Derrière 6S9 se cache en fait le guitariste et membre fondateur de Eths, Staif Bihl. Toujours attiré par la musique électronique et les machines, il nous propose aujourd’hui un nouvel album intitulé « As above so below ». Et que dire de ce nouveau cinq titres, si ce n’est que c’est une belle réussite. Son electro-metal se veut tribal/ethnique à tendance Synthwave, tout simplement, car sur chaque composition on a l’impression de voyager dans le monde, que ce soit en Afrique, au Moyen-Orient, en Asie, … Sa musique est envoutante et donne l’envie de bouger. Elle est variée, passant de rythmiques puissantes et lourdes à des refrains fédérateurs et entraînant. On passe d’un morceau hyper percutant comme « Ishtar » au soft electro ambiant de « Path of dawn ». Les chants sont modulés à la perfection, du clean au criard, en passant par le rap et le chant féminin. Essayez de résister aux hits fédérateurs que sont « Uprising » et « Yakuza ». Staif Bihl se fait plaisir et ne se fixe aucune limite. Une autre preuve que ces compositions sont de qualité est la liste des guests apparaissant sur ce skeud : Boots de Ze Gran Zeft, Amalia Piovoso ou encore les Tambours du Bronx. « As above so below » plaira à n’en pas douter aux fans de Nine Inch Nails, Rammstein ou Carpenter Brut, mais il permettra à 6S9 de s’ouvrir au monde de l’électro. Car on ne reniera pas un impact à la The Prodigy et encore une efficacité à la IAMX à l’écoute de ce nouvel album.
On est ici sur un EP qui s’adresse plus aux fans à la recherche de matériel rare. L’album est divisé en deux parties : une première avec trois morceaux jamais édités et une deuxième composée de trois morceaux live, un pour chaque album studio déjà sorti, enregistrés à Denver. On commence donc par une reprise de Ronnie James Dio « Rainbow In The Dark) vient ensuite une interprétation de « A conversation With Death » de Lloyd Chandler et pour finir, « Empty Throne » morceau seulement sorti pour une édition du magazine Decibel. Quant aux trois morceaux live, il s’agit de versions longues de « Bloodletting » (Desolation), « Three Gates »(Hunted) et « The Bereaved »(Absolution). Le mix heavy-doom est super intéressant, même sans être fan cet EP est sympa à écouter et les versions live sont de très bonne qualité.
Premier album pour ce qui ne devait être qu’un side-project. Composé uniquement de Matt Carviero (ex Contracrash) à la guitare, basse, batterie, clavier et de Selin Schönbeck (We Are Legend) à la voix. On commence avec un morceau puissant « Rise » qui exploite le côté hard du genre. « Bridges Ablaze » s’inscrit plus dans le metal progressif et « Now » est sans concession, un pur produit de power symphonique. Viens ensuite… Une ballade, intitulée « Until I Leave » à la guitare acoustique (la guitare électrique viendra vers le milieu, mais comme soutien uniquement et pour un solo final). On terminera la partie création de l’album avec « The Fire Inside » pour clore sur de l’énergie pure. Viennent ensuite trois morceaux « d’arrangements » de morceaux classiques : c’est la partie que les amateurs de prouesses techniques apprécieront et que je qualifie, pour ma part, « d’astiquage de manche » (oui, oui, c’est métaphorique et hyper subjectif). Très joliment interprétés et revus, on y retrouve la "5e de Beethoven" (le compositeur, pas le chien), le "Lac des Cygnes" de Tchaïkovski et un medley de Bruckner. C’est le petit plus de l’album. Un album très technique, superbement bien produit et que les amateurs de guitares apprécieront sans aucun doute. Un peu court à mon point de vue puisqu’il ne contient que 5 titres originaux et c'est ce qui justifie ma note finale.
Voilà un Ep particulièrement jouissif ! The Hÿss, qui m’était jusqu’alors inconnu, séduit instantanément, dès les premières secondes aux effets spatiaux, du premier titre. Voix rauque et colérique, riffs qui donnent envie de taper du pied, breaks haut de gamme, tout est là ! Les Américains déclinent leurs compositions groovy riches en fuzz avec un savoir-faire indéniable, lorgnant parfois vers le hard-rock ("Wolf Spider" qui a aussi un petit côté punk, la pépite "In shadows" et son solo bienvenu), ralentissant parfois intelligemment le tempo ("Disco Frankenstein", avec orgue et clin d’œil à Deep Purple).
À l’image de la pochette déjantée digne d’un film de série Z où se trouvent tous les protagonistes des cinq titres, The Hÿss invite à découvrir son univers barré, fait de créatures monstrueuses, d’extra-terrestres et de guitares bien lourdes. « It’s space music, man », comme le clame Matt Mc Donald… « and we like it », s’empresse-t-on d’ajouter !
New Favourite est un trio composé de Alex Diaz (The Prestige), Pierre (As We Draw) et Aurélien, ils nous dévoilent un premier EP éponyme des plus percutants. Un concentré de dynamise envoyant la sauce d’un Rock Alternatif associé avec des impulsions Hardcore. Cette décharge d’énergie se caractérise par un son singulier avec des guitares sous accordées nommé Lowtuned Rock par le groupe. Une nervosité s’emporte dans un tumulte de sonorités ultras efficaces et additives. Les cinq morceaux sont intenses et saisissants renforcer par une subtilité plus mélodique retrouvée dans des refrains entêtants comme “Tape Worms” et le très groovy “(Yeah These Ain’t No) Love Killers”. Vingt minutes condensées dans une exposition puissante et énergique implacable déversée dans une recette de sonorité lourde, brute et très catchy. Un concentré d’influence avec cinq morceaux très diversifiés possédant leur propre force de caractère respirant la bonne humeur et la fraîcheur sous ces riffs incisifs. New Favourite nous dévoile toute sa vigueur et virtuosité dans un premier EP bouillant d’une énergie spontanée et fracassante tenant toutes ses promesses pour la suite des festivités.
L’histoire de Glaciation est confuse, avec notamment la disparition du line-up de son fondateur, Valnoir. Hreidmarr, figure incontournable de la scène black française, arrivé après la sortie du premier EP, "1994", en est devenu le leader. Après la parution de "Sur les falaises de marbre", en 2015, le chanteur de feu Anorexia Nervosa, fleuron de la scène black française au tournant des années 2000, a recruté de nouveaux musiciens. Leur travail, enrichi par la participation de Cécil (voix claire, Au champ des Morts), a donné naissance à l’épique, magnifique et agressif "Ultime éclat", enregistré en condition live.
Cet album, qui débute par une sonnerie aux morts, mêle la hargne ancestrale, râpeuse du black norvégien des origines à grands coups de riffs abrasifs ("Le rivage") et des touches apaisées, mélancoliques, issues d’un romantisme très français, d’un esprit fin de siècle (le piano des "Grands champs d’hiver" ou, surtout, du fabuleux "Acta est Fabula", quand ses notes lugubres se prolongent par une intervention radiophonique d’Antonin Artaud). Portée par des compositions d’une rare richesse, d’un réel dynamisme, gorgées de rage désespérée, baudelairienne, la voix d’Hreidmarr brille à la manière du « soleil noir » de Gérard De Nerval : parfois calme ("Vers le zéro absolu"), elle explose en éclats ultimes, cris de haine et de colère. Mélodique, parfois symphonique, le black de Glaciation atteint un équilibre parfait.
Il y a des albums qu’on trouve accrocheurs, entraînant, et d’autres où l’on ne sait pas quoi dire à part c’est « beau » ! Ce disque entre parfaitement dans cette catégorie qui me réconcilie avec les chanteuses. D’habitude, je trouve que leurs voix s’emboîtent mal dans l’ensemble. Ici, tout s’accorde et s’harmonise. Le chant réserve des surprises et un homme s’invite à certains moments. La mélodie aussi est bien variée, s’appuyant alternativement sur la batterie, les guitares ou le synthé. C’est un véritable régal durant toute la durée du CD. Franchement, le tout se tient et s’enchaîne sans laisser de temps mort tout en maintenant une certaine originalité sur chaque titre. Les deux gros coups de cœur : « Your Muse » et « Despicable ».
À la première écoute, il est quasiment impossible de ne pas se dire « tiens, un clone d’Amon Amarth », tant l’esprit général de "Die Wilde Jagd" ressemble à ce que font les Suédois. Puis on fouille, on tend l’oreille, on laisse les préjugés de côté et on découvre qu’Asenblut fait plus qu’un simple Viking Metal inspiré par la bande de Johan Hegg. Alors oui, effectivement, il y a un aspect guerrier, un Death Metal Metal robuste, des plans mélodiques, voire des parties épiques, mais il y a aussi de bonnes doses d’autres courants qui parcourent le nouvel opus des Allemands, comme le Black, le Thrash, mais également le Heavy Metal. Des touches çà et là des styles mentionnés qui apportent de la diversité et beaucoup d’impact aux compositions de "Die Wilde Jagd", le tout en étant cohérent, sans s’éparpiller dans un grand n’importe quoi (ça, c’est assez fort). Au fur et à mesure, on oublie la première impression d’être une vulgaire copie d’Amon Amarth, on entre dans l’univers d’Asenblut qui revisite les classiques de la mythologie à sa façon en élargissant un spectre musical au-delà du simple Viking Metal. Sans être au-dessus de la masse ou innovant, Asenblut parvient à séduire sur certains points et continue tranquillement son chemin entamé il y a presque 15 ans.
Quarante-cinq minutes ! Quarante-cinq putain de minutes ! Je ne suis pas d’accord ! Ce n’est pourtant pas le premier album des Suédois de Soliloquium ! C’est même leur troisième en presque dix ans d’existence. Le premier ne faisait que quarante-huit minutes et ils avaient poussé le vice d’aller jusqu’à quarante-neuf pour leur second ! Et là, on se retrouve comme des cons avec un album bradé à quarante-cinq minutes. C’est honteux ! Comment peuvent-ils faire ça ? Ils nous laissent sur la fin. Alors oui, on peut toujours le réécouter mais ce n’est pas la même chose ! Il manque encore au moins une heure à cet album ! Que vous soyez fan de doom, de death ou à aucun des deux, vous devez l’écouter, ne fût-ce qu’une fois ou qu’une partie. C’est du grand art encore une fois. In Doom We Trust !
Parme, connue mondialement pour son jambon et son fromage… mais pas forcément pour sa scène métal. C’est pourtant de cette région que nous vient Wall of Palemhor, qui nous propose son nouvel opus « D.r.a.m.a.c.o.r.e. ». La biographie parle d’un groupe ayant pour base un death metal mélodique ajoutant des ingrédients nineties et années deux mille, mais je ne suis pas vraiment d’accord avec cela. Pour moi, dès « You worth », deuxième morceau de l’album (la première étant une intro inutile), je me retrouve propulsé sur la scène metalcore et groovy death, les riffs me rappelant une les premiers A Traitor Like Judas ainsi que Illdisposed. Et c’est cette base que je retrouverai personnellement sur « D.r.a.m.a.c.o.r.e. ». Mais la force des Italiens, c’est le nombre d’influences qu’ils amènent durant tous les autres morceaux de cet opus. « Right on your back » et son gros mid tempo death rappelle la scène death de Göteborg, In Flames et At the Gates en tête, tandis que « Lament of soul » amène une touche moshing hardcore. Et que dire de l’instrumental acoustique « Dramacore », qui prouve l’ouverture d’esprit ainsi que le savoir-faire du groupe, et dont Robb Flynn (Machine head) devrait prendre exemple pour ces futurs essais. Mais ce que Wall of Palemhor fait de mieux, c’est un groovy thrash death moderne, pur mélange de Hatesphere et Sons of Jonathas. Les morceaux « Sad story called evolution » et « Here in pain » en sont les meilleures preuves. On a donc affaire à un très bon album, dans lequel la formation italienne propose ses multiples facettes, transmettant sa rage et son émotion du moment. « D.r.a.m.a.c.o.r.e. » est un album sombre, doté d’une production en béton armé, et qui mérite qu’on s’y intéresse. Retenez bien ce nom : Wall Of Palemhor !
Cet album nous propose un concept : voyager dans les étoiles. Chaque titre, sauf un, fait référence aux planètes. Et au niveau du style, le groupe se lance dans un style bien particulier et avec une patte personnelle. Ils ont réussi à créer un univers sans y rester coincés : ils alternent des moments brutaux, avec « Venus », d’autres plus calmes, avec « Neptun ». Ils gèrent leur ambiance, les titres s’enchaînent sans cassure ni moment faible. Malheureusement, on ne peut pas affirmer que ce soit le cas sur l’entièreté de l’album. A partir du septième morceau, une part de ce qui rendait le début différent disparaît. Pourtant la qualité et le niveau sont toujours présents. Au final, ça reste un bon album qui dénote et qui assume de bout en bout ce choix.
De l’aveu de Gio Smet, maître-architecte de ce nouveau projet, la musique de Horrowish se veut effrayante, macabre et résolument dérangeante. Noble objectif, surtout à une époque où le satanisme est relégué au rang des gentils clichés dont on aime se moquer et où le metal indus préfère la provoc’ plutôt que l’épouvante. Et le pari est plutôt réussi, surtout pour un premier album ! Le premier titre (servant d’intro) nous plonge déjà dans le bain : une berceuse, un piano lugubre et une voix démoniaque… Il y a un travail sur l’ambiance, ça fait plaisir ! Le reste de l’album ne conserve pas cette atmosphère lourde et pesante, mais ça ne gâche nullement le plaisir. Il y a toujours un côté horrifique qui se mêle aux titres plus pêchus, de même que des thématiques toujours très « foire aux monstres » dans les paroles. On pourrait parler du morceau éponyme, « Demons from Below », « The Ghost of Lady V ». On a quelques belles prouesses instrumentalement parlant aussi, comme le bridge de « Whispering Truth » ! Est-ce qu’Horrorwish nous propose véritablement un tout nouveau genre ? Peut-être pas tant... Mais ce blend d’influences terrifiantes fonctionne très bien ! Et comme de juste, l’album compte 13 morceaux… Logique !
La mode semble être à la fusion de styles allant assez peu ensemble du moins sur papier. Disons que la colère du punk et ses rythmes effrénés ne paraissent pas tellement coller avec un black metal lourd et sombre, gratiné de textes lovecraftiens. Le produit fini est pour le moins… étonnant. Disons que les deux genres brilleront sur l’un ou l’autre titre en alternance, sans jamais totalement s’épouser. Bien sûr, on conserve des vocals caverneuses, hurlantes même sur les titres plus punks tout comme les morceaux plus black conserveront une attaque incisive et agressive. Rajoutons quelques interludes clairsemés au sein de l’album, et on a véritablement l’impression que le groupe nous balance un peu dans tous les sens sans jamais nous offrir l’opportunité de pleinement s’imprégner de l’univers inspiré de Lovecraft qu’ils retracent. Si on voit mal un autre genre que le black pour coller aux récits fous de l’écrivain américain (à part peut-être le doom ?), le punk est peut-être trop étranger pour pleinement s’incorporer de manière organique. Et pourtant… C’est pas mal du tout ! Ne serait-ce que pour équilibrer un peu l’album. Les interludes eux-mêmes étant bourrés de qualités : mystérieux, inquiétants et surtout bien fichus : ce sont des titres à part entière, pas des entractes poseurs d’ambiance… ou pas seulement ! Sans être un OVNI, cet opus des Américains est clairement un peu spécial. À écouter, ne serait-ce que pour l’expérience (et d’une seule traite !)
Avec un nom tel que Peter & the Test Tube Babies, on sait qu’on a à faire à un groupe de punk… de la génération précédente. Et c’est effectivement en 1978 que la formation anglaise se forme. Que peut-on encore attendre de ce genre de groupe de nos jours ? Et bien un punk certes old school et sonnant plus rock n’roll que le punk actuel avec sa dose de rythmiques headbang et ses mélodies. Et dans ce style, Peter … peut toujours garder la tête haute, car ce nouvel album « Fuctifano » tient la barre où il faut. « Facebook looser » et « Punched awake » sont de bons exemples. La formation britannique sait se diversifier en amenant son lot de « Hoï » sur des morceaux tels que « Hell to pay » ou « Queen of fucking everything ». Mais ce qui m’a le plus marqué sur « Fuctifano », c’est le choix du groupe de garder son côté festif, saxophone et compagnie, ainsi que le meilleur des seventies, c’est-à-dire un « boogie » superbe, ainsi qu’un piano-chant purement jazzy à la Ray Charles comme sur « Ain’t missing her yet ». Monsieur Peter Bywaters revient d’une très belle manière avec cette nouvelle galette, qui peut être utilisée à la fois pour faire une grosse fiesta bien rétro, mais également pour lancer une offensive anarchique façon eighties. C’est bon, ça se laisse écouter, on sourit, on headbangue… le grand cirque est ouvert ! C’est ça Peter & the Test Tube Babies.