia Piovoso ou encore les Tambours du Bronx. « As above so below » plaira à n’en pas douter aux fans de Nine Inch Nails, Rammstein ou Carpenter Brut, mais il permettra à 6S9 de s’ouvrir au monde de l’électro. Car on ne reniera pas un impact à la The Prodigy et encore une efficacité à la IAMX à l’écoute de ce nouvel album.

Parme, connue mondialement pour son jambon et son fromage… mais pas forcément pour sa scène métal. C’est pourtant de cette région que nous vient Wall of Palemhor, qui nous propose son nouvel opus « D.r.a.m.a.c.o.r.e. ». La biographie parle d’un groupe ayant pour base un death metal mélodique ajoutant des ingrédients nineties et années deux mille, mais je ne suis pas vraiment d’accord avec cela. Pour moi, dès « You worth », deuxième morceau de l’album (la première étant une intro inutile), je me retrouve propulsé sur la scène metalcore et groovy death, les riffs me rappelant une les premiers A Traitor Like Judas ainsi que Illdisposed. Et c’est cette base que je retrouverai personnellement sur « D.r.a.m.a.c.o.r.e. ». Mais la force des Italiens, c’est le nombre d’influences qu’ils amènent durant tous les autres morceaux de cet opus. « Right on your back » et son gros mid tempo death rappelle la scène death de Göteborg, In Flames et At the Gates en tête, tandis que « Lament of soul » amène une touche moshing hardcore. Et que dire de l’instrumental acoustique « Dramacore », qui prouve l’ouverture d’esprit ainsi que le savoir-faire du groupe, et dont Robb Flynn (Machine head) devrait prendre exemple pour ces futurs essais. Mais ce que Wall of Palemhor fait de mieux, c’est un groovy thrash death moderne, pur mélange de Hatesphere et Sons of Jonathas. Les morceaux « Sad story called evolution » et « Here in pain » en sont les meilleures preuves. On a donc affaire à un très bon album, dans lequel la formation italienne propose ses multiples facettes, transmettant sa rage et son émotion du moment. « D.r.a.m.a.c.o.r.e. » est un album sombre, doté d’une production en béton armé, et qui mérite qu’on s’y intéresse. Retenez bien ce nom : Wall Of Palemhor !

Avec un nom tel que Peter & the Test Tube Babies, on sait qu’on a à faire à un groupe de punk… de la génération précédente. Et c’est effectivement en 1978 que la formation anglaise se forme. Que peut-on encore attendre de ce genre de groupe de nos jours ? Et bien un punk certes old school et sonnant plus rock n’roll que le punk actuel avec sa dose de rythmiques headbang et ses mélodies. Et dans ce style, Peter … peut toujours garder la tête haute, car ce nouvel album « Fuctifano » tient la barre où il faut. « Facebook looser » et « Punched awake » sont de bons exemples. La formation britannique sait se diversifier en amenant son lot de « Hoï » sur des morceaux tels que « Hell to pay » ou « Queen of fucking everything ». Mais ce qui m’a le plus marqué sur « Fuctifano », c’est le choix du groupe de garder son côté festif, saxophone et compagnie, ainsi que le meilleur des seventies, c’est-à-dire un « boogie » superbe, ainsi qu’un piano-chant purement jazzy à la Ray Charles comme sur « Ain’t missing her yet ». Monsieur Peter Bywaters revient d’une très belle manière avec cette nouvelle galette, qui peut être utilisée à la fois pour faire une grosse fiesta bien rétro, mais également pour lancer une offensive anarchique façon eighties. C’est bon, ça se laisse écouter, on sourit, on headbangue… le grand cirque est ouvert ! C’est ça Peter & the Test Tube Babies.

« Rat king », « Prison of hate » et « No more », trois morceaux qui à eux seuls démontrent la puissance et l’identité du combo de Boston, soit un hardcore survitaminé et ultra puissant empreint de refrains mélodiques malsains, le tout avec un chant violent à souhait. C’est la trame principale que propose Great American Ghost sur son nouvel album « Power through terror », titre qui résume à lui seul l’idée générale du groupe. Un album complet du genre pourrait sembler barbant sur la longueur. C’est pourquoi les Américains ont décidé de semer par-ci par-là des éléments qui agrémentent leur modern hardcore, comme un riffing indus très Fear Factory, comme sur « Scorched earth » et « Power through terror », ou encore une rythmique groovy et lourde nous faisant penser à Gojira ou Morbid Angel, présente sur des morceaux tels que « Alter of snakes » et « Black winter ». Mais ces éléments ne se fondent malheureusement pas tout le temps dans les compositions du groupe, laissant l’auditeur perdu au milieu de ce tumulte brutal. Mon coup de cœur sera l’uppercut violent « Socialized animals », véritable brise-mâchoire. Great American Ghost tente avec « Power through terror » de proposer un hardcore moderne comme Code Orange aime délivrer (sans l’électro) sans pour autant y arriver. Il y a tout de même sur cet album certains morceaux qui devraient plaire aux fans du genre.

Beaucoup d’entre vous n’auront probablement pas entendu parler de Deem Index. Formé en 2011, les Hollandais proposent aujourd’hui leur deuxième ep « Mass // minus », successeur du très acclamé « Vain / Void » sorti en 2014.

On a ici affaire à un groupe à part, qui a su se créer une identité propre. Ayant pour fondations un mélange de death metal mélodique et de thrash, Deem Index s’amuse à incorporer différentes autres influences malicieusement. On pense principalement à The Haunted à l’écoute de ce ep, tant le riffing rappelle le thrash-metalcore des Suédois. Cette influence se voit mixée à un death metal mélodique moderne façon Scar Symmetry sur « Scale of content », à du heavy metal comme sur « Monologue about violets », ainsi qu’a des moments épiques à la Amon Amarth (« Solo »). Ajoutez à cela des influences toutes droites sorties des années quatre-vingt sur « Three stones back » et vous obtenez un subtil mélange de plusieurs genres formant au final le style « Deem Index ». Mes coups de cœur seront « Vortex in slow motion », véritable bombe thrash death tout droit sorti de Götenburg, ainsi que « Halo », véritable condensé de tout ce que peut proposer le combo d’Arnhem. « Mass // minus » est un ep qui se déguste et se révèle au fur et à mesure des écoutes, devenant au final une très belle découverte. Deem Index propose un skeud qui vaut le détour et qui, comme ils se plaisent à le signaler dans leur biographie », n’est pas simplement un album de death metal.

Anti-flag est un groupe de punk américain qui est à l’image de notre monde actuel, c’est-à-dire revendicateur et dans une prise de position politique évidente. Nous ne sommes donc pas étonnés de voir le combo de Pittsburgh grandir d’album en album. Ce nouvel album au titre évocateur « 20/20 Vision » voit le groupe s’inscrire dans la continuité de son prédécesseur « American fall » sorti trois ans plus tôt. Le message est clair et des titres explicites tels que « Don’t let the bastards get you down », « Christian nationalist », « It went off like a bomb », « A nation sleeps » … ne laissent pas la possibilité à l’argumentation. L’intro du morceau d’ouverture « Hate conquers all » le confirme avec ce cher président actuel des États-Unis d’Amérique scandant un de ces discours proches de la nullité.  Côté musical, on a toujours affaire à un punk survitaminé, mélodique et fait pour être scandé par les foules. Onze titres qui peuvent aisément devenir des « hits » planétaires. Ajoutez à cela l’utilisation de saxophone (« Resistance frequencies ») et un morceau acoustique sublime (« Un-american »), et vous obtenez avec « 20/20 vision » une bombe variée et addictive. Anti-flag demeure les rois du genre, tout en restant plus « durs » que Rise Against, avec qui ils partagent le top de la scène actuelle.

En voilà un groupe qui devrait faire parler de lui très prochainement. Quatre ans après un premier ep réussi, les Italiennes de Killin’ Baudelaire reviennent avec une bombe atomique intitulée « Vertical horizon ». Oui, vous avez bien lu : on parle ici d’un quatuor cent pour cent féminin. Et disons-le clairement, elles bottent des culs bien plus violemment que la plupart des hommes. On ne fait pas de sexisme, on parle ici purement de musique. « Vertical horizon » contient pas moins de treize titres qui pourraient sortir en clip vidéo et ayant un potentiel de « hit single ». La trame principale de leur metal alternatif, c’est un mélange de punk rock et de metalcore. Ajoutez-y un riffing puissant, des refrains mélodiques ultra bien calibré ainsi que des effets électroniques omniprésents mais toujours placés à bon escient. Vous obtenez au final des morceaux ultra condensés, pas trop longs et d’une efficacité redoutable. Une fois passé le triptyque d’entrée punk metal alternatif que sont « Lullaby », « (Ex)ecute » et « Don’t give a fuck », on se retrouve face à une rythmique martiale metalcore façon Five Finger Death Punch qui nous fait headbanguer et exploser les cervicales sur « Tearing all your words down ». Ce sera d’ailleurs le cas également sur « The mongrel ». J’ai plusieurs coups de cœur sur cet album. Je commence par « Building ends », ballade mélancolique rock metal aussi poignante que les The Cramberries. Ensuite, le côté Néo-metal très Coal Chamber des morceaux « Stay » et « Blind fate ». On pourrait également parler de « Still burning » et son phrasé à la Otep ou encore de « Leader = deceiver » qui rappelle les meilleurs moments d’un Nickelback. L’album se termine sur « Vertical horizon », un morceau totalement différent, comme si les Italiennes avaient réussi à transformer la soul piano de Alicia Keys en rock metal alternatif. Killin‘ Baudelaire marque un grand coup avec ce nouvel album sorti de nulle part tant « Vertical horizon » frôle la perfection. Killin’ Baudelaire n’est ni plus ni moins la plus grosse claque que je me suis prise jusqu’à présent cette année et peut prétendre à devenir un outsider sérieux de la scène rock metal alternative !

J’ai essayé…réessayé…réessayé encore…mais rien n’y a fait. Jamais je ne sais su plonger dans l’univers proposé par Xplorer 4. Proposant une base heavy metal et power metal, Les Français ne se fixent aucune limite et ce metal sans frontières dessert la musique qui se veut au final trop riche et trop longue. La faute également à un chant souvent trop plat et une production old school qui vient également donner cette sensation de plat. Il y a également une certaine incohérence dans certaines compositions, passant d’une rythmique à une autre, nous perdant au fur et à mesure. Niveau influence musicale, on reconnaitra Iron Maiden (« Space xplorer 4 »), Kingdom come (« Desert song ») voir Megadeth pour certaines harmonies chants (« Screaming it loud »). Il faudra attendre les derniers morceaux de l’album pour enfin prendre son pied avec des morceaux intéressants. Mais c’est trop peu par rapport à la durée de cet album qui nous fait nous perdre dans les méandres du groupe. « Space Xplorer 4 » me laisse donc un sentiment plus que mitigé.

 

Paris reste une plaque tournante de la scène metal de l’Hexagone. Silverstage en fait partie. Riche d’une signature avec le label M&O music, les Parisiens nous proposent aujourd’hui leur nouvel album sobrement intitulé « Silverstage ». Le premier élément marquant à l’écoute de ce nouvel opus, c’est la vibe dégagée par le groupe. On sent directement que le groupe se donne à fond et veut transmettre ce plaisir de jouer. Ensuite, le style proposé : un mélange de hard rock et heavy metal. On vogue entre un mélange bien couillu (« All I need », « For the light »), des influences provenant de la nwobhm (« Want you dead »), ainsi que du hard fm progressif avec « If your love is pain », véritable hommage au « Still loving you » de Scorpions. Le single en puissance du groupe sera surement « Come back », morceau plus court et plus efficace, comme un Mötley Crüe survitaminé. Mais on notera tout de même certains éléments qui viennent noircir notre enthousiasme. Tout d’abord le choix de certains solos et leur exécution parfois limite. La présence de morceaux beaucoup trop longs qui viennent plomber l’écoute. Preuve que le groupe peut encore évoluer. « Silverstage » reste un album de bonne facture, doté d’une bonne production, et qui s’écoute sans problème sur les longues autoroutes américaines. (Cet album a été écouté sur la route entre Los Angeles et Las Vegas, sans avoir lu la biographie du groupe (lol)).

Il faut l’avouer, le premier ep de Silence of the Abyss ne m’avait pas laissé une bonne impression. L’arrivée de leur premier album me laisse donc quelque peu dubitatif. Mais je fais l’effort et après l’écoute des neuf morceaux de ce « Unease & unfairness », je ressors satisfait d’avoir laissé une chance au combo français. Car il y a un monde de différence entre leur ep et ce premier album. Le groovy metal du trio est puissant, tranchant et parfois progressif. Le chant rauque mélodique fait bien sûr penser à Gojira mais c’est plutôt à Kill II This que je pense principalement, tant le groupe manie bien ce type de chant et le groove metal. Des morceaux tels que « Amok », « Nothing at all » ou encore « Go dis dead » et « Weak !! » viennent l’attester. Silence of the Abyss n’hésite pas à durcir encore plus le ton comme sur « My fair fury » dont les grosses rythmiques furieuses façon death metal font leur effet. Le combo corse propose également deux instrumentaux intéressants. Tout d’abord « Matando » et son mélange acoustique et percussion nous faisant voyager entre la Grèce et l’Andalousien, et ensuite « Lunar », véritable pépite metal aux rythmiques diverses et percutantes comme un certain Metallica le proposait en son temps avec « Orion » ou « Call of Chtulu ». Le seul point négatif sera « The color of the walls », dont les influences heavy punk viennent dénoter sur l’ensemble de l’album. Preuve que le groupe n’hésite pas à tenter les choses, mais parfois cela ne passe pas. « Unease & unfairness » est au final, un album de très bon calibre, marquant une évolution majeure dans la carrière de Silence of the Abyss. La Corse aurait-elle un nouveau fleuron ? 

Après un premier ep, acclamé par la critique, sorti il y a deux ans, Murder One revient sur le devant de la scène avec un nouvel ep « Live in Lembarzik ». Étonnant de sortir un ep « live » en n’ayant jamais sorti un full album précédemment, mais en fin de compte pourquoi pas. Ce nouvel ep s’inscrit dans la lignée de son prédécesseur, c’est-à-dire un gros stoner rock/metal bien lourd et groovy, dont les influences principales demeurent Black Label Society et Spiritual Beggars. Le morceau d’entrée « The boxer » en est la meilleure preuve. Ajoutez à cela des influences « Sabbathiennes » comme sur « A man is dying » ainsi qu’un feeling rock’n’roll sur « Living dead » et vous obtenez un ep live sympa à écouter. Murder One maitrise son sujet. Mais maintenant on aimerait en avoir plus à se mettre sous la dent et surtout que le groupe nous en montre encore plus, car à l’écoute de « Live in Lembarzik » on sait que les Français en sont capables. Affaire à suivre donc.

Il y a des groupes comme ça dont vous n’attendez rien de spécial et qui au final vous mettent la pêche pour la journée et les journées suivantes. C’est lors d’une ballade en voiture que je me décide à écouter le deuxième album des Américains d'Asphalt Valentine. Et le résultat est implacable : « Twisted road » se révèle une pure bombe qui nous donne envie d’appuyer sur le champignon ! Peut-être est-ce dû au contexte, à l’instant du moment … Mais que contient cet album allez-vous me demander ? Tout bonnement un hard rock énergique, mélodique. Si vous êtes désespérément en recherche de bonne vibe à la Mötley Crüe, AC/DC ou encore Aerosmith, voir Bon Jovi pour le côté commercial, Asphalt Valentine est la réponse ultime à toutes vos attentes. Les compositions de cet album sont efficaces, sans fioritures, avec des refrains imparables taillés pour la scène. « Twisted road » est un album assez varié. On peut y retrouver un hard rock bien foutu (« Twisted road », « Dixie rose »), des refrains ultra catchy (« The only »), du headbang rock n’roll (« Something more », « Ooh a la ») ainsi qu’une ballade dite « hard fm » mettant Scorpions ou Bon Jovi à terre (« Saving »). Et que dire du morceau « As the crow flies », véritable clin d’œil au cultissime « Girls, girls, girls » de Mötley Crüe. La Formation d’Atlanta frappe très fort avec « Twisted road » qui, malgré les difficultés de notre monde actuel, devrait permettre à Asphalt Valentine d’exploser au niveau mondial. Du moins, c’est tout ce qu’on leur souhaite.

29.03.20 16:45

AEVUM - "Multiverse"

L’Italie est le fief du metal progressif et symphonique européen. Il n’est donc nullement étonnant de voir débarquer une formation de Turin dans ce style. « Multiverse », quatrième chapitre de l’octet italien, s’inscrit dans un style symphonique néo-classique, comprenez par-là « théatral ». Car c’est bien l’impression que l’on a dès les premières minutes de ce nouvel album : se retrouver dans un théâtre, vivant une pièce grandiloquente. Lu duo de chant masculin (clair et guttural) et féminin lyrique renforce cette sensation, tandis que la musique nous fait voyager. Une influence gothique se fait sentir. En effet, un morceau tel que « Tair » nous renvoie vers un Katatonia, ou encore le chant gras de « Black honeymoon » qui nous rappelle Paradise Lost. Aevum se différencie du reste du plateau grâce aux apports et effets électroniques dans leurs compositions. On ne peut faire sans penser à une formation telle que Tiamat à l’écoute de ces effets. Musicalement, nous avons à faire à un groupe en place, d’un très bon niveau technique. La force de « Multiverse », c’est sa montée en puissance. Les morceaux se succèdent et les rythmiques deviennent de plus en plus lourdes et tranchantes, voir puissante, que ce soit en mid tempo ou plus rapide. Mon coup de cœur va au morceau « Cold spot » et sa rythmique soutenue, agressive et puissante. J’aurais aimé que « Multiverse » démarre au troisième morceau afin que l’impact soit plus direct. Non pas que « The pilgrim » et « Spark of life » soient de mauvaise facture, mais je les trouve en dessous du reste de l’album. Mais vous me direz qu’une pièce de théâtre se dévoile petit à petit… Enfin, on dénote une certaine redondance en écoutant « Multiverse » qui vient un peu plomber l’audition, nuisant à l’ensemble de l’écoute. Aevum sort toutefois un album de très bonne facture, techniquement irréprochable, et qui plaira aux fans du genre. 

Deux ans après leur premier ep « Chapter One », Voorhees nous revient avec un nouvel opus sobrement intitulé « Chapter Two ». Pour ceux qui ne connaissent pas encore, le combo de la région de Metz rend via son groupe un hommage au célèbre tueur en série Jason Voorhees et ce n’est donc sans étonnement de voir leur nouvelle galette sortir… le vendredi 13 mars ! LesFrançais nous plongent dès leurs deux premiers morceaux « The lucky one’s die first » et « My horror event » dans un univers bien sanglant et glauque dans lequel le death metal bien old school prend toute sa forme. On parle ici de la fin des années quatre-vingt et le début des années nonantes, et l’on pense fort à des formations telles que Asphyx ou encore Massacre en écoutant ces tracks. La production bien baveuse et le mastering signé Dan Swanö (Dismember, Entombed, …) viennent donner un effet percutant à « Chapter Two ». Mais s’arrêter à la comparaison des deux groupes cités serait réducteur car Voorhees sait également jongler avec le mid-tempo ravageur et la double pédale dévastatrice. Des morceaux tels que « Evil to come » et « I’m the man who became god » en sont les meilleurs témoignages, preuve que les ombres de Obituary et de Six Feet Under ne sont pas très loin. Enfin, il faut également parler du niveau technique du groupe, qui n’hésite pas à plomber quelques solos et rythmiques bien exécutées, et qui auraient pu apparaitre sur un album de Death (« The will to kill »). Bref, Voorhees ne fait pas dans la dentelle et propose avec « Chapter Two » un album bien réalisé qui plaira aux fans du genre, sans pour autant être un sommet du genre.

En Allemagne, Slime est une institution. Considéré comme groupe culte de la scène punk-rock, l’annonce d’un nouvel album faisait languir les fans et la scène punk en général. C’est donc avec ce « Whem gehoert die ganst » composé de pas moins de treize morceaux que les Allemands reviennent sur le devant de la scène. Pour un non-teuton, le chant en allemand peut paraître rébarbatif. Mais depuis l’avènement de Rammstein dans le monde entier, la barrière de la langue dans la musique a été brisée et il n’est donc nullement embêtant d’entendre le chanteur dans sa langue maternelle. Côté musique, on évolue dans un punk-rock pour le plus grand nombre. Parfois mélodique comme un Sum 41 (« Paradies »), parfois revendicateur tel Pennywise (« Hölle », « Fette Jahre »), parfois rock et rock n’roll (« Wenn wir wollen », « Weisser Abschaum » et « Die masse »), avec une certaine mélancolie, …telle est la trame principale de la musique proposée par Slime. Mais le combo allemand ne s’arrête pas là. Il n’hésite pas à enrichir les compositions avec des éléments divers, que ce soit du reggae funk à la Good Charlotte comme sur « Die suchenden » ou encore du old school provenant tout droit des The Misfits (« Kein mensch ist illegal »). Et que dire de ce dernier morceau « Solidarity », véritable bombe acoustique chantée en français, qui vous fera danser comme Dropkick Murphys. Amateurs d’un bon rock aux influences diverses, « Whem gehoert die angst » est fait pour vous. Slime est de retour aux avant-postes d’une très belle manière.