Troisième album pour ce groupe qui sait se démarquer. « Debut album of the year 2007 » aux MTV music awards danois et leur deuxième album voit sa pochette censurée car considérée trop gore. Cette fois, une pochette splendide et plutôt artistique donc c’est le contenu qui va nous surprendre… Bingo ! Cet ouvrage est une expérience en soi. Le genre death est exploité et trituré au maximum : on passe d’un morceau très traditionnel et rapide tel « Loco Motive » qui inaugure l’album, à « The World is Mine » et « El Matador » plus lourds et puissants pour aller vers des ambiances darks avec « Blood Tracking ». « We Expire » et « Deathbed Lullaby » qui entrouvrent la porte de titres plus expérimentaux comme « Erase My Race » ou « I Live In A Grave ». Un petit titre en Danois, écrit par un ancêtre du chanteur en 1850 vient mettre une touche supplémentaire à l’album qui se referme sur un titre doom experimental « The Way It Ends ». Un très bon album, qui impressionne par ses qualités mélodiques et la palette de styles que le genre peut offrir tout en faisant vivre une expérience auditive intéressante.
Pour leur14ème album, ils ont interrogé leurs fans lors de leur dernière tournée et ceux-ci étaient unanimes : ils ne voulaient pas d’expérimentation, mais bien retrouver le son qui caractérise le groupe depuis les années 80. Cela démarre donc par le visuel avec la réapparition du « Stormchild », révélé sur leur troisième album en 85. Quant à l’album, le premier titre « Hurricaned » est un hommage punchy à Rainbow et Ronnie Romero qui partage d’ailleurs le chant. Vient ensuite « Talk To The Moon » qui commence par une guitare vintage à la Ozzy et ouvre sur un rock mélodique qui nous prépare à « Eyes Of Love », très FM. « Ladies and Gentleman » est un glam en mid-tempo qui nous surprend avec un break style guitare espagnole et dont une version alternative est disponible à la fin de l’album avec les « Rock and Roll Children ». « Mindhunter » est plus métallique dans ses guitares et groovy alors que « Rain Rain » sonne plus sombre et « Gemini » tend vers un hard rock classique. Le hard rock 70’s revient à notre souvenir avec « Kingdom Fall » et « The Blues Ain’t No Stranger » nous dévoile un solo splendide de Oz Fox « Stryper). Une collaboration avec Paul Shortino pour une cover “Take Her” qui amène au dernier morceau “Busted” assez pêchu. Un bon album donc qui retourne à un bon vieux hard rock comme on savait le faire à l’époque.
DEEP RIVER ACOLYTES renaît des cendres de DELIVRANCE (ancien nom de groupe du quatuor finlandais) en 2011. On pourrait commencer par analyser le brillantissime artwork qui constitue la pochette d’album. C’est la cerise sur le gâteau, en parfaite cohésion avec l’esprit et l’ambiance musicale qui nous submerge ici. Cet album est à la croisée entre le doom, le metal, et le blues. L’opus démarre en beauté avec « At the Crossroads ». Tandis que le 2e titre, Under Her Spell, me fait plutôt penser à du rock psyché assez sombre dans les premières minutes, avant de monter en puissance vers la fin, penchant désormais vers le metal. J’ai un faible pour le dernier morceau : « Cemethery Earth ». Instrumentalement parlant, c’est étoffé : beaucoup de variations & de riffs différents. Il y a une touche mélancolique qui pourrait représenter la fin de quelque chose (comme l’achèvement de l’album, si on pousse notre imagination). « Alchemia Aeterna », c’est un paradoxe réussi de finesse tout en puissance.
Pour le coup, on pourra dire qu’on aura suivi l’adage qui dit « Mieux vaut tard que jamais » puisque c’est avec un retard quelque peu significatif que nous traitons ce nouvel EP des Bataves de Collision sorti sous la houlette du label allemand Hammerheart le 17 avril dernier. Déjà vingt ans que le groupe existe et écume la scène avec son mélange de grindcore et de thrash qui n’a pas pris une ride au fil des sorties. La furie est toujours au rendez-vous et surtout, le groupe parvient à insérer du relief dans sa musique pour éviter la monotonie. On ressent alors toute la maîtrise d’un groupe qui fonctionne désormais depuis de nombreuses années avec les mêmes musiciens. En effet, seul le bassiste n’est pas un membre d’origine et n’est là « que » depuis 2005. Paramètre pour le moins intéressant si les gaillards recherchaient une certaine osmose. On en prend donc pour notre grade encore une fois tout au long de ce petit quart d’heure et de ces sept titres seulement, mais qu’on ne manquera pas s’enfiler deux fois de suite. « The Final Kill » est donc un petit concentré de puissance qui fait un bien fou.
Pionnier du metal en Tunisie, CARTHAGODS revient avec un nouvel album intitulé « The monster in me », succédant au premier album éponyme sorti cinq ans plus tôt. Les tunisiens nous envoient toujours un heavy metal d’excellente facture, tout en incorporant du power metal ainsi que des éléments symphoniques. Les meilleurs exemples de ce nouvel opus étant « Whispers from the wicked » et « A last sigh ». Le chant de Mahdi Khema est toujours plus proche de Disturbed que du classique type de chant heavy, mais c’est d’autant mieux, car cela permet à Carthagods de pouvoir être unique en son genre. Le combo tunisien n’hésite pas à sortir des sentiers battus afin de diversifier ses compositions. Le sombre « The devil’s dolls » ainsi que la ballade heavy et mélancolique « The rebirth » voir la version instrumentale de cette dernière démontre l’intention de faire voyager l’auditeur et faire en sorte qu’il ne s’ennuie jamais. Mes deux coups de cœur seront le très groovy et direct « Cry out for the land » et le monstre de plus de sept minutes « Memories of never ending pains », véritable preuve de la maitrise et de la qualité de composition des Tunisiens. Enfin, il faut souligner des guests de choix sur cet album : Mikael Stanne (Dark Tranquility) et Mark Jansen (Epica). Vous l’aurez compris, Carthagods réussit son pari de surpasser son premier album et démontre avec « The monster in me » que tout est possible. Je recommande vivement cet album à tout fan de heavy désireux de se prendre une claque!
Un avantage considérable qui marque d’emblée lorsque l’on écoute Calarook c’est qu’ils se démarquent du genre déjà saturé (car très spécifique) du pirate metal. Comment ? Par un chant plus costaud, plus agressif, faisant même du pied au growl parfois. Par des titres très variés également, beaucoup moins festifs que ce que l’on peut retrouver chez Alestorm ou Rumahoy par exemple. Ici, ça tape souvent dur, ça laisse pleinement la place aux instruments (les bridges sont souvent longs et très réussis) et surtout : les paroles parlent davantage de personnages, de créatures ou de batailles de légendes (en mode folk ou power plus que « pirate » stricto sensu). Rassurez-vous, il y a quand même quelques titres qui traitent de biture et de sujets plus loufoques… On reste sur un style très fantasmé, très propice au fun et aux folles histoires. C’est avant tout une question de présentation. Que ce soit « The Undying Sailor » qui clôt l’album avec grand fracas, « Paul the Parrot » pour la touche plus amusante ou encore l’épique plage tutélaire, y’a clairement matière à non seulement passer un bon moment décomplexé, mais surtout… à apprécier, sans une once d’ironie, certains titres de l’album pour leur qualité et leurs refrains aussi bêtes qu’inoffensifs (et facile à mémoriser). Aucune attaque contre le genre : c’est sa force, après tout. Quant à Calarook, et bien qu’il paraisse difficile de citer le moindre pirate suisse, ils ont clairement tout compris. Car non contents de proposer un premier album de bonne facture, ils prouvent qu’il est possible de réinventer un style trop souvent perçu comme une blague… Peut-être aussi parce qu’il n’avait jusqu’à présent que trop rarement pris le risque de montrer qu’il pouvait être plus que ça.
Quand j’ai vu qu’il était possible de chroniquer le nouveau projet de Morten Bergeton Iversen, aka Teloch (Mayhem), je me suis jeté dessus bien que cela soit un projet electro. Peu importe : soyons éclectique et puis un mélange sombre de metal et d’électro créé par un musicien de tel renom ne peut que valoir le coup. Je fus donc bien surpris lors la première écoute en réalisant que la musique est purement électronique : Oubliez le metal ici, les guitares ne faisant qu’une brève apparition sur la chanson « Fort Apache Marina ». Bergeton donne en effet dans la synthwave ascendance darkwave (pensez Perturbator, Carpenter Brut). Essentiellement mid-tempo, les mélodies sont privilégiées. Ces dernières étant emmenées par une ligne de basse bien marquée tantôt hypnotique, tantôt dynamique, il en résulte des ambiances envoutantes qui emportent l’auditeur dans un voyage nocturne et futuriste pour peu que ce dernier soit réceptif à ce style musical. Miami Murder est un album travaillé, diversifié et abouti qui démontre une nouvelle fois le talent artistique et l’ouverture d’esprit de Morten.
Né de la dissolution de Miozän, Ash Return sort son premier album intitulé « The Sharp Blade of Integrity ». D’emblée on sait que le style principal du groupe est le hardcore. Mais limiter les Allemands dans ce style serait très réducteur. En effet, là où la plupart des formations du style injectent du metal dans leur musique, Ash Return fait l’inverse. Ils engagent une voix typée metal pour chanter sur leurs compositions hardcores. Et le résultat est assez bluffant. Les chants de Johnny sonnent très bien et s’incorporent à la perfection dans les arrangements du combo. On a dans certains cas du hardcore pur, qu’il soit new school ou old school, on a parfois la sensation d’entendre du Iron Maiden, tant les mélodies heavy et épiques y font songer. On pense quelquefois même à Ignite pour le côté engagé. On retrouve également pas mal de groove. Bref un mélange de ce qui se fait de mieux dans le hardcore pour arriver à un style unique. Malgré tout, mon ressenti personnel fut une certaine lassitude dans mon écoute vers la fin de l’album, et ce malgré plusieurs tentatives. « The Sharp Blade of Integrity » plaira sans problème aux fans de Madball, Pro-pain, Sick Of It All, Ignite et Hatebreed. Reste à Ash Return d’évoluer en proposant un prochain album un peu plus diversifié. Ce premier opus demeure une bombe en puissance.
Je me suis plongé sur le nouvel album des Norvégiens de Airbag sans savoir à quoi m’attendre. Un album complet de rock progressif… des morceaux dépassant les dix minutes… j’émets donc une certaine réticence. Toutefois, après une seule écoute de « A day at the beach », je me retrouve dans une autre dimension, paisible, et loin de tout problème et où tout est parfait. La perfection justement, c’est ici le meilleur mot que l’on pourrait utiliser pour définir l’album des Norvégiens. L’ensemble des compositions se révèlent être de purs joyaux, savant mélange de rock alternatif, de new wave , de progressif, procurant à chaque instant une émotion spécifique et qui nous donne la sensation d’être en paix, sur une plage, profitant du soleil, d’où le titre de cet album. Tout commence avec « Machines and men », cocktail explosif aux influences aussi diverses que sont Pink Floyd, Porcupine Tree ou encore Muse. S’en suit un moment de plénitude totale avec l’ambiant et planant « A day at the beach ». Airbag nous propose juste après un voyage vers l’inconnu à coups de riffs bluesy et classic rock sur « Into theunknown ». « Sunsets » et son rock progressif aux sonorités Marillion se révèle sublime. Une deuxième pause douce et apaisante arrive avec la deuxième partie de « A day at the beach », avant que « Megalomaniac », véritable condensé des morceaux précédents et au final magistral ne vienne clôturer l’album. Airbag est sans doute l’un des groupes les plus déroutants qu’il m’ait été donné de découvrir étant donné mes styles habituels (musique extrême), mais je ressors totalement conquis par ce « A day at the beach », réel coup de cœur qui fait du bien et dépourvu de quelconque faille. La perfection existe… Elle se nomme AIRBAG !
Troisième album pour ce groupe qui nous vient d’Italie. Ils sont connus pour leur rock alternatif mélodique, flirtant avec le hard rock. La production et le mix gérés par Marco Barusso couplés au mastering de Marco D’Agostino sont impeccables. On se lance avec le très énergique « Pull Me Out » qui mélange déjà subtilement l’alternatif au hard rock. Alternatif qui fleure bon les 90’s et que l’on retrouvera sous diverses formes avec les titres « Starlight », « Mama Said », « The Roots » et « All My Life » prouvant que l’alternatif a de multiples facettes et n’est pas spécialement monotone. « Give It Away » et « In My Room » ont des riffs plus typés heavy tout en restant mélodiques et en gardant l’esprit du rock alternatif. « The Hideaway » nous rapproche plus de l’univers heavy metal jouant encore avec les codes. On n’y échappera pas : 2 ballades ! « Whatever You Want Me (To Do) » et « The Love We’ve Waited » nous rappellent comment les bonnes ballades se faisaient dans les 90’s !! Un excellent album donc qui a su exploiter l’évolution des genres pour replacer le rock alternatif dans l’époque actuelle.
Pour le coup, je ne sais pas trop quoi dire. Il y a cinq morceaux et je n’ai accroché à aucun. Pourtant, le groupe maîtrise ce qu’ils font. L’instru est nette ainsi que le chant. Les riffs sont accrocheurs, mais très vite, on sent que tout va se ressembler. Je n’ai pas réussi à me plonger pleinement dans ce disque à cause de cette sensation qui me rebute toujours. Les riffs sonnent toujours pareils, même si des changements sont placés ci et là. Le tout me donne l’impression d’écouter quelque chose de prometteur, mais qui ne passe jamais cette étape.
Dès le deuxième titre, le groupe m’a perdu. Seule la quatrième chanson propose quelque chose de vraiment différent avec une ambiance moins lourde. Trop tard à mon sens. Bref, je passe mon chemin et vous laisse tester ce court album.
Virtual Symmetry, à la croisée entre la musique classique et le metal contemporain, trouve son inspiration chez des artistes tels que Dream Theater. Ils reviennent en juin 2020 avec ce nouvel album qui nous transporte dans un conte, avec tous ces éléments ayant l’air extraits d’une pièce de théâtre ou d’un film. D’ores et déjà, attaquons-nous au titre « Entropia » qui n’est pas une réussite pour moi, en toute honnêteté. Pour la simple raison qu’il n’y a pas de partie chantée dans cette chanson, ce qui peut fonctionner lorsque la partie instrumentale se suffit à elle-même; or ici, je trouve qu’elle n’aurait certainement pas été de trop. Heureusement, nos quatre musiciens suisses et italiens se ressaisissent avec « XI », qui comprend ici une partie vocale. Le morceau démarre tout feu tout flamme, pour ensuite s’apaiser afin de repartir de plus belle. L’ambiance est assez triste, elle nous emporte dans une agréable mélancolie. Ce qui nous amène à « Odyssey » qui au premier coup d’oreille, a des similitudes avec « Angel » de Judas Priest, mais fort heureusement par la suite le morceau se singularise, avec un déchaînement vocal et instrumental à la fin. Virtual Symmetry aime nous prendre par les tripes avec des titres très travaillés et plutôt longs la plupart du temps (ce qui ne nous donne pas pour autant l’occasion de nous ennuyer). « Exoverse » est un condensé de symphonie et d’audace (surtout pour le fait de placer des instruments tels que le saxophone en plus de l’orchestre dans cet opus).
Geoff Thorpe a fondé Vicous Rumors en 1979. Avec "Digital Dictator", son deuxième album paru en 1988, le groupe a signé un classique, un modèle de heavy power à la mode US. Pour célébrer le trentième anniversaire de ce disque, une tournée, prévue en 20 dates, a été montée. Le succès a été tel que les boys ont fini par donner 108 concerts… ce qui a retardé la sortie de "Celebration Decay", treizième effort des Américains qui s’inscrit parfaitement dans leur longue histoire ("Arrival Of Desolation", "Death Eternal").
Ce cru 2020 est de bonne qualité, porté par les vocaux agressifs et variés – qui s’offrent même quelques montées dans les aigus ("Any Last Words" qui fait penser à du Maiden) – d’un impeccable Nick Courtney, nouveau chanteur déjà à l’aise. Les rythmiques restent le plus souvent dans un mid tempo puissant, voire angoissant – le début de l’excellent "Asylum of Blood" – mais s’autorisent, bien entendu, de belles cavalcades, une saine agressivité (l’éponyme "Celebration Decay", parfaite entrée en matière, "Collision Course Disaster" chanté, comme l’étrange, presque déroutant, "Darkness Divine", par Geoff Thorpe). Les solos, aussi traditionnels qu’efficaces, sont eux aussi au rendez-vous pour finir de convaincre les amateurs de heavy certifié authentique. Il manque juste quelques refrains fédérateurs pour faire de "Celebration Decay", œuvre gorgée d’énergie et de conviction, un incontournable.
8 ans d’existence pour le quatuor bavarois qui nous revient avec un second album dans l’escarcelle. Cette œuvre est tout bonnement superbe et nécessite d’être découverte de toute urgence. En effet, les 8 titres de death folk symphonique soufflent d’une grande fraîcheur et présentent tous un solide travail dans la musicalité. Les ambiances épiques se bousculent et nos Teutons nous plongent dans l’histoire, opportunité nous permettant de sortir de nos tracas quotidiens. Les compositions sont énergiques et l’on peut qualifier les éléments symphoniques de « dynamiques ». L’auditeur chemine au grand galop tout au long du temps qui passe. Les 2 minutes de « Tränk dein Herz » vous bousculent dans les cordes. Sur le superbe titre éponyme, Thyrfing pourrait refaire une cure de retour aux sources. Les chœurs sont prégnants. Et qu’extraordinaire est cette vitesse de jeu. « Ascheregen » apparaît quant à lui, bien plus sombre tout en se permettant de titiller les meilleures pointures de black symphonique. C’est vous dire la puissance du Death de Varus. Sur «Ein Lebewohl », le groupe nous montre aussi son aptitude à explorer la profondeur. En toute humilité, nous pouvons mesurer un grand apport qualitatif à la scène Folk dans l’hommage apporté par Varus. Imaginez leur puissance en concert, nous ne serions pas loin d’un séisme de 9 sur 10 sur l’échelle de Richter ; soit la destruction totale.