Formé en 1989, Toxaemia fut l’un des premiers groupes de death metal en provenance de Suède. Délivrant les premières offrandes du style entre 1989 et 1992 (un EP et deux singles), le groupe éclate et ce n’est qu’en 2017 que les Suédois se reforment pour sortir aujourd’hui son premier album, soit vingt-deux ans après sa création ! De ce fait, le nom Toxaemia ne vous dira surement rien, mais ce nouvel opus « Where paths divide » vaut tout de même le détour. De « Where paths divide » à « Hate within », les Suédois nous font revenir aux sources, à l’époque où le fast thrash se transforme en death metal old school, quand les riffs étaient sales et crades, quand l’alternance des blasts furieux et les mid-tempo étaient quelque chose d’original. On a ici affaire à un cocktail puissant et bien old school. Des morceaux tels que « Buried to rot », « Betrayal », « Toxaemia » ou encore « Leprosy » en sont les meilleures preuves. Le but de cet album est de nous faire rendre compte de l’impact de Toxaemia sur le futur de la scène death suédoise de l’époque. La production quant à elle est bien de notre époque, puissante mais fidèle avec le maitre du style derrière les manettes : Monsieur Dan Swanö (Entombed, Dismember, Incantation, Hail of Bullets, …) en personne ! « Where paths divide » est un retour gagnant pour Toxaemia. Reste à savoir s’ils sauront se faire une place car il s’en est passé des choses depuis ces vingt dernières années.
Oyez, oyez, peuple des forêts mystérieuse ! Pitkan Matkan est de retour avec son deuxième opus « From despair to rebirth ». Le groupe s’inscrit dans un style Viking metal, mélange de black metal et de folk, nous faisant passer de la joie dansante à la violence ultime. Les mélodies constantes nous permettent de survivre aux monstres et autres créatures des forêts paisibles (mais pas tant que ça) et nous permettent d’écouter ce nouvel album comme si c’était un récit ou un conte. L’ajout de samples et autres effets guerriers viennent embellir les odes proposées par le combo français. Les nombreuses influences des membres se font ressentir durant toute l’écoute de « From despair to rebirth » : le heavy et le thrash (« Important help »), le côté épique nordique (« Battle is near »), et un certain riffing bien sombre contrastant avec les mélodies proposées (« Magical lake »). Malheureusement, ces influences trop nombreuses nous font parfois perdre le fil de l’histoire, des morceaux tels que « Black birds escape » ou encore « The old boozer man » en sont les meilleures preuves. La production demeure le gros point faible de cet album, desservant les musiciens. Toutefois, trois morceaux sont à retenir. « The forest of the ancient druids », durant lequel le groupe va nous faire headbanguer et nous emmène enfin à la guerre avec eux. Ensuite, « Betrayal » et son intro heavy et fin moderne et lourde. Enfin je citerai « Important help », mid-tempo épique ultra efficace. Avec « From despair to rebirth », Pitkan Matkan trouvera son public, mais doit encore s’améliorer pour pouvoir titiller les grands du genre.
Formé en 2014 du côté de Paris, A Place to Die nous propose son deuxième EP intitulé « Dystopia ». Pratiquant un metalcore que l’on pourrait qualifier de traditionnel, les Français le pratiquent à un très bon niveau. De « Behind the mask » à « Depression » en passant par « Hel lis made of it » ou encore « I won’t forgive », on a affaire a des morceaux courts et efficaces. Comme le veut le metalcore, le style se veut brutal et mélodique avec un côté thrashy, proposant une alternance de chant clair et guttural (réalisée ici à la perfection). Les musiciens sont d’un très bon niveau et transmettent leur envie de faire les choses bien et surtout de nous faire bouger. « Dystopia » plaira aux fans de Killswitch Engage et All That Remains dans un premier temps mais également aux inconditionnels de formations telles que Trivium (à leurs débuts), Shadows Fall ou encore Parkway Drive. On attend maintenant un album complet. Dans tous les cas, A Place To Die réussit le pari de nous faire languir !
Soyons honnêtes, je ne m’attends à rien en mettant le nouvel album de Holy Mother dans la platine. Probablement, un énième album de heavy qui ressemblera à mille autres… Sauf que dès « Face this burn », premier morceau de ce nouvel opus du même nom, je me retrouve à headbanguer inconsciemment et surtout à kiffer grave la musique des Américains. On a affaire à un heavy metal puissant et direct, teinté de hard rock. Exit les fioritures et autres envolées lyriques, le chant est ici normal et masculin, et les compositions solides et efficaces. De « Legends » à « The truth » en passant par « Love is dead » ou encore « Mesmerized by hate », tout est fait pour rester captivé. Parfois, le groupe accélère la cadence, se convertissant au power metal (« The river »). Holy Mother propose également un single en puissance avec « Wake up America », véritable bombe hard fm tout droit sortie des eighties mais survitaminée par une production moderne. Enfin, l’album se termine sur « Superstar », semi-ballade au combien superbe. Au final, hormis un seul morceau en demi-teinte (le mid-tempo « Prince of the garden » ne procurant pas l’effet escompté), Holy Mother balance avec « Face the burn » un album de heavy extrêmement puissant et taillé pour la scène, et qui pourra faire la différence grâce à son impact direct et efficace.
Emmené par Jo Amore (ex-Nightmare, Now or never), D.O.G sort son premier album « In my world » chez M&O Music. LE combo pratique un heavy metal teinté de rock. Prenant ses influences des seventies et eighties, les Français tentent de mélanger le heavy traditionnel tiré de la NWOBHM avec des rythmiques plus modernes et puissantes. Malheureusement, malgré plusieurs écoutes, D.O.G ne parvient pas à me transporter et il me faudra attendre le quatrième titre « Messenger of the dark », plus intéressant rythmiquement, pour commencer à apprécier la musique proposée. On ne peut pas faire sans penser à Iron Maiden dans les structures des morceaux de cet album. Des compos telles que « Icarus dream » ou encore le final de près de huit minutes « In my world » en sont les meilleures preuves. Attention, le niveau technique est clairement au rendez-vous et la réalisation est impeccable. Peut-être est-ce dû au chant trop en avant qui provoque une certaine lassitude ou à une production qu’on aurait aimée plus « moderne », mais impossible de plonger dans ce « In my world », album bien fait, mais qui se révèle au final sans grand intérêt, si ce n’est l’envie des musiciens de proposer une musique qui leur plait.
Quand on place un album dans son lecteur sans idée aucune et que l’on appuie sur play près de six fois de suite pour être certain de se reprendre une grosse claque à chaque écoute, on ne peut par la suite que parler de chef-d’œuvre. Car oui, Elephant Talk m’a probablement mis l’une des plus grosses claques de cette année 2021. Pratiquant un stoner rock groovy et bluesy (qui n’est absolument pas mon style de prédilection), le duo que forme Gaby Vegh (chant-basse) et Sébastien Necca (batterie) parvient à pondre des morceaux puissants, aux refrains fédérateurs et aux rythmiques incisives et diverses. On pense principalement à Royal Blood et surtout Queens of the Stone Age à l’écoute de cet album éponyme. « Save yourself » ou le très explosif « I’m a hound dog » le prouvent directement. Un certain groove ainsi qu’un trémolo typique tout droit sorti de Rage Against the Machine comme sur « Pachydermik » ou « Crocodile » vient diversifier le style proposé. Enfin, on repart parfois dans les années septante, tant l’influence de Led Zeppelin est présente, comme par exemple, sur « Leave me alone » ou encore « Carnivor ». Le chant renvoie vers le Ozzy de la grande époque. L’album se clôture avec deux monstres que sont « The Hunting », limite fusion avec son chant rappé et avec monsieur Ron Thal (Guns n’Roses, Sons of Apollo) en guest, et « Time to go », sorte de ballade stoner rock sombre. Sublimé par une superproduction aux petits oignons et onze compositions indispensables, Elephant Talk réussit un album parfait, démontrant que le style n’est pas uniquement réservé aux néophytes, mais peut s’apprécier par tout un chacun. À découvrir de toute urgence !
Breakhead est de retour sur le devant de la scène avec « Allegiance to Materiality » qui fait suite au très acclamé « Neurasthenia » sorti quatre ans auparavant. Tout d’abord, ce nouvel opus choque par sa production en béton armé digne des plus grosses formations mondiales, donnant envie de tout exploser sur son passage. Et les compos dans tout ça ? Et bien, c’est très bien foutu. Une fois passée l’intro que tout groupe actuel se sent obligé de placer, « Downloading », un metalcore puissant (on parle ici du vrai metalcore à la Heaven Shall Burn) emmené par des rythmiques lourdes et moshy ainsi qu’une double pédale à bien nous exploser les tympans sur « Passengers ». On embraye avec « Tales of a brain-dead », mélange de thrash et deathcore, et l’épique « The path to Oblivion », durant lequel le mélange metalcore et les influences d'In Flames fait son effet. Le death est également une grosse influence de Breakhead et les morceaux « Reborn », véritable bombe death metalcore à la At The Gates et The Black Dahlia Murder. Le deathcore à la Whitechapel et Thy Art is Murder est également ultra présent avec les breaks et moshes typique que les Français balancent dans presque chacun de leurs morceaux. On se retrouve au final avec un album diversifié musicalement, mais qui peine par instants à décoller ou à nous tenir en haleine, la faute à certaines compositions bouche-trou et un chant trop monotone bien que ultra bien exécuté (référence à Thy Art is Murder). « Allegiance to Materiality » reste néanmoins un bon album qui ravira à n’en pas douter les fans des groupes précités, ce qui est déjà pas mal.
Sorte de super-groupe formé de membres de Pg. 99, Mammoth Grinder ou encore Iron Reagan, les Américains de Terminal Bliss s’inscrivent dans la pure tradition punk. Mis sur pied au tout début de l’année 2020, le quatuor propose ici un premier album (ou plutôt EP puisque la durée totale est de moins de onze minutes pour dix titres) qui fleure l’urgence propre au style. Riffs basiques, mais justes et production un tantinet crade, mais pas trop non plus. Terminal Bliss maîtrise son sujet et sonne comme il doit sonner dans l’optique de perpétuer un style qui, de temps à autre, se rappelle à notre bon souvenir et qu’on réécoute sans déplaisir. C’est sûr, c’est vite empaqueté et ça ne transcende rien, mais comme, il faut bien le dire, ce n’est pas trop mal foutu. On offrira volontiers une dizaine de minutes d’attention à « Brute Err/ata » en attendant que Terminal Bliss propose un petit quelque chose en plus la prochaine fois.
Pas facile de se repérer dans la très longue discographie de Tony Reed et de sa bande fondée il y a vingt ans dans l’état de Washington : entre splits (disques partagés avec un autre groupe), EPs, live, albums disponibles uniquement au format vinyle, il faut s’accrocher pour suivre l’évolution de la masse musicale générée par le groupe de heavy rock américain. Cette fois, nous avons droit à un EP de cinq morceaux qui est en fait la réédition (avec nouveau titre, nouvelle pochette et nouveau mix) d’un confidentiel maxi paru en 2007. Le patron Reed étant fier de son œuvre méconnue (et épuisée depuis longtemps), la dépoussière et la remet donc sur le marché. Et il a bien raison : il n’y a là que du très bon, groovy en diable, grungy (Soundgarden n’est pas loin), avec une forme libre et surprenante. En vingt-deux minutes, « The lantern » ne souffre d’aucune baisse de régime : le lent et plein de feeling « Dyin’ blues » laisse place à la ballade électrique habitée « In the upper room », avant l’hendrixien « The lantern », puis le swing rock aux multiples solos de guitare « Nightwolf » et la conclusion doom lumineuse (sic) « O’Cataa ». Voilà une parcelle infime de l’œuvre de Mos Generator ; elle peut sembler insignifiante, mais elle laisse entrevoir le génie de ce groupe, et contribuera peut-être à le mettre en lumière… comme une lanterne dans la nuit.
Formé en 2016, ce quatuor russe pourrait bien sortir de l’anonymat et obtenir l’exposition qu’il mérite. Voilà qui ne devrait pas déplaire aux oreilles averties en quête de sonorités différentes puisque Supruga officie dans un registre black sludge auquel une couleur hardcore se greffe de temps à autre. Le tout exécuté et produit avec une certaine maestria. Nous voici donc face à un album où furie et lourdeur font bon ménage. Une richesse musicale loin d’être en reste et à côté duquel il aurait été dommage de passer. Pourtant, si l’on en croit les différentes informations glanées sur le groupe, c’est ce qui aurait pu vraisemblablement arriver si le « nouveau » label Petrichor (rejeton de Hammerheart - ndr) n’avait pas flairé le filon. En effet, si la sortie qui nous occupe ici date de fin 2020, il s’agit en fait d’une part, du premier album du groupe, « Xaoc », sorti en 2019, et d’autre part du dernier EP « Никто не в безопасности » (« Nul n’est à l’abri », d’une traduction libre – ndr). Tous deux édités en cassette et limités respectivement à 40 et 30 copies via le label russe NIOS. Autant dire que les formats CD, LP et digitaux prévus par la maison de disques néerlandaise permettront une diffusion un poil plus large d’un album et d’une formation particulièrement dignes d’intérêt.
Découvert pour ma part par hasard en deux mille quinze lors d’une tournée chez nos amis teutons, j’avais alors été marqué par la puissance dégagée par Saprobiontic. Cinq ans plus tard et un gros package d’expérience en bonus, voilà enfin que le combo de Dresden nous balance un premier album intitulé « Apocalyptic retribvtion ». Produit au Soundlodge Studio (antre de Desw Scented, God Dethroned ou encore Sinister), ce nouvel album se révèle être redoutable d’efficacité. On ne se trompe pas ici sur la marchandise, le groupe balançant un death metal très agressif mélangeant groove et blasbeat. Les qualités techniques et le sens aigu des compositeurs ramènent tout droit vers un Cannibal Corpse. C’est violent, mais contrôlé et surtout assez old school. Les cassures rythmiques ainsi qu’un chant ultra profond nous renvoient tout droit vers Vomitory. Car ce sont bien les deux influences majeures de Saprobiontic, sans toutefois les imiter, mais en prenant le meilleur de chacun pour balancer des morceaux compacts et efficaces. De « Biological invaders » à « Dead certainty » en passant par « Nemesis of the world » ou encore « Steps of retribution », les Allemands envoient un death metal parfaitement exécuté et sans faiblesse. Mention spéciale au morceau « Eschaton » et son mid-tempo « Kataklysmien » à nous arracher les cervicales. La section rythmique de cet opus est assurée par mister Michiel van der Plicht (Pestilence), gage de qualité supplémentaire. Sublimé par un visuel remarquable signé Luisma (reconnu pour ses collaborations avec Avulsed et Haemorrhage notamment), «Apocalyptic Retribvtion » place Saprobiontic au centre de l’échiquier de la scène extrême allemande et l’on ne peut que souligner le meilleur pour le combo de Dresden tant ce nouvel opus regorge d’arguments convaincants. Well done !
Après “Gate” en 2017, HORSKH est de retour avec un second album “WIRE” envoyant la sauce d’une fusion d’un Metal Indus et Electro puissant et énervé. On se branche à des sonorités redoutables et percutantes avec douze titres bruts de décoffrage d’une durée approximative de deux à trois minutes. Le cocktail est explosif entre des nuances avec du Metal furieux, la froideur de l’Indus et de la transe de l’électro qui nous transporte dans un univers déconcertant et oppressant. Chacun des morceaux est accentué avec le chant hurlé, des grosses rythmiques ultras accrocheuses qui emportent tout sur leur passage parfois allégé avec une pointe de mélodique subtile apportant de la matière et de la profondeur. Certains retiennent toute l’attention avec la folie de “Pull The Wire”, “Common Crimes”, “Cut The Knot” ou encore “Black Switch” sur lesquels l’expérimentation des machines est poussée à son paroxysme. La froideur se retrouve avec “A Breath Before The Fall” et “Break Off” tandis que la violence est plus représentative avec “Strobes” et “Mud In My Wheels”. La conclusion avec la piste instrumentale “May Day” permet d’accentuer l’expérimentation toujours dans une atmosphère écrasante et étrange. La machine est bien huilée, “WIRE” envoi du lourd avec des sonorités ordonnées, équilibrées et maîtrisées avec précision. Une expérience qui nous captive du début à la fin durant une demi-heure qui passe à la vitesse de l’éclair et frappe avec une efficacité déconcertante.
Felix Stass (Crematory) et Rogga Johansson (Paganzier, entre de nombreux autres groupes) se retrouvent pour donner un successeur au quelconque "The Darkside", sorti en 2017. Les deux vétérans, entourés de musiciens à la longue carrière, restent fidèles à un death d’inspiration suédoise, pour signer un opus relativement efficace, certes, mais toujours pas bouleversant.
Dans ces compositions, très courtes, alternent passages rapides et séquences mid-tempo, comme dans l’inaugural "Dreams Of Rotting Flesh". Les riffs sont lourds, gras, plutôt accrocheurs ("Fear Of The Living Dead"), parfois groovy, avec évidemment un accordage très bas, mais bien trop souvent répétitifs ("Sounds Of Terror"). De même, les refrains où Felix répète sans cesse deux vers, en les scandant, se ressemblent tous. Le punky "Hatchet lover" et le vicieux "Skin That Peels Away" sortent quelque peu de cette masse uniforme consacrée à l’univers de l’horreur. "Songs Of Flesh And Decay", sans être honteux, est au final un album qui ne casse pas trois ailes à une chauve-souris...
Si vous êtes peut-être, comme moi, amateur de questions que personne ne se pose (comme par exemple « que veut dire OJM ? » ou encore « est-ce que les albums live rencontrent un nouveau public maintenant que les concerts sont proscrits ? » ), vous êtes au bon endroit pour rester sur votre faim. Mais je peux néanmoins partager une anecdote intéressante sur le fait que « Vincebus Eruptum » est un fanzine italien, lui-même nommé en référence à un titre du groupe de rock psyché « Blue Cheer ». C’est d’ailleurs pour célébrer les dix ans de ce magazine (et promouvoir leur dernier album, « vrai » album, en date, « Volcano ») qu’a eu lieu leur concert au Rocket Club. Ce qui remonte… également à dix ans. Donc cette sortie CD commémore les vingt ans du fanzine, vous suivez ? Bref, trêve de background, il est tant de parler musique. Et on commencera par saluer les deux titres « longs » du concert, à savoir « Ocean Hearts » et « Desert » qui donne toute leur signification Stoner (et même un brin psyché) du groupe. Un chant caverneux, une guitare qui groove sévère… Ils forment de plus de beaux entractes aux autres titres, nettement plus typé garage rock justement ! Nettement plus courts, mais aussi plus effrénés et puissants, c’est le noyau dur du concert… Même s’ils paraissent moins tranchants, plus homogènes et de fait, moins marquants aussi. Ils font le taf dirons-nous, et sont bien pêchus comme il faut ! Mais il n'y a pas photo, c’est « Desert » le clou du spectacle. Il paraît plus diversifié à lui tout seul que le reste du CD ! On passe facilement par quatre ambiances, très vastes, jonglant avec les sonorités et les rythmiques pour nous fournir à ce qui s’apparente à une démonstration de force. On aurait presque aimé que tout l’album soit du même acabit, tout en gardant l’intime conviction que les morceaux garage ne sont certainement pas à jeter, ni même à considérer comme simples fillers. Ils sont bien fichus et ont leur place dans l’attirail d’OJM, ils sont simplement « moins bons » et mémorables. Ce qui n’empêche pas « 2012 » d’être plus calme et de poser une atmosphère bien sentie, ou « Give Me Your Money » d’être un joli petit pétard festif et frénétique. Au final, on dira surtout que ce live au Rocket Club démarre vraiment dans sa deuxième moitié, où il devient alors une vraie petite merveille. Et surtout on retiendra que si cela m’a moins surpris que mes dernières chroniques sur de récentes productions italiennes, cela ne m’ôtera pas l’idée qu’ils sont capables de tout faire ces gens-là…