Chroniques

Chroniques (703)

11.11.20 17:21

MARLA SINGER - "Marla Singer"

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Vous êtes en manque de bon rock et recherchez quelque chose de nouveau, puissant, survitaminé et déjanté ? Alors, venez vite découvrir Marla Singer ! Voilà enfin un groupe qui a compris l’efficacité d’un couplet soft et d’un refrain explosif ainsi que la durée (courte) des morceaux. On a ici affaire à un rock puissant mixé à du grunge et une dose de progressif. Le trio originaire de Marseille nous propose huit morceaux aux influences diverses, que ce soir Queen Of The Stone Age (« Anger », « Feeling it »), Foo Fighters (« Get out »), Alice In Chains et Soundgarden (« Death rattle », « Burn away »), voir le Metallica de la période « Load/Reload » comme sur Screw you ». Chaque seconde de cet album est pensée et est écrite pour nous faire vibrer, avec la garantie de passer un bon moment et surtout d’appuyer sur le bouton « play » encore et encore. Marla Singer se révèle avec son nouvel opus comme étant la nouvelle référence rock alternative, tant cet album est tout simplement parfait.

11.11.20 11:13

TOUCHÉ AMORÉ - "Lament"

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Touché Amoré n’est pas à son coup d’essai. Et le fait de voir le groupe collaborer avec monsieur Ross Robinson (Korn, Slipknot, At the drive-in, …) m’avait procuré une certaine excitation. Voici donc « Lament », pur mélange de post rock et de punk hardcore déchirant, dont les chants screamo viennent donner une sensibilité aux compositions des Américains. Car c’est bien là la force du groupe : on ne parle pas seulement de puissance musicale, l’ensemble nous prend ici aux tripes : des frissons surgissant tout au long de notre corps, la faute à des mélodies superbes. « Lament » transpire la sincérité et l’intégrité. Des morceaux courts, une production en béton, des musiciens qui se dépassent et qui donnent tout ce qu’ils ont pour nous faire passer un excellent moment… Voilà ce qu’est « Lament », une véritable bombe au potentiel commercial considérable signée Touché Amoré. Chapeau bas !  

11.11.20 11:08

TOCACAKE - "Enfermés"

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La France est un vivier pour le rock et le metal européen. Nombreuses sont les formations qui ont réussi à dépasser la barrière de la langue et les frontières de l’Hexagone. Tocacake risque lui aussi d’accomplir ce pari, le groupe proposant un metal typiquement « frenchy » et sans clôtures. On passe d’un rock fédérateur et redoutable (« New friend ») à un groove rock metal au chant engagé et scandé à la Lofofora (« The best feelings », « Like a razor »). Ajoutez-y une dose de funk crossover blues des plus sympas (« Think about it », « Nos larmes citoyens ») et une énergie nous faisant headbanguer (« Ferme ta gueule », « In the blue sky ») et vous obtenez « Enfermés », une bombe de puissance rock metal. Tocacake réussit le pari d’assouvir les fans de Mass Hysteria, Lofofora, Fff, Pleymo, Silmarils et autre No One Is Innocent… Rien que ça! Les Français ont compris l’importance de proposer des morceaux courts, directs et ayant un impact brutal sur la vie de chacun. Sublimé par mix et mastering aux petits oignons signé Fred Duquesne (guitariste de Watche et producteur de renom), Tocacake vient lancer un pavé monumental dans la sphère metal hexagonale avec « Enfermés », qui à lui seul, nous donne envie de bouger et de faire l’opposé de son titre. Hâte de voir cela sur scène ! 

11.11.20 10:54

OBSIDIAN KINGDOM - "Meat Machine"

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Le phénomène Obsidian Kingdom est de retour avec un troisième album “MEAT MACHINE”. Devenus maîtres dans l’expérimentation, les Barcelonais défient encore toute catégorisation musicale pour un rendu incroyable. Une classification très diversifiée entre du Metal Progressif combiné à du Post Metal, Metalcore, Rock alternatif, des nuances pop, électroniques et d’Indie Rock avec des éléments expérimentaux, orchestraux et atmosphériques. On retrouve "PUMP" avec ses influences Indus, "NAKED POLITICS" et "SPANKER" dans une tendance Indie, la douceur avec "A FOE" ou également le surprenant et inqualifiable "WOMB OF WIRE" entre le Neo Metal amplifié d’ingrédients pop, de scream, de vocodeur et de piano. Une véritable exploration et explosion de sonorités captivantes parfois déstabilisantes, le tout parfaitement exécuté avec technicité et ingéniosité. Dix morceaux de qualité avec leur propre force de caractère remplis de contraste, entre lourdeur, agressivité et sensibilité. Cette technicité associant différents styles se rencontre parallèlement avec une voix masculine capable d’enchaîner aisément différentes nuances entre le chant clair et les screams ainsi qu’un chant féminin apportant toute la délicatesse et la modernité des envolées lyriques. Obsidian Kingdom ose dépasser les limites de l’expérimentation musicale, "MEAT MACHINE" envoie du steak avec ce chaos orchestré frappant l’auditeur de ses multitudes de genres. C’est orignal et parfaitement exécuté.

11.11.20 10:49

INFERI - "Of Sunless Realm"

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Déjà 6 albums pour ce groupe américain formé en 2006 qui n’a pas (encore) reçu la reconnaissance que son talent mérite. Inferi nous présente un EP de très haute facture pour patienter alors que le septième album est en cours de conception. Leur musique est certes mélodique, mais également, et surtout, génialement dense. Versatiles et de haut niveau technique, les musiciens nous livrent là des compositions très intenses dans lesquelles arpèges et riffs s’entremêlent et s’enchaînent, ne laissant aucun répit à l’auditeur emporté par cet impétueux déluge de notes. Cependant, ils ne tombent dans le travers des virtuoses et ne s’éparpillent pas dans tous les sens au détriment de la structure des morceaux. « Of Sunless Realms » déploie une atmosphère oppressante, voire effrayante comme sur « The Summoning », à l’instar de l’univers de Loftcraft dont il traite. On notera aussi la pochette d’Helge C. Blazer, très réussie, qui retranscrit bien le thème de l’album. À découvrir d’urgence si vous aimez ce style musical.

Avec leur nouvel album « Mhä's Dogmas Part II : Sansara », Cyado me laisse plutôt perplexe. Tout d’abord par le fait de proposer des morceaux ultras longs (nombreux sont ceux se situant dans la tranche cinq à sept minutes) qui nous font perdre le fil de l’album. Ensuite, le fait d’ajouter des éléments électroniques peut sembler être un excellent choix, mais me transmet comme l’impression d’un manque cruel de prise de risque en incorporant ces beats que lors des intros et outros, offrant une sensation de déjà entendu. Cela mis à part, Cyado fournit des morceaux de deathcore et djent bien brutaux avec des guitares bien lourdes et un niveau technique plus que remarquable. Toutefois, le parti pris par les différents styles octroyés positionne le cul des Français entre deux chaises. Pas assez méthodique pour les adeptes de Aliencore, trop versatile pour le pur fan de deathcore et pas assez indus/électro pour les amateurs du genre. Cyado propose avec « Mhä's Dogmas part II… » un album compliqué et contrasté. À eux de trouver leur public.  

Dès le départ, on sent que le groupe a son propre style et qu’il ne plaira pas à tout le monde. «Lidless» débute avec un rythme assez particulier et avec des sons qui semblent désaccordés. Cette singularité se retrouve sur la totalité de l’album, ce qui lui donne un côté expérimental, mais qui ne permet pas toujours de bien suivre les mélodies. C’est un gros parti pris qui fera reculer certains. De plus, on a très peu de chant clair et ce côté distordu ne semble pas toujours approprié, donnant l’impression de compositions mal agencées. Personnellement, l’ensemble de tous ces éléments m’ont cassé m’ont empêché de pouvoir entrer dans l’univers de Humavoid, étant de base adepte aux morceaux plus directs et ayant une ligne directrice. Même si certains y trouveront une cohérence et une logique, le côté expérimental était trop pour moi. Bref, vu l’originalité des Finlandais, je ne peux que conseiller «Lidless» à un public averti et hyper ouvert d’esprit.

La tournée 2019/20 d’Hammerfall, pour défendre l’album "Dominion", est présentée comme l’une des plus spectaculaires, à grand renfort d’effets pyrotechniques, de la formation suédoise. Bon, n’ayant pas eu sous les yeux le DVD du concert capté à Ludwigsburg, en Allemagne, je ne peux guère en juger… mais la bande-son révèle en tout cas un groupe au sommet de sa forme, musicalement comme vocalement. Pour briller, les amis du marteau s’appuient sur une setlist redoutable et bien pensée. Le dernier et solide disque en date est bien entendu à l’honneur, à l’image de l’enchaînement inaugural "Never Forgive, Never Forget", puissant, mélodique en diable, idéal pour lancer un concert/"One Against The World", épique, à la Maiden, ou de l’hymne au gros refrain "(We Make) Sweden Rock", placé en stratégique avant-dernière position juste avant le classique "Hearts On Fire".

Les ritournelles guerrières propices au headbanging, riches en guitares flamboyantes, soli maîtrisés, mélodies efficaces et chœurs virils repris par la foule, s’éclipsent un temps face à "Second To One", power ballad sur laquelle apparaît Noora Louhimo de Battle Beast. Cette pause intervient juste avant un medley nostalgique en hommage aux 20 ans de "Renegade" qui débouche sur une interprétation sans faille — quelle voix ! — de "Keep The Flame Burning". Durant près de deux heures, les titres emblématiques d’Hammerfall surgissent de "Last Man Standing" à "Let The Hammer Fall" en passant par "Hector’s Hymn", entre de nombreux autres.  Et nous voilà surpris, le poing en l’air, hurlant à la gloire d’Hector, sur la route du travail ! Pas très sérieux, mais oh combien jouissif !

09.11.20 19:00

FREAKS & CLOWNS - "Justice Elite"

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Johan Lindstedt (Astral Doors) n’aura pas mis longtemps à pondre un deuxième album pour son projet Freaks & Clowns. En effet, moins d’un an sépare les deux sorties. Intitulé «Justice Elite», cette nouvelle plaque s’inscrit dans la lignée de son prédécesseur : un mélange de power metal avec du heavy metal et du hard rock classique. Rapidement, on se rend compte que quelque chose cloche. Le chant dérange par moments… les cassures heavy et hard rock dans les compositions ne collent pas parfaitement… Il demeure une sensation de compositions faites à l’arrache. On aurait préféré que le combo suédois joue la carte du power metal bien lourd et speed à cent pour cent plutôt que de vouloir à tout prix varier les morceaux. Cela amène une perte d’efficacité. Mais attention, l’exécution des morceaux est exemplaire, la technique des membres de Freaks & Clowns n’étant plus à démontrer. «Justice Elite» n’est pas un mauvais album du tout, mais aurait-il peut-être mieux valu plancher dessus quelques mois supplémentaires avant de le sortir.

Déjà connu avec son autre projet Astral Doors, Joachim Nordlund revient cette fois avec Dreams Of Avalon. Ce nouveau projet a pour but de voir le multi-instrumentiste concevoir une musique qu’il affectionne énormément : le hard rock mélodique. Mais pas n’importe lequel, celui des années quatre-vingt, celui parfois appelé Hard fm, avec les claviers et la clique qui va avec… Et pour être tout à fait honnête, le Suédois arrive fortement bien à créer ce style : des guitares mélodiques, des claviers en tout genre, des refrains fédérateurs, ainsi qu’un ensemble dit « catchy ». On ne peut faire sans songer à de gros noms de cette scène en écoute « Beyond the dream ». « Run for cover » rappelle Bon Jovi, tandis que « Into the night » et ses claviers nous font penser à Europe. « Stop » nous renverra vers le « jump » de Van Halen, tandis que la superposition des chants de « Bleed for me » sonnera aux oreilles de l’auditeur comme Queen. On retrouve de purs singles en puissance avec « On the run » ou encore « To Paris and back ». Dream Of Avalon sera pour les fans des eighties en cruel manque de nouveauté une véritable révélation, mais demeurera dans les oubliettes pour tout les autres. Mais bon, on ne va pas blâmer monsieur Nordlund, il faut faire ce que l’on aime, et de ce point de vue, « Beyond the dream » peut passer pour un hommage aux grands du style.