Chroniques

Chroniques (703)

24.09.22 14:15

SINNER - "Brotherhood"

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Voilà un disque qui fait plaisir ! SINNER, habitué désormais à évoluer dans un registre Hard Rock, revient avec un album très axé Heavy Metal, comme au temps de ses jeunes années. Il se rapproche ainsi de PRIMAL FEAR, le deuxième groupe de la paire Mat Sinner (basse – chant) / Tom Naumann (guitare)… d’autant plus quand Ralf Scheepers intervient derrière le micro (sur "Gravity" et l’excellent "The Rocker Ride Away").

Le résultat de ce retour aux sources est une réussite tant "Brotherhood" réunit tous les ingrédients d’un grand disque. Les refrains sont d’une efficacité totale (celui de "We Came To Rock" sera scandé en concert, poing levé !), les solos équilibrés, la section rythmique carrée, les riffs incisifs. Le groupe évite la monotonie en glissant un mid-tempo puissant ("My Scars"), une ballade très Thin Lizzy ("40 Days 40 Nights") et une reprise bien sentie de THE KILLERS ("When We Were Young"). Un clavier bienvenu par ici (le sophistiqué "The Man They Couldn’t Hang"), des guests aux vocaux (Dave Ingram de BENEDICTION sur le lourd "Refuse To Surrender", Tom Englund sur le nostalgique "The Last Generation") par-là ! Ce 18e album d’un groupe formé en 1982, surtout, dégage une réelle sincérité, un amour inconditionnel pour le Heavy, à l’image de ses paroles. Ses mélodies émeuvent, offrent des sensations qui font palpiter nos petits cœurs de rocker, filent des frissons sous le cuir de nos vestes à patches. Chapeau bas, Messieurs !

Premier opus pour ce trio australien ! Eh bien que dire, cet opus m’a appelé à plusieurs reprises les unes après les autres. Dès le départ, il vous annoncera la couleur d’une Australie qui veut vous tuer et que vous aimerez haïr ! Ici toutes leurs haines sont concentrées dans des mélodies endiablées et des vocaux hurlés avec tellement de rage et de ferveur que Satan doit jubiler. Les mélodies sont prenantes, et on se surprend même à chanter en chœur avec DM qui occupe les vocaux. Vous frissonnez avec Dodamon aux guitares et Knecht Ruprecht vous tiendra un rythme effréné du début à la fin derrière les fûts ! Ici, pas le temps de discutailler, la haine est là, leur rage se fait entendre et nous on en redemande ! Rappelez-vous Deadspace qui venait aussi de ce pays maudit et nous avons proposé un opus de grande qualité en DSBM, ici ils officient dans un black metal plus traditionnel, teinté de mélodie qui accroche l’oreille directement ! Pas de demi-mesure ni d’accalmie, le tout est envoyé du début à la fin ! Vous l’aurez compris au travers de ces quelques lignes, je suis totalement conquis alors allez jeter une oreille ! L’essayer, c’est l’adopter !

24.09.22 14:09

IMPERIAL AGE - "New World"

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Troisième album du groupe qui ne garde que le trio de chanteurs de base, Aor, Jane et Kiara et voit l’arrivée de Manuele di Ascenzo (batterie) ainsi que Kublai Kapsalis (guitare). On retrouve également des chœurs et un orchestre pour le côté symphonique. Mixage, enregistrement et mastering sont comme à l’accoutumée gérés par le groupe lui-même. L’album débute avec « Windburn » qui sonne un peu comme une bande son alternative pour « pirate des Caraïbes » et tout l’album navigue entre ce côté épique que l’on retrouvera sur « The Way Is The Aim » ou « Shackles Of Gold » et le folk, fort présent sur « Legend Of The Free », « To The Edge Of The Know » et « Distant Shores ». Un morceau sort du lot, « The Wheel » avec son approche plus power heavy. Le dernier morceau est la seule originalité et un vrai tour de force avec ses 18’ ! L’album est dans l’ensemble de bonne qualité, mais à force de vouloir tout gérer seul, Imperial Age manque cruellement d’un regard externe pour se renouveler.  Il plaira cependant sans aucun doute aux amateurs de métal grandiloquent et symphonique… Et aux amateurs de pirates.

HORROR WITHIN, groupe français nous présente ici leur tout premier effort, ”AWAITING EXTINCTION”, sorti chez Pathologically Explicit Recordings. La formation joue un mélange de slamming death, deathcore et notamment du bon vieux death clairement ressenti sur certaines compositions. Leurs influences étant Analepsy Extermination Dismemberment ou encore Carcass, et Entombed, le groupe nous envoie du lourd direct dans la gueule, et on apprécie. Certains passages ont cependant des petites touches death mélodique par moment ce qui n’entache pas la structure musicale du groupe en général. Étant leur premier album, le groupe réussit un beau mélange en soi. Des morceaux comme « WE CAME FROM ABOVE » ou encore « THE DEATH VEIL » montre clairement la mixité entre le deathcore et le slamming death metal, comme mentionné plus haut, « L'HORREUR EN MOI « apporte un petit plus avec quelque passage en français, ce qui change d’ordinaire, en résumé les Montpelliérain de HORROR WITHIN nous livre un très bon premier album mélangeant leur diverse influence et style, un album qui plaira aux amateurs du genre.

24.09.22 13:53

HEILUNG - "Drif"

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Bienvenue dans l’univers envoûtant de Heilung qui vous plonge dans les premiers âges de l’humanité, entre pureté symétrique (la chanson "Tenet", chef d’œuvre de 13 minutes de mystère palpitant, hypnotisant, est un palindrome, tant dans la musique que dans les paroles) et tentation du chaos, à l’image du menaçant et insidieux "Marduk", ultime étape d’un voyage chamanique où règnent les sorts et la magie (le fantomatique "Nesso" empli de larmes et de douleur).

Le trio utilise d’authentiques instruments archaïques, recréés par ses membres, parfois rehaussés de discrètes nappes électro. Les percussions dominent et accompagnent des voix divines. Celle de Kai Uwe Faust, rauque, semble venir des profondeurs de la terre quand celle de Maria se nimbe de la douceur des nuages. Leur union, comme sur la chanson d’amour folk "Asja", brille d’une riche lumière. Si le groupe ne s’attachait sur ses précédentes sorties qu’aux terres nordiques, il s’ouvre désormais sur d’autres cultures, avec un chant militaire de l’armée romaine ("Urbani" sur lequel on entend une reconstitution de cornu, un grand cor en métal) ou des détours vers la Mésopotamie ("Nikkal", comme un souffle cristallin).  Le seul temps faible de ce disque d’une grande beauté, ancrée dans la simplicité de la nature, est "Keltentrauer", un long poème en allemand, théâtral, accompagné de bruitages, qui brise un instant les charmes pythagoriciens de "Drif".

24.09.22 13:50

VISERION - "Reborn in darkness"

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Le quatuor américain nous revient, mais cette fois-ci avec un single intitulé « Reborn in Darkness », le groupe qui a pris son nom de Games of Thrones est là pour faire déferler le feu du dragon éponyme ! Puisant leurs inspirations parmi les plus grands, tels que Darkthrone, Watain, Agalloch, Viserion propose ici un black metal teinté de back vocaux death avec un growl des profondeurs du monde. Le rythme est assez soutenu, lancinant à l’image de leur inspiration et chaotique pour couronner le tout. C’est une formule qui fonctionne, ce titre est un plaisir, bien qu’assez court avec ses quatre minutes, on en redemande encore et on reste sur notre faim le temps que le prochain opus sorte de la bouche des enfers de son propriétaire. En attendant, régalez-vous avec cet unique titre !

24.09.22 13:48

BOX - "Cherry Blossoms At Night"

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Est-ce que le nom du projet s’intitule ainsi en référence à l’expression « to think outside the box » ? Aucune idée, mais l’esprit fou du touche-à-tout Andrew Stromstad (encore un one-man-band, à croire que j’ai le nez creux pour le MA16 !) nous transporte dans absolument tous les sens ! La première écoute m’avait laissée de marbre, tant l’album m’a paru décousu. Il est en fait très riche et étonnant dans la multitude de genres qu’il aborde. Ainsi, l’opus s’ouvre par du gros death-trash avec « Succumb », pour se poursuivre avec le musclé et quasi-indus « Pulse ». « Soft Is The Motion » confère à l’opus son attribut prog, tandis qu’à partir de la plage tutélaire, l’album se mute en délire darkwave qu’il ne quittera alors plus vraiment jusqu’à ses dernières secondes. On en regretterait presque qu’après de telles expérimentations, plus de la moitié de l’album s’engouffre dans un style unique. Cela reste plaisant ceci dit, avec un côté moins horrifique et brut de décoffrage que la plupart des titres d’un genre désormais allègrement poncé. En fait, ces titres « darkwave » gardent un côté assez épique et grandiose jusqu’à « Devayne’s Lament », pour ensuite avoir ce côté plus sombre et dansant que peuvent avoir les successeurs de l’EBM sur « Spread ». « Liberate » enfin, cumule les deux genres précédents, pour un titre plus lent, et à la fois grandiose et noir. Un album particulier donc, mais de très bonne facture pour quiconque est un peu ouvert sur ce qu’il ou elle écoute !

Un projet solo formé depuis 2013 par IDVex, férue de doom metal et ça se ressent bien. Ce cinquième album du one-female-band mêlant subtilement black metal, des sons expérimentaux et une grosse dose de doom metal, nous offre plus d’une heure de musique. C’est lent, c’est sombre, c’est un chant scandé à la manière d’un rituel païen, au début l’écoute est assez agréable avant de devenir assez vite répétitive et d’une lenteur probablement voulu par le style. Il a tout de même des éléments intéressants, commençons par cette voix puissante et assurée, transmettant une certaine mélancolie, qui colle au concept à merveille. Les instruments sont correctement exécutés, mais l’ensemble reste trop répétitif à mon goût. C’est un album qui ravira tous les aficionados de black metal et de doom metal qui verront ici leurs deux dadas réunis sous la coupe d’un album maîtrisé, ceux qui sont allergiques à la lenteur du doom passez votre chemin !

Depuis que je les ai découvert au From Dusk Till Doom festival en 20217, je ne m’en lasse pas. Leur premier album « A Winter’s Tale » (2016) était monumental, au point que je me demandais comment ils allaient faire pour la suite pour arriver ne fut-ce qu’à la cheville de cet album. Et là, en 2019, ils sortent « High The Memory » qui en rajoute encore une couche. Automne 2022, la pluie revient enfin après des semaines/mois de canicules et de sécheresse. Dans la boîte promo, un email d’Osmose pour la sortie du troisième opus des Norvégiens que je m’empresse de télécharger et d’écouter. Avec Abyssic, comme pour d’autres groupes, une seule écoute n’est pas suffisante pour les chroniquer. Il faut le temps de s’imprégner de l’ambiance de l’opus, de s’immerger dans les ressentis et sensations. Alors, que dire de ce « Brought Forth In Iniquity » ? La première chose est qu’il est plus court que les deux précédents. Il fait moins d’une heure, cinquante minutes pour 5 titres si je veux être précis. Mais à part ça, difficile de comparer les albums d’Abyssic entre eux. Ils ont chacun leurs personnalités et leurs ambiances. Rare sont les groupes qui arrivent à monter la barre toujours plus haut et dont on est toujours surpris. Le style est toujours le même, à savoir le funeral doom mais les compositions de ce nouvel album ont plus d’envolées « joyeuses » si je peux m’exprimer de la sorte. Il y a plus de moments de relâchement et de calme à l’intérieur d’un morceau qui donnent une impression d’apaisement au milieu de l’obscurité. Comme une sorte de phare au milieu de la tempête ou un moment où l’on peut de nouveau prendre une bouffée d’oxygène pendant une noyade. Pour ceux qui ne connaitraient pas encore ce groupe, ses membres, eux, sont très connus de la scène norvégienne : Memnoch au chant et contrebasse (Antiqva, ex-Lost in Time, ex-Vanaheim, ex-Old Man's Child, ex-Susperia), André Aaslie : clavier et orchestrations (Funeral, Gromth, Profane Burial), Elvorn à la guitare (Susperia, ex-Vanaheim, ex-Seven Sins), Makhashanah à la basse (Asagraum (live), ex-Sirenia, ex-Tiamat (live) et Tjodalv à la batterie (Gromth, Susperia, ex-Black Comedy, ex-Requiem, ex-Seven Sins, ex-Dimmu Borgir, ex-Old Man's Child). Bref, que du beau monde, aussi bien personnellement que musicalement. Un supergroupe d’une rare qualité et qui n’est pas là juste pour se montrer. Leur créativité est sans borne et ils arrivent toujours à faire remonter et à revivre nos sentiments enfuis.

18.08.22 11:35

SATYRICON - "Satyricon & Munch"

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Les Norvégiens de Satyricon, nous dévoilent un nouveau méfait, on est tout hypé, tout content, ce dernier s’intitule « Satyricon & Munch ». La première écoute est assez déstabilisante, ça ne ressemble pas à du black, le groupe aurait-il sombré dans la folie, ou l´apathie ? Eh bien non ! Cet album est en fait interprété pour une exposition d’art, Munch est le nom du musée à Oslo qui leur a proposé cette étrange expérience. Le duo s’est alors mis au travail en mélangeant divers styles et outrepassant les différentes barrières. Cela donne un album assez particulier, difficile à appréhender. L’ambiance est assez sombre et glauque, elle se veut assez minimaliste. Tout au long, l’auditeur de black metal sera déstabilisé, cela n’a rien à voir avec les précédentes sorties et créations du groupe. Comprenez bien que c’est dans l’optique d’une exposition d’art pour un musée que cet album fut créé, il doit donc être assez lisse pour être audible aux auditeurs, malgré-eux, du musée, ce qui donne cet étrange sentiment de platitude. Les reliefs n’en ont que très peu et sont assez disparates. Cet album est pour moi une déception mais conviendra sûrement mieux aux auditeurs sensibles à l’électro, ou aux rythmes très lents comme le doom. Soyez curieux, jetez-y une oreille !